Israël qualifie de « violation totale » de la trêve l’annonce du Hamas sur un report de la libération d’otages

Tsahal : pas d’incident sécuritaire à Yad Mordechai

L’armée israélienne a déclaré avoir écarté la possibilité d’un « incident de sécurité » après des recherches approfondies près de la communauté de Yad Mordechai – frontalière de Gaza.

Les recherches ont été lancées après que des mouvements suspects ont été identifiés dans la zone.

Les soldats ratissent les environs de Yad Mordechai, proche de Gaza, après des mouvements suspects

L’armée a indiqué que des troupes sont en train de ratisser les environs de la communauté de Yad Mordechai, à la frontière de la bande de Gaza, après avoir décelé des mouvements suspects.

Aucun changement n’a été apporté dans les directives pour les civils pour l’instant, a fait savoir Tsahal.

D’autres détails font l’objet d’une enquête.

Le bureau du Premier ministre déclare qu’Israël est engagé à respecter l’accord de trêve à Gaza

Des personnes manifestent pour la libération des Israéliens retenus en otage par le groupe terroriste du Hamas à Gaza, sur la Place des Otages à Tel Aviv, le 8 février 2025. (Avshalom Sassoni/Flash90)

Le bureau du Premier ministre a fait savoir que « toutes les familles des otages ont été informées » de l’annonce faite par le Hamas, qui a déclaré qu’il allait reporter l’échange otages contre prisonniers palestiniens qui était prévu pour samedi, en raison de prétendues violations, de la part d’Israël, de l’accord de cessez-le-feu.

Les familles ont été « informées que l’État d’Israël s’engage à respecter l’accord », a précisé le cabinet du Premier ministre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a organisé des consultations sécuritaires suite à cette annonce du Hamas et il réunira le cabinet de sécurité demain matin.

Les médiateurs craignent la rupture de l’accord – sources égyptiennes

LE CAIRE, Égypte – Les médiateurs craignent une rupture de l’accord de cessez-le-feu à Gaza qui a ouvert la porte à la remise en liberté des otages, ont confié deux sources des services de sécurité égyptiens, après que le Hamas a jugé qu’Israël n’était pas sérieux dans l’exécution de l’accord, annonçant qu’il cesserait de libérer des captifs jusqu’à nouvel ordre.

Les négociateurs du Hamas ont affirmé que les garanties américaines pour le cessez-le-feu n’étaient plus en place, au vu du projet du président américain Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza pour reconstruire la bande.

Les médiateurs ont reporté les pourparlers jusqu’à ce que l’intention claire de Washington de poursuivre l’accord par phases soit confirmée.

Liberman: Si nous insistons pour que l’Egypte ouvre sa frontière aux Gazaouis, le plan de Trump sera possible

Le président de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, s'adresse à la chaîne d'information N12, le 10 février 2025. (Capture d'écran/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Le chef d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a indiqué que si Israël « insiste pour que l’Égypte ouvre sa frontière » afin de permettre aux Palestiniens de Gaza d’entrer dans le pays, le plan du président américain Donald Trump visant à transférer la population de Gaza « sera possible ».

« À la seconde où ils ouvriront la frontière, 90 % des Gazaouis » iront directement en Égypte, a-t-il dit lors d’un entretien accordé à la chaîne d’information N12.

« Nous avons suffisamment de leviers ici, nous avons tout ce dont nous avons besoin pour exiger de l’Égypte qu’elle applique le plan de Trump », a-t-il continué.

« Ce n’est pas comme si Avigdor Liberman était le seul à dire ces choses, c’est le président des États-Unis », a-t-il continué.

L’ancien ministre de la Défense va-t-en-guerre a approuvé le plan présenté par Trump, la semaine dernière, et il défend depuis longtemps le transfert de population des Palestiniens, à la fois des territoires palestiniens vers d’autres pays et des Arabes israéliens qui se trouvent à l’intérieur d’Israël.

Ben Gvir appelle à une « attaque massive sur Gaza » après le report de la libération des otages par le Hamas

Le leader d'Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, préside une réunion de faction à la Knesset, le 3 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’ex-ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé Israël à reprendre sa campagne militaire contre le Hamas à Gaza, après que le groupe terroriste a annoncé qu’il reportait l’échange d’otages et de prisonniers qui était prévu samedi prochain.

