Trump exige la fin du procès pour corruption de Netanyahu
Intervenant dans le système judiciaire israélien, le président américain qualifie de "chasse aux sorcières ridicule" les poursuites pénales contre le Premier ministre : "CE SIMULACRE DE JUSTICE NE PEUT ÊTRE TOLÉRÉ"

Tout juste après avoir frappé des installations nucléaires iraniennes de concert avec Israël, le président américain Donald Trump a réclamé mercredi l’annulation « immédiate » du procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il a qualifié de « chasse aux sorcières ».
« FLASH INFO… J’ai été choqué d’apprendre que l’État d’Israël, qui vient de vivre l’un des plus grands moments de son histoire et qui est dirigé avec fermeté par Bibi Netanyahu, poursuit sa ridicule chasse aux sorcières contre son incroyable Premier ministre qui a mené la guerre ! », a écrit Trump dans un long message publié sur Truth Social.
Cette intervention sans précédent d’un président étranger dans le système judiciaire israélien survient alors que le contre-interrogatoire de Netanyahu, qui a débuté au début du mois, devait reprendre après avoir été suspendu en raison de l’état d’urgence décrété par les tribunaux dans le cadre de la guerre contre la République islamique, seules les procédures urgentes pouvant alors être traitées.
Le président américain a déclaré que Netanyahu et lui-même « venaient de traverser l’ENFER ensemble, en combattant un ennemi de longue date très coriace et redoutable d’Israël, l’Iran, et que Bibi n’aurait pas pu être meilleur, plus vif ou plus fort dans son AMOUR pour l’incroyable Terre Sainte ».
« Bibi Netanyahu a été un GUERRIER, comme il n’y en a jamais eu dans l’histoire d’Israël, et le résultat a été quelque chose que personne ne pensait possible, l’élimination complète de potentiellement l’une des plus puissantes armes nucléaires dans le monde », a poursuivi Trump.
« Le résultat était quelque chose que personne ne pensait possible, l’élimination complète de ce qui était potentiellement l’une des armes nucléaires les plus importantes et les plus puissantes au monde, et cela allait se produire, BIENTÔT ! Nous nous battions littéralement pour la survie d’Israël, et personne dans l’histoire d’Israël n’a jamais combattu avec autant d’acharnement et de compétence que Bibi Netanyahu. »

« Probablement personne d’autre que Benjamin Netanyahu n’aurait pu travailler en meilleure harmonie avec le président des États-Unis. Les États-Unis ont sauvé Israël [dans la guerre contre la République islamique] et maintenant les États-Unis vont sauver Bibi Netanyahu. »
Trump a dénoncé les poursuites contre Netanyahu comme étant « motivées par des raisons politiques », affirmant que le Premier ministre avait vécu un « véritable cauchemar » depuis le début des poursuites en 2020.
« Une telle chasse aux sorcières, pour un homme qui a tant donné, est impensable pour moi. Il mérite bien mieux que cela, et l’État d’Israël aussi. Le procès de Bibi Netanyahu doit être ANNULÉ IMMÉDIATEMENT, ou une amnistie doit être accordée à ce grand héros qui a tant fait pour l’État », a poursuivi le président américain, faisant écho à la rhétorique de Netanyahu au sujet du procès et à la sienne relative aux poursuites pénales et aux contestations judiciaires auxquelles il fait face.
« Ce sont les États-Unis d’Amérique qui ont sauvé Israël, et ce sont maintenant les États-Unis d’Amérique qui vont sauver Bibi Netanyahu. CE SIMULACRE DE ‘JUSTICE’ NE PEUT ÊTRE TOLÉRÉ ! », a-t-il conclu.
Netanyahu n’a pas encore réagi à l’intervention de Trump. Un porte-parole du Likud, le parti du Premier ministre, a publié une traduction en hébreu de ce message sur le réseau social X.
דונלד ג’יי. טראמפ
Truth Social, 25 ביוני 2025, 18:27 (שעון מזרח ארה”ב)חדשות מתפרצות… הייתי בהלם לשמוע שמדינת ישראל, שידעה זה עתה אחד מהרגעים הגדולים בתולדותיה, בהובלתו האיתנה של ביבי נתניהו, ממשיכה בציד המכשפות המטורף נגד ראש ממשלתה בזמן מלחמה!
ביבי ואני עברנו יחד דרך גיהנום,… pic.twitter.com/eswasdRiJu
— גיא לוי Guy levy (@levyguy77) June 25, 2025
Netanyahu est jugé dans le cadre de trois affaires de corruption. Il est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les Affaires 1 000 et 2 000 et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4 000.
Dans l’Affaire 1 000, Netanyahu et son épouse, Sara, sont accusés d’avoir reçu des cadeaux coûteux de manière illicite de la part du magnat hollywoodien Arnon Milchan – des cadeaux à hauteur de 700 000 shekels. Netanyahu aurait par ailleurs violé les lois sur les conflits d’intérêts en offrant son aide à Milchan quand ce dernier avait dû renouveler son visa de résidence à long-terme aux États-Unis, cherchant aussi à l’aider lorsqu’il avait rencontré des problèmes fiscaux.
Dans l’Affaire 2 000, le Premier ministre est jugé pour fraude et abus de confiance. Il aurait tenté d’obtenir un accord avec Arnon (Noni) Mozes, propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, dans lequel le journal s’engageait à couvrir de manière positive l’actualité liée à Netanyahu et à sa famille. En échange, le chef du gouvernement aurait fait avancer une réglementation qui aurait affaibli le principal rival du quotidien, le journal gratuit Israel Hayom.
L’Affaire 4 000, qui est également connue sous le nom d’Affaire Bezeq-Walla, est la plus grave des dossiers touchant le Premier ministre. Il y est en effet accusé d’avoir autorisé des réglementations qui avaient bénéficié financièrement à Shaul Elovitch, l’actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, qui avait ainsi engrangé des centaines de millions de shekels. En retour, Netanyahu aurait profité d’une couverture favorable sur le site d’information Walla, dont Elovitch était également propriétaire.
Le Premier ministre ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.
Netanyahu est le premier chef de gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal.
En mai 2024, Trump est devenu le premier président élu des États-Unis à être condamné au pénal. Il s’agissait d’une affaire de paiements cachés à une star de films pornographiques pour laquelle il avait été dispensé de peine en janvier dernier, juste avant de regagner la Maison Blanche.
Comme dans les autres affaires où il était poursuivi, il s’était présenté comme la victime d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par ses adversaires politiques.
L’AFP a contribué à cet article.