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Trump débloque une livraison de bombes lourdes en direction d’Israël

Cette livraison avait été suspendue par l'administration Biden parce qu'elle était inquiète de l'utilisation potentielle de ces armements dans les secteurs densément peuplés à Gaza

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président Donald Trump s'apprête à entrer à bord d'Air Force One pour se rendre en Floride à l'aéroport international Harry Reid de Las Vegas, le 25 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Mark Schiefelbein)
Le président Donald Trump s'apprête à entrer à bord d'Air Force One pour se rendre en Floride à l'aéroport international Harry Reid de Las Vegas, le 25 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Mark Schiefelbein)

Le président américain Donald Trump a annoncé, samedi soir, avoir débloqué la livraison d’une cargaison de bombes de 900 kilos destinées à Israël. L’acheminement de ces armements avait été mis en suspens par l’administration Biden.

« Beaucoup de choses qui avaient été commandées et payées par Israël, mais qui n’avaient pas été envoyées par Joe Biden, sont dorénavant en route ! », a écrit Trump sur son réseau social, Truth Social, sans donner de détails.

Si le président n’a pas fourni de précisions, ce message pourrait laisser entendre que d’autres livraisons d’armes – en plus de la cargaison de bombes lourdes – avaient été retardées, ce qu’avait affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le passé. L’administration Biden avait toutefois insisté sur le fait que seules les bombes avaient été retenues parce qu’elle craignait qu’Israël ne les utilise dans les secteurs densément peuplés de Gaza, soulignant que toutes les autres commandes avaient dûment été traitées.

Les États-Unis ont versé, en urgence, des milliards de dollars d’aide militaire à Israël tout au long des quinze derniers mois de guerre à Gaza, un conflit qui avait été déclenché par le pogrom commis par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. Mais l’administration Biden avait admis qu’elle avait cessé d’accélérer les livraisons d’armes à Israël à un stade ultérieur de la guerre, disant qu’elle avait préféré exiger que chaque transfert soit soumis au processus d’approbation qui est suivi pour les autres pays – avec parmi eux l’Ukraine.

La question des livraisons d’armes a été à l’origine de frictions à plusieurs reprises pendant le conflit.

Au mois de juin, Netanyahu avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux où il reprochait à l’administration Biden des retards présumés dans les acheminements d’armements.

Un avion militaire contenant de l’aide humanitaire pour Gaza arrive en Egypte le 28 novembre 2023. (Crédit : CENTCOM)

« Il est inconcevable que l’administration ait retenu des armes et des munitions pour Israël au cours de ces derniers mois, » avait dit le Premier ministre à ce moment-là. « Israël, le plus proche allié de l’Amérique, se bat pour sa vie, contre l’Iran et nos autres ennemis communs ».

Les propos de Netanyahu sur ces blocages de livraisons d’armes avaient été rejetés par la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, l’une des porte-parole de cette dernière, affirmant que « nous ne savons vraiment pas de quoi parle Netanyahu. Nous ne le savons tout simplement pas ».

Plusieurs semaines plus tard, un haut fonctionnaire de l’administration Biden avait toutefois confirmé qu’il y avait eu des « obstacles » involontaires dans les transferts d’armes et que les responsables américains œuvraient à résoudre les difficultés.

Le secrétaire américain à la Défense Antony Blinken (à gauche) rencontrant le ministre de la Défense Yoav Gallant (au centre) et le chef de l’armée israélienne Herzi Halevi, à Tel Aviv, le 19 août 2024 . (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

En octobre, Washington avait mis en garde Jérusalem dans un courrier, en disant que le gouvernement israélien disposait d’un mois pour soulager de manière significative la crise humanitaire à Gaza – une crise causée par la guerre, ajoutant que les États-Unis suspendraient les livraisons d’armes le cas échéant. Une menace qui ne s’était jamais concrétisée, l’administration Biden ayant reconnu, au mois de novembre qu’Israël avait pris certaines – mais pas toutes – des mesures qui lui étaient demandées. Parmi les mesures réclamées par l’administration Biden, l’entrée quotidienne d’au moins 350 camions chargés d’assistance en direction des civils dans la bande de Gaza et la mise en œuvre de pauses humanitaires « adéquates » dans les combats. La Maison Blanche avait aussi demandé à Israël d’établir clairement qu’il n’y avait aucune politique, de la part du gouvernement, visant à évacuer de force les civils du nord de la bande de Gaza.

Quand Trump avait remporté l’élection présidentielle au mois de novembre, sa victoire avait eu un impact significatif sur l’influence que pouvait avoir l’administration Biden sur Israël – menant Jérusalem à présumer que le futur président reviendrait sur toutes les décisions de blocage des livraisons d’armes lorsqu’il reprendrait le pouvoir.

Cette initiative prise de débloquer l’acheminement des bombes lourdes destinées à Israël est survenue après que le département d’État a gelé les nouveaux financements pour la quasi-totalité de l’aide étrangère américaine dans la journée de vendredi – faisant une exception toutefois pour permettre la poursuite de l’aide militaire à Israël et à l’Égypte.

En Israël, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a remercié le président américain pour sa décision.

« Merci au président Trump d’avoir une fois de plus fait preuve de leadership en débloquant une cargaison cruciale à destination d’Israël, qui aidera à assurer sa défense », a écrit Saar. « La région est plus sûre quand Israël dispose de ce qui est nécessaire pour se défendre ».

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