Le député d’extrême droite a estimé qu’Israël devait lancer « un assaut massif sur Gaza, depuis l’air et la terre, avec un arrêt complet de l’aide humanitaire à la bande de Gaza – y compris en ce qui concerne l’électricité, le carburant et l’eau – ainsi que le bombardement de l’assistance qui a déjà été acheminée et qui se trouve entre les mains du Hamas ».

« Nous devons revenir à la guerre et à la destruction », a-t-il dans un message publié sur X.

Le parti Otzma Yehudit de Ben Gvir a quitté la coalition, le mois dernier, en signe de protestation contre l’approbation par le gouvernement de l’accord de cessez-le-feu conclu avec le Hamas.

Netanyahu organise des consultations sécuritaires après que le Hamas reporte la prochaine libération d’otages

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a organisé des consultations avec les chefs de l’establishment de la Défense pour discuter de l’annonce faite par le Hamas – qui a fait savoir, il y a peu, qu’il reporterait les remises en liberté d’otages jusqu’à nouvel ordre en raison de violations présumées de l’accord de cessez-le-feu à Gaza par Israël, a déclaré un responsable.

L’officiel a expliqué aux médias que suite à cette déclaration du groupe terroriste, Netanyahu avancera également une réunion du cabinet de sécurité qui était prévue demain après-midi et qui se tiendra finalement dans la matinée.

Le Forum des otages aux médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza : « Le temps presse »

Les 17 otages qui doivent être rapatriés dans le cadre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, en date du 8 février 2025, après que 16 captifs ont été libérés au cours des cinq premières phases de l'accord. Rangée 1, de gauche à droite : Ariel Bibas, Kfir Bibas, Shiri Bibas, Sasha Trufanov . Rangée 2 : Shlomo Mansour, Ohad Yahalomi, Oded Lifshitz, Tsahi Idan. Rangée 3 : Hisham al-Sayed, Sagui Dekel-Chen, Yair Horn, Omer Wenkert. Rangée 4 : Itzik Elgarat, Eliya Cohen, Avera Mengistu, Tal Shoham, Omer Shem-Tov. (Autorisation)

Le Forum des familles d’otages et de portés-disparus a fait savoir qu’il avait pris contact avec les pays médiateurs pour aider à sauver l’accord de cessez-le-feu à Gaza, après que le Hamas a annoncé qu’il reportait la libération des otages prévue samedi en raison de violations présumées de la part d’Israël.

« Nous soutenons le gouvernement israélien et nous l’encourageons à maintenir les conditions qui garantiront la poursuite de l’accord et le retour en toute sécurité de nos 76 frères et sœurs », a indiqué le forum dans un communiqué.

Les familles ont affirmé que les témoignages des otages qui ont été relâchés au cours de la phase initiale de l’accord de Gaza « ainsi que l’état choquant des otages libérés samedi dernier ne laissent aucune place au doute – le temps est essentiel, et tous les otages doivent être sauvés de toute urgence de cette situation horrible ».

Les médecins ont expliqué que trois captifs qui avaient été kidnappés lors du pogrom du 7 octobre et qui ont été libérés le week-end dernier – Eli Sharabi, 52 ans, Or Levy, 34 ans, et Ohad Ben Ami, 56 ans – étaient revenus gravement sous-alimentés et qu’ils souffraient de problèmes de santé, notamment de troubles cardiaques et d’infections.

Des terroristes armés du Hamas palestinien faisant défiler les otages israéliens (de gauche à droite) Ohad Ben Ami, Or Levy et Eli Sharabi sur une scène avant de les remettre à une équipe de la Croix-Rouge, à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, le 8 février 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

Alors que cinq échanges otages contre prisonniers palestiniens ont été menés à bien dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis samedi, 17 otages israéliens sont encore censés être libérés lors de la première phase – contre des centaines de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale.

Il restait à Gaza, dimanche, 73 des 251 otages qui avaient été enlevés le 7 octobre 2023 – y compris les corps sans vie d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

Israël qualifie de « violation totale » de la trêve l’annonce du Hamas sur un report de la libération d’otages

Le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, a réagi à l’annonce du Hamas de reporter jusqu’à nouvel ordre la libération des otages israéliens en déclarant qu’il s’agissait d’une « violation flagrante du cessez-le-feu ».

« J’ai demandé à l’armée israélienne de se préparer au plus haut niveau d’alerte à tout scénario possible à Gaza et de protéger les communautés [frontalières]. Nous ne reviendrons pas à la réalité du 7 octobre », a-t-il ajouté.

