Israël en guerre - Jour 643

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Trump redouble d’attaques contre les procureurs chargés du procès de Netanyahu

En outre, le président américain exige qu'un accord de cessez-le-feu le feu à Gaza et de libération des otages soit conclu sans délai

Le président américain Donald Trump arrivant pour un dîner officiel au palais royal « Huis ten Bosch » lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), à La Haye, le 24 juin 2025. (Crédit : John Thys/AFP)
Le président américain Donald Trump arrivant pour un dîner officiel au palais royal « Huis ten Bosch » lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), à La Haye, le 24 juin 2025. (Crédit : John Thys/AFP)

Pour la deuxième fois en quelques jours, le président américain Donald Trump a critiqué dans la nuit de samedi à dimanche le procès pénal en cours contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il nuisait aux efforts visant à conclure des accords à Gaza et avec l’Iran.

Le procès pénal de Netanyahu a débuté en 2020. Il est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les Affaires 1 000 et 2 000 et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4 000.

Sans menacer directement les poursuites, Trump a souligné les milliards de dollars d’aide américaine à Israël, avant d’ajouter : « Nous n’allons pas accepter cela. »

« Ce qu’ils font à Bibi Netanyahu en Israël est terrible », a écrit Trump sur Truth Social.

« C’est un héros de guerre et un Premier ministre qui a fait un travail fabuleux en collaboration avec les États-Unis pour réussir à éliminer la dangereuse menace nucléaire en Iran », a-t-il poursuivi.

« Il est important de noter qu’il est actuellement en train de négocier un accord avec le [groupe terroriste palestinien du] Hamas, qui prévoit notamment la libération des otages. »

Le président américain Donald Trump arrivant à bord du Marine One, à la Maison Blanche, à Washington, le 27 avril 2025. (Crédit : Manuel Balce Ceneta/AP)

« Comment est-il possible que le Premier ministre d’Israël puisse être contraint de passer toute la journée dans une salle d’audience pour rien ? », a-t-il ajouté, minimisant les accusations portées contre Netanyahu tout en qualifiant le procès pour corruption de « chasse aux sorcières ».

« Cette parodie de justice va nuire aux négociations avec l’Iran et le Hamas », a déclaré Trump.

« En d’autres termes, c’est de la folie de faire ce que les procureurs incontrôlables font subir à Bibi Netanyahu. »

« Les États-Unis dépensent des milliards de dollars par an, bien plus que pour n’importe quel autre pays, pour protéger et pour soutenir Israël », a-t-il ajouté.

« Nous n’allons pas accepter cela », a déclaré Trump, ajoutant que « cela ternit considérablement notre victoire ».

« Laissez Bibi partir. Il a un travail important à accomplir », a-t-il ajouté.

Les politiciens de l’opposition ont accusé Netanyahu, de leur côté, de brader la sécurité nationale d’Israël au service de ses intérêts personnels.

La députée Naama Lazimi (Les Démocrates)a affirmé que « en échangeant son inculpation contre un règlement politique et la fin de la guerre », Netanyahu démontrait son incapacité à exercer ses fonctions. Elle a déclaré qu’il « conditionnait l’avenir d’Israël et de nos enfants à son procès ».

Netanyahu « agit contre l’intérêt public israélien » en liant ses problèmes judiciaires à la question des otages et aux accords de normalisation régionale, a écrit sur X la députée Karine Elharrar (Yesh Atid), qui a ajouté que le message de Trump avait conditionné l’aide américaine au procès du Premier ministre.

Trump avait dénoncé jeudi, pour la première fois, les procès pénaux en cours contre Netanyahu, disant qu’à la suite de la campagne contre l’Iran – qualifiée de « l’un des plus grands moments » de l’histoire d’Israël – il était « choqué » d’apprendre que le pays « poursuit sa ridicule chasse aux sorcières contre son grand Premier ministre de guerre ! ».

Il avait expliqué que l’affaire lancée à l’encontre de Netanyahu comme étant « motivée par des raisons politiques », affirmant que le Premier ministre vivait un « spectacle d’horreur » depuis le début du procès en 2020.

