Des Haredim radicaux prennent d’assaut le bureau de recrutement de Tsahal

Des dizaines de manifestants radicaux ultra-orthodoxes ont pénétré brièvement dans la base militaire de Tel HaShomer mardi, sautant par-dessus la clôture pour tenter d’empêcher l’enrôlement des Haredim étudiant en yeshiva.

Au moins neuf manifestants ont été arrêtés au cours de la manifestation, selon le journal Maariv, qui a ajouté que les Haredim avaient également jeté des bouteilles sur les policiers.

Des images diffusées par la Douzième chaîne en début d’après-midi ont montré que la situation avait échappé à tout contrôle, les émeutiers étant plus nombreux que les forces de sécurité, dont la garde montée.

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Peu de temps après, Tsahal a déclaré dans un communiqué que les forces de sécurité avaient évacué les manifestants de la base.

« L’intrusion dans les bases militaires est une infraction grave et contraire à la loi. Tsahal condamne ce comportement violent et insiste pour que justice soit rendue à ses auteurs. Le recrutement de soldats ultra-orthodoxes est une nécessité opérationnelle mise en œuvre conformément à la loi, et nous sommes déterminés à continuer à le promouvoir », a expliqué l’armée.

Les images ont montré des manifestants haredim, qui appartiendraient à la faction extrémiste de Jérusalem, pénétrant dans la base en forçant un portail et en brisant une section de la barrière de sécurité.

חרדים קיצונים פרצו לבסיס תל השומר במהלך הצו הראשון לחרדים, המשטרה פזרה@ItayBlumental @AkivaWeisz
(צילום: יהוידע בן ציון) https://t.co/WLXZeIvrqz pic.twitter.com/CXJVm9TSbU

— כאן חדשות (@kann_news) August 6, 2024

Selon les médias, des dizaines de manifestants ont réussi à pénétrer dans la base. Une poignée de contre-manifestants se sont également rassemblés à l’extérieur pour soutenir les hommes ultra-orthodoxes qui se sont présentés pour entamer le processus de recrutement.

La manifestation contre l’enrôlement militaire controversé des membres de la communauté haredi, qui faisait suite à une manifestation similaire lundi, s’est déroulée alors que les premiers des 1 000 étudiants de yeshiva précédemment exemptés devaient se présenter aux bureaux de recrutement cette semaine.

De nombreux chefs spirituels haredim ont interdit à leurs disciples de répondre à l’appel et les médias israéliens ont estimé qu’un tiers seulement des appelés finiraient par servir.

La première phase pour les recrues comprend une série d’examens médicaux et psychologiques, ainsi qu’une rencontre avec un officier de sélection.

דובר צה״לעל פריצה לבסיס תל השומר: ״עבירה חמורה ובניגוד לחוק. צה״ל מגנה את ההתנהגות האלימה, ועומד על כך שיש למצות את הדין עם הפורעים״.
מה זה? דובר צה״ל מגנה פריצה אלימה לתוך בסיס צבאי?
מצופה מהצבא להעמיד כמה טנקים, להגן על בסיסיו ולסיים את העניין !
סרטון הפריצה לבקו״ם של ברק… pic.twitter.com/twIRsYFTSU

— מהפך ישראלי (@MahapachIsraeli) August 6, 2024

Lors de la manifestation de lundi, plusieurs femmes journalistes ont fait état de violences à leur égard de la part des émeutiers, en plus des slogans injurieux.

Merav Sever du quotidien Israel Hayom et Rotem Golan de la chaîne de la Knesset ont déclaré que des bouteilles avaient été lancées dans leur direction et qu’elles avaient été qualifiées, entre autres, de « shiksa » – terme très péjoratif pour désigner les femmes non juives.

Les militants haredim opposés à l’enrôlement de leur communauté organisent régulièrement des manifestations tapageuses à Jérusalem, à Bnei Brak et ailleurs, qui engorgent la circulation et sont interrompues de force par la police.

Le différend sur la communauté ultra-orthodoxe servant dans l’armée est l’un des plus litigieux en Israël, avec des dizaines d’années de tentatives gouvernementales et judiciaires pour régler la question sans jamais parvenir à une résolution stable. Les dirigeants religieux et politiques haredim résistent farouchement et protestent contre tout effort visant à enrôler des hommes étudiant en yeshiva à plein-temps.

גללים של סוסים הושלכו עליי עכשיו
פגעו בי ביד ובגב
בתוך הפגנת הפורעים הקיצונים –
פה בבקו״ם בתל השומר

שוב – אין עיכובים או מעצרים
בלתי נתפס@KnessetT @israelpolice pic.twitter.com/Mylcp0KqFR

— רותם גולן – Rotem Golan (@RotemGolan_) August 5, 2024

De nombreux Juifs ultra-orthodoxes estiment que le service militaire est incompatible avec leur mode de vie et craignent que ceux qui s’enrôlent ne soient sécularisés. Ce sentiment s’est renforcé depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël et la guerre qui s’en est suivie, au cours de laquelle plus de 680 soldats ont été tués et plus de 300 000 réservistes ont été mobilisés.

En juin, la Haute Cour avait statué qu’il n’existait plus de cadre juridique permettant à l’État de s’abstenir d’enrôler des Haredim qui étudient en yeshiva dans le service militaire, et la procureure générale avait ordonné au gouvernement d’entamer sans délai le processus de conscription pour 3 000 de ces hommes – le nombre que Tsahal a déclaré pouvoir traiter à ce stade préliminaire.

Le mois dernier, l’armée a annoncé que le processus de conscription allait commencer. Les 1 000 premiers ordres d’enrôlement ont été envoyés le 21 juillet et Tsahal se prépare à envoyer le deuxième lot.