Malgré les avertissements, beaucoup d’Israéliens passent par la Jordanie et l’Égypte

Des dizaines de milliers d’Israéliens ont regagné leur foyer via les postes-frontières terrestres avec l’Égypte et la Jordanie, ignorant pour la plupart les avertissements des autorités israéliennes et frustrés par la lenteur de la mission de rapatriement menée par le gouvernement.

Après que l’espace aérien israélien a été fermé dans la foulée de l’attaque lancée contre l’Iran le 13 juin, le Conseil de sécurité nationale (NSC) a ordonné à plus de 100 000 Israéliens bloqués à l’étranger et cherchant désespérément un moyen de rentrer chez eux de ne pas tenter de rejoindre Israël par voie terrestre en passant par les postes-frontières avec la Jordanie ou la péninsule égyptienne du Sinaï. Ces deux pays sont sous alerte de niveau 4, ce qui signifie, selon le site web du NSC, que « tout voyage vers cette destination est interdit ».

Néanmoins, entre le 13 et le 21 juin, environ 39 000 Israéliens sont entrés dans le pays par les postes-frontières terrestres avec l’Égypte et la Jordanie, qui sont restés ouverts depuis le début de l’Opération « Rising Lion », selon les données de l’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières (PIBA). Cela représente plus de 71 608 Israéliens rentrés chez eux au cours des huit jours.

Près de 20 000 Israéliens bloqués ont pu rentrer chez eux via le poste-frontière terrestre de Taba, également connu sous le nom de « Menachem Begin Crossing », accessible depuis l’aéroport international de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, le passage de Taba relie la péninsule égyptienne du Sinaï à Eilat, la pointe sud d’Israël, et est accessible aux détenteurs de passeports israéliens et étrangers.

Depuis le 13 juin, plus de 12 000 Israéliens se sont rendus à l’aéroport d’Aqaba, en Jordanie, pour entrer dans le pays via le poste-frontière Yitzhak Rabin, situé près de la station balnéaire d’Eilat, du côté israélien. Situé à quelques minutes en voiture de l’aéroport international principal d’Aqaba, ce poste-frontière terrestre est accessible aux résidents israéliens et aux touristes étrangers et est ouvert 7 jours sur 7.

En réponse à cette forte demande, la compagnie aérienne chypriote TUS Airways, détenue par des intérêts israéliens, a commencé la semaine dernière à assurer des vols entre Larnaca (Chypre) et Athènes (Grèce) à destination d’Aqaba, afin d’aider les passagers israéliens à poursuivre leur voyage vers Israël par voie terrestre.

Revital Ben Natan, PDG de Ofakim Travel and Tours. (Crédit : Autorisation)

6 200 autres Israéliens ont traversé la frontière terrestre du Jourdain, près de la ville de Beit Shean, au nord, pour entrer dans le pays.

Pour éviter la surpopulation et les longs séjours aux postes-frontières, le ministère des Transports a déclaré avoir renforcé la sécurité et augmenté le nombre de bus reliant les postes-frontières aux grandes villes du pays.

Par voie maritime, environ 6 499 Israéliens sont rentrés à bord de yachts et de bateaux de croisière, principalement depuis les côtes chypriotes vers les ports israéliens d’Ashdod et de Haïfa au cours des huit derniers jours.

« De nombreux Israéliens étaient initialement inquiets à l’idée de rentrer par les postes-frontières terrestres en raison de l’avertissement voyageurs, mais beaucoup ont emprunté ces itinéraires parce qu’ils n’avaient pas vraiment le choix, certains ayant leurs enfants en Israël, et parce qu’ils sont confrontés à des contraintes financières et au coût élevé des séjours à l’étranger », a expliqué Revital Ben Natan, PDG d’Ofakim Travel and Tours, au Times of Israel.

Alors que les tirs de missiles iraniens sur Israël se poursuivent, le gouvernement a attendu mercredi pour approuver une opération limitée de vols de rapatriement, gérés par les compagnies aériennes israéliennes, afin de ramener chez eux les citoyens bloqués dans des destinations proches, à Chypre et en Grèce, dans les grandes villes européennes et, plus récemment, à New York et Bangkok, mais uniquement pendant la journée.

Le gouvernement a averti qu’il faudrait plusieurs semaines avant que tous les Israéliens bloqués à l’étranger puissent rentrer chez eux, surtout si l’espace aérien du pays reste partiellement fermé et que les compagnies aériennes étrangères continuent de ne pas desservir Israël pendant une période prolongée. Selon les derniers chiffres, 25 333 Israéliens ont pris un vol pour rentrer au pays ces derniers jours.

« Certains Israéliens bloqués à Budapest se sont rendus en Autriche, puis à Athènes pour se rapprocher d’Israël, mais ils ne peuvent toujours pas prendre l’avion pour rentrer chez eux car tous les vols sont complets », a déclaré Ben Natan.

« Nous travaillons avec de nombreuses grandes entreprises des secteurs de la défense, de l’énergie et de la mondialisation, et nous les aidons à rapatrier leurs employés en les transportant depuis le Japon, New York et Bangkok vers Larnaca et Athènes, car il n’y a pratiquement pas de vols directs. »

Passagers israéliens avant d’embarquer sur le premier vol de rapatriement d’Arkia à destination de l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv, à l’aéroport de Larnaca, le 18 juin 2025. (Crédit : Arkia)

Au cours des guerres et des conflits précédents, les destinations voisines de Larnaca et d’Athènes ont servi de plaques tournantes pour ramener les Israéliens chez eux. Selon Ben Natan, les prix des aller simples, très rares, au départ de Larnaca et d’Athènes, peuvent varier entre 400 et 700 dollars.

Ben Natan a également annoncé qu’Ofakim Travel and Tours avait récemment signé un accord de coopération avec Air Haifa pour assurer cinq vols entre Larnaca et Israël pour ses clients, principalement réservés aux entreprises.