L’ex-otage Ofer Calderon dit avoir été « détenu dans des tunnels et affamé » et plaide pour la libération de tous les captifs

L'otage libéré Ofer Calderon retrouvant ses enfants Rotem, Gaya, Erez et Sahar le 1er février 2025. Erez et Sahar avaient également été enlevés le 7 octobre 2023 et libérés en novembre 2023. (Crédit : Maayon Taof/GPO)

L’otage récemment libéré Ofer Calderon a révélé avoir été « détenu dans des tunnels, sans lumière du jour ni accès aux médias, avoir souffert de la faim, passé des mois sans douche ni soins appropriés » lors de sa captivité à Gaza.

Calderon a expliqué : « Juste après le premier accord [en novembre 2023], les conditions de ma captivité et de celles de nombreux autres otages se sont gravement détériorées et sont devenues brutales ».

« Il ne faut surtout pas mettre un terme à l’accord actuel : il faut continuer à travailler pour faire libérer tous les otages », a-t-il ajouté dans un communiqué publié par le Forum des otages et des familles de disparus.

« Le Hamas est un ennemi cruel qui n’hésite pas à faire du mal aux otages qui se trouvent encore entre leurs mains. Il faut absolument faire sortir tout le monde le plus vite possible. »

Calderon a été libéré le 1er février dernier à la faveur de l’accord de cessez-le-feu actuel, après 484 jours passés en tant qu’otage à Gaza.

La branche armée du Hamas a annoncé reporter « jusqu’à nouvel ordre »

La branche armée du Hamas a annoncé lundi reporter « jusqu’à nouvel ordre » la prochaine libération d’otages israéliens captifs à Gaza devant se faire en échange de celle de détenus palestiniens par Israël dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier.

« La libération des prisonniers [otages] qui était prévue pour samedi prochain, 15 février 2025, est reportée jusqu’à nouvel ordre en attendant que l’occupation [Israël, NDLR] s’acquitte de ses obligations », déclare Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, dans un communiqué.

Les forces israéliennes arrêtent un agent du Hamas dans le nord de la Cisjordanie

Les forces israéliennes ont arrêté un important agent du Hamas qui prévoyait de commettre des attentats, la nuit dernière, dans la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, ont fait savoir les autorités.

Des membres de l’agence de sécurité Shin Bet, de l’unité antiterroriste Yamam, au sein de la police, et des soldats ont lancé des opérations dans le village de Silat al-Harithiya. Ils ont arrêté plusieurs suspects qui étaient recherchés par Israël depuis longtemps.

Les Palestiniens qui ont été placés en détention « au cours des derniers mois avaient planifié de mener des attaques au nom du Hamas contre des civils israéliens et des troupes de Tsahal » en Cisjordanie, ont indiqué le Shin Bet, la police et Tsahal dans un communiqué commun.

Parmi les personnes arrêtées figure Alaa al-Bitawi, un habitant de Jénine, qui a été identifié par le Shin Bet comme « l’un des chefs du Hamas » dans le camp de Jénine.

Une arme de poing et plusieurs engins explosifs ont été saisis lors de l’arrestation d’al-Bitawi et des autres suspects, a ajouté le communiqué.

La délégation israélienne rentre des négociations à Doha avant la réunion du Cabinet sur la deuxième phase de l’accord

Illustration : Des parents, amis et sympathisants d'Alon Ohel (22) retenu en otage à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre par des terroristes du Hamas dans le sud d'Israël, participent à une manifestation pour demander la libération des otages israéliens à Tel Aviv, le 22 novembre 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

La délégation israélienne est rentrée de Doha, environ 24 heures après avoir été dépêchée sur place pour participer aux pourparlers sur le cessez-le-feu et l’accord de libération d’otages, ont indiqué ce lundi les médias israéliens.

La délégation est donc de retour en Israël avant la réunion du cabinet de sécurité, demain, qui examinera la question des négociations sur la deuxième phase de l’accord.

Tsahal dissuade les Gazaouis d’approcher les troupes et d’entrer dans les zones interdites

Après s’être retiré hier de l’ensemble du corridor de Netzarim, au centre de la bande de Gaza, Tsahal met à nouveau en garde les Palestiniens contre le fait d’approcher des troupes israéliennes et d’entrer dans les zones interdites.

Le colonel Avichay Adraee, porte-parole en langue arabe de Tsahal, publie une carte du déploiement militaire actuel dans une zone tampon à l’intérieur de la bande de Gaza et le long du corridor de Philadelphi, à la frontière avec l’Égypte.

