Trump appelle Israël à conclure un accord sur les otages, Tsahal se prépare à intensifier les combats

Dimanche, l’armée israélienne a ordonné aux Palestiniens d’évacuer les zones situées au nord de Gaza avant l’intensification des combats contre le Hamas. Le président américain Donald Trump a pour sa part appelé Israël à « conclure un accord à Gaza » dans le cadre de nouveaux efforts visant à négocier un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devait s’entretenir dans la journée sur la question des progrès de l’offensive israélienne. Un haut responsable de la sécurité a déclaré que l’armée le préviendrait lorsque l’opération serait sur le point d’atteindre ses objectifs. L’extension des combats à de nouvelles zones à Gaza pourrait mettre en danger les otages israéliens restants, a-t-il également mis en garde.

Mais dans un communiqué publié sur le réseau social X et via l’envoi de SMS à de nombreux habitants, l’armée a émis un vaste avertissement demandant aux Palestiniens du nord de la bande de Gaza d’évacuer les lieux.

La zone avait déjà fait l’objet d’un ordre d’évacuer le 29 mai. Depuis, elle fait partie d’une zone interdite.

Dimanche, les civils ont reçu l’ordre de rejoindre la région côtière de Mawasi, au sud de Gaza.

« Tsahal opère avec une force extrême dans ces zones. Ces opérations militaires vont s’intensifier et s’étendre vers l’ouest jusqu’au centre-ville, afin de détruire les capacités des organisations terroristes », a annoncé le porte-parole arabophone de Tsahal, le colonel Avichay Adraee, dans une publication sur le réseau social X.

#عاجل ‼️تحذير الى كل المتواجدين في منطقة مدينة غزة وجباليا وفي أحياء الزيتون الشرقي، البلدة القديمة، التركمان، اجديدة، التفاح، الدرج، الصبرة، جباليا البلد، جباليا النزله، معسكر جباليا، الروضة، النهضة، الزهور، النور، السلام وتل الزعتر
⭕️من أجل أمنكم، اخلوا فوراً جنوباً الى منطقة… pic.twitter.com/WdIPuWZiax

— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) June 29, 2025

« Le Hamas vous met dans une situation catastrophique. Retourner dans des zones de combat dangereuses représente un danger pour votre vie », a-t-il ajouté.

L’ordre d’évacuation couvrait la région de Jabalia et la plupart des districts de la ville de Gaza. Des secouristes et des habitants ont rapporté que les bombardements de l’armée israélienne se sont intensifiés aux premières heures du jour à Jabalia, détruisant plusieurs maisons et tuant au moins six personnes.

À Khan Younès, dans le sud, cinq personnes ont été tuées par une frappe aérienne sur un campement de tentes à proximité de Mawasi, ont indiqué des secouristes.

Dans un contexte de montée des critiques internationales sur la question des décès de civils dans les centres de distribution alimentaire soutenus par Israël dans l’enclave palestinienne, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noel Barrot a fait savoir samedi soir que son pays « se tenait prêt, ainsi que l’Europe, à contribuer à la sécurité des distributions d’aide alimentaire » à Gaza.

Une telle initiative, a-t-il ajouté, répondrait également aux inquiétudes israéliennes selon lesquelles des groupes armés, et notamment le Hamas, interceptaient l’aide.

De petits enfants palestiniens soulèvent un matelas recouvert de sable après que l’armée israélienne a bombardé des tentes dans le quartier nord d’Al-Rimal de la ville de Gaza le 28 juin 2025. (Omar AL-QATTAN / AFP)

Barrot n’a fourni aucun détail sur la manière dont la France aiderait à assurer la distribution de l’aide aux civils de Gaza.

Nouvelle poussée en faveur d’un cessez-le-feu

L’intensification des combats intervient alors que l’Égypte et le Qatar, les médiateurs arabes soutenus par les États-Unis, entament un nouvel effort en faveur d’un cessez-le-feu pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis 20 mois et obtenir la libération des otages détenus par le Hamas.

L’intérêt pour la résolution du conflit à Gaza a connu un nouvel essor à la suite des frappes américaines et israéliennes sur les infrastructures nucléaires iraniennes, Trump exhortant Israël à revenir à la table des négociations ces derniers jours.

Dimanche matin, aux premières heures de la journée, Trump a publié un message sur son réseau Truth Social, appelant Israël à « CONCLURE UN ACCORD À GAZA. RÉCUPÉREZ LES OTAGES !!! DJT », semblant presser Netanyahu de conclure l’accord de cessez-le-feu. Trump avait affirmé que cet accord serait en effet signé d’ici une semaine.

Ce message a été mis en ligne quelques heures après que Trump a appelé pour la deuxième fois les procureurs israéliens à abandonner l’affaire de corruption visant Netanyahu, indiquant : « Il est en ce moment en train de négocier un accord avec le Hamas, qui inclura la récupération des otages. »

Des personnes participant à une manifestation pour réclamer la fin de la guerre et la libération immédiate des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, et contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Tel Aviv, le 28 juin 2025. (Crédit : Ariel Schalit/AP)

Un responsable du Hamas a rapporté à Reuters que le groupe avait fait savoir aux médiateurs qu’il était prêt à reprendre les négociations pour un cessez-le-feu, tout en réaffirmant les exigences du groupe selon lesquelles tout accord devait mettre fin à la guerre et garantir un retrait israélien de la bande côtière.

Israël a lancé sa campagne à Gaza à la suite de l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, au cours duquel quelque 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres prises en otage.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 49 enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux, les dépouilles d’au moins 28 personnes, dont la mort a été confirmée par Tsahal. Vingt otages seraient en vie. Le sort de deux autres est très inquiétant, selon des responsables israéliens. Le Hamas détient également le corps d’un soldat de Tsahal tué à Gaza en 2014.

À ce jour, selon le ministère de la Santé du Hamas, dans la bande de Gaza, plus de 56 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats. Mais ces chiffres sont invérifiables et ne font aucune distinction entre les civils et les combattants. Israël affirmait, au mois de janvier, avoir tué quelque 20 000 personnes au combat, et 1 600 autres terroristes sur le sol israélien durant l’assaut du 7 octobre.