Saar à l’ONU : Les efforts de l’Iran pour « anéantir » Israël justifient une offensive

Dans une lettre adressée mardi au Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a accusé l’Iran de chercher à « anéantir » Israël par le biais de son programme nucléaire, de son projet de construction de milliers de missiles balistiques et des attaques menées contre l’État juif par ses nombreux mandataires terroristes dans la région.

Ce communiqué était une réponse à une lettre adressée lundi par l’Iran au Conseil de sécurité, invoquant le droit de la République islamique à se défendre après le début de l’offensive israélienne le 13 juin. Le message de Saar visait à fournir une justification juridique à la campagne de frappes aériennes et autres attaques menées par Israël contre les installations nucléaires et diverses cibles militaires iraniennes.

Saar a souligné que le guide suprême iranien Ali Khamenei avait encore qualifié Israël de « tumeur cancéreuse » qu’il s’était engagé à « éradiquer » le mois dernier. Il a ajouté que l’attaque israélienne contre l’Iran avait été lancée à la suite d’une « évolution critique » du programme nucléaire iranien.

Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que cela, combiné au projet de l’Iran de construire un arsenal de 10 000 missiles balistiques, ainsi qu’à son soutien aux attaques contre Israël par des groupes terroristes tels que le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et d’autres, s’inscrivait dans la « quête de l’anéantissement d’Israël » par l’Iran, justifiant ainsi l’attaque israélienne.

Dans sa lettre, Saar a semblé utiliser deux arguments juridiques différents pour soutenir la campagne militaire d’Israël : d’une part, Jérusalem avait le droit de lancer une guerre ouverte contre Téhéran en raison des multiples menaces imminentes qu’il représentait pour l’État juif ; d’autre part, Israël était déjà en guerre avec l’Iran, la campagne aérienne n’étant qu’une extension d’un conflit déjà en cours.

Pour justifier le droit d’Israël à attaquer préventivement l’Iran, Saar a écrit qu’Israël avait lancé ce qu’il a baptisé l’Opération « Rising Lion » afin de « neutraliser la menace existentielle et imminente que représentent les programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques de l’Iran ».

Des avions de combat F-35I de l’armée de l’air israélienne décollant pour mener des frappes en Iran, le 13 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Une condition essentielle en droit international pour lancer une attaque préventive contre un autre pays est que ce pays, en l’occurrence l’Iran, soit sur le point d’attaquer l’État qui a effectivement déclenché les hostilités.

D’autres conditions importantes sont que l’attaque doit être le « dernier recours » et qu’elle ne doit être utilisée qu’après épuisement de toutes les possibilités diplomatiques.

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’attaque israélienne avait été lancée « à la suite d’une évolution critique du programme d’armement nucléaire iranien » et visait à « contrecarrer la menace imminente de nouvelles attaques iraniennes par missiles et par procuration ».

Il a également déclaré que des « renseignements fiables » avaient confirmé que l’Iran avait considérablement accéléré ses efforts clandestins pour développer des armes nucléaires.

L’usine d’enrichissement de Fordo, en Iran, le 24 janvier 2025. (Crédit : Maxar Technologies via AP)

Saar a fait remarquer que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe des Nations unies chargé de veiller à ce que les activités nucléaires restent pacifiques, avait récemment conclu que l’Iran respectait pas les garanties prévues par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, dont l’Iran est signataire, et que Téhéran avait promis d’étendre encore son programme d’enrichissement d’uranium en réponse à cette conclusion.

Le ministre des Affaires étrangères a également qualifié de « menace intolérable » le projet iranien de construire 10 000 missiles balistiques au cours des trois prochaines années, compte tenu de la petite taille d’Israël et de la volonté avérée de l’Iran d’utiliser de tels missiles, comme il l’a fait lors de ses salves majeures contre Israël en avril et octobre derniers, ainsi que de ce qu’il a qualifié « d’attaques de missiles aveugles et barbares » qui « visent délibérément des civils israéliens » depuis le 13 juin.

Affirmant que la campagne aérienne d’Israël contre l’Iran s’inscrit dans le cadre d’une guerre en cours avec l’Iran, Saar a souligné que la République islamique a « mis en place un vaste réseau de mandataires terroristes autour d’Israël », qu’elle finance et arme avec des armes sophistiquées.

« L’Iran a été et continue d’être fortement impliqué dans les attaques persistantes et illégales de ses mandataires contre Israël », a souligné Saar, précisant que celles-ci étaient dirigées par le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien.

De gauche à droite : Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Mohammad Hossein Bagheri, près de Téhéran, en Iran, le 22 septembre 2022 ; le chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien Hossein Salami, à Téhéran, le 15 mai 2025 ; le chef du quartier général central de Khatam-al Anbiya, Gholam Ali Rashid. (Crédits : Vahid Salemi/AP ; AFP ; Tasnim News)

« Tout cela fait partie du plan de guerre iranien visant à encercler Israël d’un ‘anneau de feu’ afin de le détruire, notamment par des invasions terrestres du territoire israélien », a poursuivi Saar, faisant référence à l’invasion du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 , ainsi qu’aux plans détaillés du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pour mener une attaque meurtrière similaire.

Qualifiant les hostilités avec l’Iran de « conflit armé en cours », Saar a affirmé qu’Israël ne tolérerait pas une telle situation et a décrit l’opération « Rising Lion » comme « une mesure de dernier recours », insistant sur le fait que l’attaque avait été lancée à « la dernière occasion » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.

« Israël, en tant que patrie juive, ne peut et ne veut accepter la menace d’extermination », a écrit Saar.

« Ces menaces existentielles, qui visent l’anéantissement d’Israël, cherchent à faire revivre les périodes les plus sombres et les plus barbares de l’histoire de l’humanité », a-t-il ajouté.

« Ce ne sont pas de simples paroles. L’Iran a un plan stratégique pour éliminer Israël, avec des plans et des actions concrets pour atteindre cet objectif. »