Les civils palestiniens peuvent retourner à pied dans le nord de la bande de Gaza par le corridor de Netzarim, en passant par la route de Salah a-Din et la route côtière, sans être inspectés. La circulation des véhicules n’est autorisée que sur la route de Salah a-Din, où une société privée inspecte les voitures palestiniennes qui se dirigent vers le nord.

« Nous notons que le déplacement d’hommes armés ou le transfert d’armes par ces routes vers le nord de la bande de Gaza est strictement interdit et sera considéré comme une violation de l’accord », déclare Adraee.

« Nous vous demandons de vous abstenir de coopérer avec tout groupe terroriste cherchant à vous exploiter pour transférer des armes ou des matériaux interdits », ajoute-t-il.

Adraee met en garde les Palestiniens contre toute approche du corridor de Philadelphi et de la zone tampon le long de toute la frontière avec la bande de Gaza, où des troupes sont actuellement déployées. Il avertit également les pêcheurs, les nageurs et les plongeurs de ne pas pénétrer dans la mer le long de la bande de Gaza.

#عاجل‼️ بيان عاجل إلى سكان قطاع غزة،
⭕️بناءً على الاتفاق الذي تم التوصل إليه وبعد استكمال استعدادات قوات جيش الدفاع تتاح عودة السكان مشيًا إلى شمال قطاع غزة عبر شارع صلاح الدين.
🔴كما وننوه إلى بقية التعليمات السارية على هذه المنطقة:
⭕️عودة السكان مشيًا إلى شمال قطاع غزة عبر محور… pic.twitter.com/fYKLZRcdT2

— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) February 10, 2025

La police aurait fait une descente dans une librairie de Jérusalem-Est

Des officiers de la police israélienne auraient fait une descente dans deux célèbres librairies de Jérusalem-Est qui traitent de l’identité palestinienne et du conflit israélo-arabe, confisquant de nombreux livres et arrêtant le propriétaire de la boutique pour la nuit.

Selon Haaretz, les policiers se sont rendus dans les deux magasins de l’Educational Bookshop en vertu d’un mandat de perquisition délivré par un tribunal, et ont arrêté le propriétaire Mahmoud Muna et son neveu, Ahmad Muna, qui passeront la nuit au quartier général de la police, au Russian Compound.

תקראו כדי להבין לאן הגענו:
היום פשטו שוטרים על שתי החנויות של Educational Bookshop במזרח ירושלים, החרימו ספרים ועצרו את הבעלים (צו החיפוש ניתן ע"י השופטת חוי טוקר). אחיו של אחד הבעלים מספר: "הם עברו עם גוגל טרנסלייט על הספרים וכל מה שלא מצא חן בעינהם הם לקחו. הם אפילו נתקלו>> pic.twitter.com/hg1Q9TR8YS

— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) February 9, 2025

Haaretz cite le frère de l’un des propriétaires qui affirme que les policiers ont utilisé Google translate pour déterminer quels livres – dont la plupart sont en arabe – confisquer.

« Ils ont pris tous les livres qu’ils n’aimaient pas », aurait-il déclaré. « Ils ont même vu un journal Haaretz avec des images d’otages, ont demandé ce que c’était et ont dit que c’était de l’incitation à la haine. Ils ont pris n’importe quel livre avec un drapeau palestinien ».

Le journal indique que les propriétaires sont officiellement soupçonnés de troubles à l’ordre public plutôt que d’incitation à la haine puisque cette dernière nécessite l’approbation des procureurs.

אין דיפלומט, עיתונאי זר, תייר מתעניין או חוקר של ירושלים והסכסוך שלא מכיר את החנויות האלו ואת הבעלים, מחמוד מונא, שיבלה את הלילה במגרש הרוסים (ביחד עם אחיינו, אחמד מונא).
הנה למשל כמה מהספרים שנלקחו בחיפוש והוחזרו הערב: pic.twitter.com/Qffns86vs1

— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) February 9, 2025

La semaine dernière, la police a fermé une librairie de la Vieille Ville de Jérusalem pour avoir vendu des livres au « contenu incitatif » concernant Yahya Sinwar et Hassan Nasrallah, entre autres. Les policiers ont arrêté le propriétaire de la librairie, un habitant de la Vieille Ville âgé d’une quarantaine d’années, l’ont emmené pour l’interroger et ont ordonné la fermeture de son commerce pour une durée de 30 jours.

Charlie Summers a contribué à ce texte.