Cette intervention sans précédent d’un président américain dans le système judiciaire israélien était intervenue alors que le contre-interrogatoire de Netanyahu, qui avait commencé au début du mois, devait reprendre après avoir été suspendu en raison de l’état d’urgence décrété par les tribunaux dans le contexte de la guerre avec l’Iran.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avant le début de son contre-interrogatoire dans le cadre du procès pénal intenté à son encontre, au tribunal de Tel Aviv, le 4 juin 2025. (Crédit : Moti Milrod/POOL)

Après les premières déclarations de Trump sur le procès, Netanyahu a remercié le président américain pour son « soutien sans faille à Israël et au peuple juif » et a retweeté une traduction en hébreu du message de Trump, sans toutefois commenter directement l’appel à mettre fin au procès.

L’appel de Trump à mettre fin à la procédure avait suscité des réactions mitigées parmi les politiciens israéliens. De nombreux membres de la coalition avaient accueilli avec enthousiasme ses propos, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, le ministre des Communications Shlomo Karhi et d’autres ministres de haut rang du cabinet avaient tous déclaré que Trump avait raison et qualifié le procès de farce.

Cependant, certains ont fait preuve de plus de modération, notamment le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, qui a déclaré que l’appel de Trump à mettre fin au procès de Netanyahu était inapproprié, même s’il avait raison.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a déclaré que si les Israéliens appréciaient le président américain, celui-ci ne devait pas s’immiscer dans les affaires judiciaires internes d’Israël.

« Nous sommes reconnaissants envers le président Trump, mais comme l’a dit [le député] Simcha Rothman, le président ne devrait pas s’immiscer dans un processus judiciaire dans un pays indépendant », a déclaré Lapid.

Il a ajouté qu’il supposait que le fait de se prononcer sur les problèmes juridiques de Netanyahu était une forme de « compensation » de Trump à Netanyahu, « parce qu’il va faire plier [Netanyahu] sur la question de Gaza, pour mettre fin à la guerre ».

De plus, dans un message publié tard dans la nuit, Trump a exhorté Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à conclure un accord à Gaza visant à libérer les otages kidnappés lors du pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre 2023.

« CONCLUEZ L’ACCORD À GAZA. RAMENEZ LES OTAGES !!! DJT [Donald John Trump] », a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social, semblant faire pression sur Netanyahu pour qu’il conclue l’accord de cessez-le-feu, que Trump avait précédemment prédit comme devant être signé dans la semaine.

Ce message, dépourvu de contexte, a été publié quelques heures après que Trump a appelé pour la deuxième fois les procureurs israéliens afin qu’ils classent le procès de Netanyahu.

Dans l’Affaire 1 000, Netanyahu et son épouse Sara sont accusés d’avoir reçu illicitement des cadeaux coûteux de la part du magnat hollywoodien Arnon Milchan, d’une valeur de 700 000 shekels. Netanyahu est également accusé d’avoir violé les lois sur les conflits d’intérêts en offrant son aide à Milchan lorsque ce dernier devait renouveler son visa de résidence aux États-Unis, et lorsqu’il a rencontré des problèmes fiscaux.

Dans l’Affaire 2 000, le Premier ministre est jugé pour fraude et abus de confiance. Il aurait tenté d’obtenir un accord avec Arnon (Noni) Mozes, propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, dans lequel le journal s’engageait à couvrir de manière positive l’actualité liée à Netanyahu et à sa famille. En échange, le chef du gouvernement aurait fait avancer une réglementation qui aurait affaibli le principal rival du quotidien, le journal gratuit Israel Hayom.

L’Affaire 4 000, qui est également connue sous le nom d’Affaire Bezeq-Walla, est la plus grave des dossiers touchant le Premier ministre. Il y est en effet accusé d’avoir autorisé des réglementations qui avaient bénéficié financièrement à Shaul Elovitch, l’actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, qui avait ainsi engrangé des centaines de millions de shekels. En retour, Netanyahu aurait profité d’une couverture favorable sur le site d’information Walla, dont Elovitch était également propriétaire.

Le Premier ministre ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.

Netanyahu est le premier chef de gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal.

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