Alan Dershowitz exhorte Netanyahu à renoncer à la clause dérogatoire

Alan Dershowitz, éminent avocat américain et, par le passé, défenseur de Benjamin Netanyahu, a exhorté ce dernier à reconsidérer ses projets de réformes judiciaires radicales qui affaibliraient la Cour suprême israélienne, une institution qu’il a présentée comme étant « le joyau des systèmes judiciaires du monde entier. »

Dans un message vidéo diffusé vendredi, le fervent partisan d’Israël a déclaré que ce serait « une terrible erreur » pour la coalition future présumée d’aller de l’avant avec des plans visant à limiter les tribunaux israéliens.

« Ce serait une erreur vraiment grave que d’autoriser une clause dérogatoire par la Knesset en Israël », a déclaré Dershowitz. « Ce serait une terrible erreur que de compromettre l’indépendance de la Cour suprême. Ce serait une terrible erreur que des responsables politiques puissent imposer le choix de la composition de la Cour suprême ou de la manière dont elle statue sur les affaires. »

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La nouvelle coalition a promis d’adopter une clause dite dérogatoire, permettant à la Knesset d’annuler les décisions de la Cour suprême avec une majorité minimale de 61 voix sur les 120 sièges de la Knesset, tout en augmentant l’influence des hommes politiques sur la nomination des juges.

Certains alliés du futur Premier ministre présumé Benjamin Netanyahu ont également proposé une législation qui pourrait mettre fin à son procès en cours pour corruption.

« L’indépendance de la Cour suprême israélienne est essentielle », a souligné Dershowitz, « non seulement pour la préservation de la démocratie israélienne, mais aussi pour permettre à Israël de tenter de se présenter au monde de manière honnête, véridique et positive.

Alan Dershowitz s’exprime lors d’un événement à l’hôtel David Intercontinental à Tel Aviv, le 11 décembre 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Dershowitz, que Netanyahu a décrit par le passé comme « l’un des plus grands avocats du monde », a fait l’éloge de la plus haute juridiction israélienne.

« Je suis un étudiant de la Cour suprême israélienne depuis plus d’un demi-siècle. J’ai enseigné des cours de droit constitutionnel comparatif dans lesquels figuraient les avis de la Cour suprême israélienne », a-t-il déclaré.

« [William] Brennen, de la Cour suprême des États-Unis, a dit un jour que si le terrorisme venait en Amérique, il n’y avait qu’une seule cour que les tribunaux américains devraient suivre, et c’est la Cour suprême d’Israël », a-t-il ajouté.

Dershowitz a également suggéré que toute tentative de limiter l’autorité de la Cour suprême pourrait entraîner des problèmes juridiques pour Israël sur la scène internationale.

« La Cour suprême israélienne a été l’argument principal d’Israël pour se soustraire aux questions de la Cour pénale internationale et des autres tribunaux internationaux », a-t-il averti. « Elle n’est pas cassée, ne la réparez pas. C’est un joyau et le cœur de la démocratie israélienne et de la force israélienne. »

Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a juré que le système judiciaire résisterait aux réformes prévues par le prochain gouvernement et a affirmé l’importance cruciale d’un pouvoir judiciaire indépendant.