Von der Leyen accuse l’Iran d’être responsable du conflit, mais soutien la diplomatie

KANANASKIS, Canada — La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d’un appel téléphonique dimanche, que la diplomatie était la meilleure solution « à long terme » avec l’Iran.

Von der Leyen n’a toutefois pas appelé à un cessez-le-feu immédiat précisant que « l’Iran ne devrait évidemment pas avoir d’arme nucléaire ». Mais « bien sûr, je pense qu’une solution négociée est, à long terme, la meilleure solution », a-t-elle ajouté.

Vendredi, Israël a lancé une opération militaire surprise et massive contre l’Iran, visant des sites nucléaires et militaires, des chefs militaires, ainsi que des sites de stockage et de production d’armes. L’Iran a riposté par des barrages de missiles et de drones sur Israël, dont la plupart ont été interceptés par le système de défense aérien. Cependant, certains missiles ont réussi à passer et ont frappé des villes, faisant plusieurs morts et blessés et causant d’importants dégâts matériels.

Von der Leyen, qui a critiqué Israël pour son opération militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a rejeté la responsabilité du nouveau conflit sur l’Iran, soulignant les conclusions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publiées plus tôt dans la semaine, selon lesquelles Téhéran ne respectait pas ses obligations.

« Dans ce contexte, Israël a le droit de se défendre. L’Iran est la principale source d’instabilité régionale », a déclaré von der Leyen.

Elle a indiqué que le sommet du G7 devrait aborder la crise iranienne parallèlement à celle de l’Ukraine, qui a été frappée par des drones vendus à la Russie par l’État théocratique de Téhéran.

Scène où un missile balistique iranien a frappé et causé des dégâts, à Tel Aviv, le 16 juin 2025. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

« Des drones et des missiles balistiques de même type, conçus et fabriqués en Iran, frappent sans discernement des villes en Ukraine et en Israël. Ces menaces doivent donc être traitées conjointement », a-t-elle souligné.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, qui s’exprimait à ses côtés, a quant à lui déclaré qu’il était « temps de laisser place à la diplomatie » et de « donner une chance à la désescalade entre Israël et l’Iran ».

Les attaques iraniennes survenues tôt lundi matin ont fait au moins cinq morts et des dizaines de blessés en visant des villes israéliennes avec des missiles. Au cours du week-end, seize autres personnes ont été tuées et plus de 200 autres blessées lors d’autres attaques. luiori

En réponse aux conclusions de l’AIEA, l’Iran a déclaré qu’il allait augmenter sa production d’uranium enrichi, mais pas à des niveaux permettant la fabrication d’armes nucléaires.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, s’adressant à la séance d’ouverture de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), dans la ville de Nice, sur la Côte d’Azur, le 9 juin 2025. (Crédit : Ludovic Marin/AFP)

Israël affirme avoir lancé l’Opération « Rising Lion » contre l’Iran parce que son programme nucléaire représente une menace immédiate et existentielle.

Les dirigeants iraniens, qui ont juré de détruire l’État juif, ont publiquement nié chercher à se doter d’armes nucléaires, mais ont stocké de l’uranium enrichi à 60 %, bien au-delà de ce qui est nécessaire pour un usage civil, et sont en passe de dépasser le seuil requis pour la fabrication d’armes nucléaires.

Israël possède, selon toute vraisemblance, des armes nucléaires, mais n’a jamais officiellement reconnu cette information.

Augmentation de l’aide à Gaza

La présidente de la Commission européenne a également déclaré que Netanyahu lui avait promis, lors de leur appel téléphonique dimanche, de faire davantage pour acheminer l’aide dans la bande de Gaza.

« J’ai insisté pour dire que l’aide humanitaire qui n’arrive pas à Gaza devait entrer dans Gaza. Il a promis que c’était le cas et que cela le serait » a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au premier jour d’un sommet du G7 dans l’ouest du Canada, à Kananaskis.

Von der Leyen a déclaré qu’elle donnerait suite à cette promesse après le sommet de trois jours.

Elle a indiqué qu’elle s’efforcerait de déterminer « comment l’aide humanitaire parvient à Gaza, si elle arrive à Gaza, et ce que nous pouvons faire pour garantir que l’aide humanitaire atteigne son niveau maximal à Gaza ».

Des Palestiniens transportant des sacs contenant de la nourriture et des colis d’aide humanitaire livrés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 juin 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

L’année et demie de guerre qui vient de s’écouler a plongé l’enclave dans une crise humanitaire profonde. Cette guerre a éclaté à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, lorsque ce dernier a mené une invasion dévastatrice du sud d’Israël, au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été enlevées et emportées de force à Gaza.

Israël a réagi par une campagne militaire visant à détruire le Hamas, renverser son régime et libérer tous les otages.

Les groupes terroristes détiennent 53 otages, dont 52 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 31 personnes, dont l’armée israélienne a confirmé la mort, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes expriment leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes.

En mars, à la suite de la rupture d’une trêve de plusieurs semaines, Israël a suspendu ses livraisons d’aide humanitaire afin de faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte un cessez-le-feu. Israël affirme que le groupe terroriste palestinien détourne l’aide humanitaire de manière systémique et en prive ainsi la population de Gaza, afin de financer ses actions.

Fin mai, une nouvelle organisation, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, a commencé à distribuer des colis alimentaires dans l’enclave, supervisant un nouveau modèle d’aide humanitaire que les Nations unies et les principales organisations humanitaires jugent contraire aux principes humanitaires fondamentaux.