Israël en guerre - Jour 648

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Après 5 ans de procès pénal, le contre-interrogatoire de Netanyahu débutera mardi

Le processus pourrait prendre un an, après que l'interrogatoire du Premier ministre par l'avocat de la défense a nécessité 36 audiences

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrivant au tribunal de Tel Aviv pour témoigner dans le cadre de son procès pénal, le 27 janvier 2025. (Crédit : Yariv Katz/POOL)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrivant au tribunal de Tel Aviv pour témoigner dans le cadre de son procès pénal, le 27 janvier 2025. (Crédit : Yariv Katz/POOL)

Le procès pénal du Premier ministre Benjamin Netanyahu franchira une étape importante mardi matin. Les procureurs auront enfin l’occasion de contre-interroger le Premier ministre, cinq ans après l’ouverture de son procès.

Netanyahu a témoigné sous le feu des questions directes de son propre avocat au cours de 36 audiences depuis le 10 décembre. Au cours de cette période, les choses se sont globalement déroulées comme il le souhaitait, Me Amit Hadad lui posant des questions faciles auxquelles le Premier ministre a pu répondre en présentant sa propre version des faits et en clamant son innocence.

Cependant, le contre-interrogatoire est l’un des principaux outils dont dispose l’accusation pour tenter de mettre à mal le récit de l’accusé et de mettre en évidence toute contradiction entre les déclarations faites à la police pendant l’enquête et le témoignage rendu devant le tribunal lors de l’interrogatoire direct.

Ce ne sera toutefois pas un processus rapide.

Netanyahu est jugé dans le cadre de trois affaires de corruption, dont l’affaire Walla-Bezeq, couverte par l’Affaire 4 000, un ensemble particulièrement tentaculaire d’accusations interdépendantes concernant un accord illicite. Dans cette affaire, le Premier ministre est accusé d’avoir accordé des avantages réglementaires qui ont bénéficié financièrement à Shaul Elovitch, l’actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, qui a ainsi engrangé des centaines de millions de shekels. En retour, Netanyahu aurait profité d’une couverture favorable sur le site d’information Walla, dont Elovitch était également propriétaire.

Le ministère public a déclaré qu’il aurait besoin d’au moins trois fois plus d’audiences que celles consacrées à l’interrogatoire direct de Netanyahu pour son contre-interrogatoire, soit une centaine d’audiences au total.

La procureure Yehudit Tirosh, du bureau de la procureure générale, lors du témoignage du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le cadre de son procès pénal, au tribunal de Tel Aviv, le 18 décembre 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Compte tenu des congés judiciaires estivaux et des fêtes du Nouvel an juif qui débutent avec Rosh HaShana fin septembre, des demandes répétées de Netanyahu visant à annuler les audiences pour des raisons d’urgence nationale, des interruptions pendant les audiences elles-mêmes en raison des obligations du Premier ministre et du fait qu’il ne témoigne que deux fois par semaine, il semble que le contre-interrogatoire durera pendant la majeure partie des douze prochains mois, si le tribunal accorde à l’accusation autant de séances qu’elle le demande et si celle-ci décide de toutes les utiliser.

Le témoignage de Netanyahu lors de l’interrogatoire direct a porté en grande partie sur l’Affaire 4 000, également connue sous le nom d’Affaire Bezeq-Walla, qui est le plus grave des dossiers touchant le Premier ministre : il est soupçonné d’avoir accepté un pot-de-vin sous la forme d’une couverture médiatique favorable de la part de Walla, en échange de décisions réglementaires bénéficiant à Elovitch et de la mise en place d’un ralentissement des réformes du marché de l’Internet haut débit.

Le Premier ministre et son avocat ont cherché à discréditer cette allégation lors de son témoignage, affirmant que la plupart des influences prétendument indues qui auraient été exercées sur Walla consistaient en des demandes courantes de corrections dans des articles et de réponses à inclure dans les reportages. Ils ont dit que bon nombre de ces demandes avaient été ignorées ou n’avaient été que partiellement acceptées, et que la plupart des reportages de Walla étaient en réalité hostiles à Netanyahu.

Or, comment accuser le Premier ministre d’avoir accepté un pot-de-vin alors que les médias ne lui ont pas accordé une couverture particulièrement favorable ?

À LIRE – État d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Le ministère public devra démontrer de manière convaincante que, malgré toutes les contradictions apparentes entre les allégations contenues dans l’acte d’accusation et celles soulevées par la défense, il existe toujours des exemples concrets d’ingérence dans les médias – des exemples prouvant que Netanyahu avait réussi à exercer une influence indue sur des articles spécifiques publiés par Walla – et que cette influence avait été obtenue grâce aux faveurs accordées par le Premier ministre à Elovitch.

Dans l’Affaire 2 000, le Premier ministre doit répondre de fraude et d’abus de confiance. Il aurait tenté de conclure un accord avec le propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, Arnon (Noni) Mozes, dans lequel le journal s’engageait à couvrir de manière positive l’actualité liée à Netanyahu et à sa famille. En échange, le chef du gouvernement aurait fait avancer une réglementation qui aurait affaibli le principal rival du quotidien, le journal gratuit Israel Hayom.

Netanyahu a affirmé lors de son témoignage qu’il avait en réalité tenté de bloquer la loi dite « Israel Hayom », qui aurait porté préjudice au journal gratuit.

Lors du contre-interrogatoire, l’accusation cherchera à discréditer cette version des faits, ainsi que l’affirmation faite par Netanyahu qui n’a cessé de répéter qu’il n’avait jamais eu l’intention réelle de faire avancer le projet de loi – malgré les contenus d’enregistrements dans lesquels il semble sérieusement l’envisager.

L’homme d’affaires Arnon Milchan sur un écran avant son témoignage dans l’Affaire 1 000 dans le cadre du procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 3 juillet 2023. (Crédit : Alex Kolomoisky/POOL/Flash90)

Dans l’Affaire 1 000, Netanyahu et son épouse, Sara, sont accusés d’avoir reçu des cadeaux coûteux de manière illicite de la part du magnat hollywoodien Arnon Milchan – des cadeaux à hauteur de 700 000 shekels. Netanyahu aurait par ailleurs violé les lois sur les conflits d’intérêts en offrant son aide à Milchan quand ce dernier avait dû renouveler son visa américain de longue durée et pour fusionner les chaînes de télévision Keshet et Reshet.

Le Premier ministre a toujours affirmé avoir reçu ces cadeaux en raison de son étroite amitié avec Milchan.

Dans cette affaire, l’accusation devra contester le témoignage de Milchan, qui affirme avoir offert ces cadeaux par pure amitié et n’avoir reçu aucune aide de la part de Netanyahu concernant le projet de fusion entre Keshet et Reshet, qui n’a jamais abouti et n’était qu’une « idée en l’air ».

Netanyahu ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.

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