Un agriculteur israélien endeuillé par le Hezbollah tente de restaurer son verger

Il y a cinq semaines, Moshe Weinstein a découvert les corps de son fils Omer et de quatre ouvriers agricoles tués par une roquette du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, dans un verger de pommiers qu’il cultivait depuis des années.

Âgé de 75 ans, Weinstein a repris le travail sur ses terres, profitant de l’accord de cessez-le-feu conclu la semaine dernière entre Israël et le Hezbollah, qui vise à rétablir le calme des deux côtés de la frontière. Mais l’horreur le hantera jusqu’à la fin de ses jours.

« J’ai accouru et j’ai vu la pire chose qui soit », a-t-il raconté à l’agence Reuters.

Il se trouvait ailleurs dans la ferme lorsque les sirènes d’alerte ont retenti le 31 octobre, avertissant de tirs en provenance du Liban. Peu après, une explosion a retenti. Le temps qu’il rejoigne son fils, il n’y avait plus rien à faire. Quatre ouvriers thaïlandais ont également trouvé la mort, tandis qu’un cinquième a survécu à l’explosion.

« Ils n’étaient pas censés être là ce jour-là », a-t-il précisé, expliquant qu’Omer avait emmené son équipe dans le verger uniquement parce qu’un client avait demandé des pommes sucrées Pink Lady qui poussaient dans cette partie de son exploitation.

« La frappe a eu lieu dans le puits, le tracteur se tenait ici avec la charrette », a-t-il déclaré en se remémorant la scène.

בתמונה: עומר ויינשטיין ההרוג במטולה מימין, שניים מארבעת ילדיו ואביו משה, שהיה עימו בזירה @rubih67
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— כאן חדשות (@kann_news) October 31, 2024

L’entreprise familiale de Weinstein est située à proximité de Metoula, la ville la plus septentrionale d’Israël, qui a été visée à de multiples reprises par des roquettes du Hezbollah au cours des quatorze derniers mois, dans le cadre des attaques menées par ce groupe terroriste soutenu par l’Iran pour soutenir son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël le 8 octobre 2023, au lendemain du pogrom perpétré par le Hamas contre des communautés du sud du pays, précipitant ainsi la guerre dans la bande de Gaza. Cet assaut barbare et sadique a fait plus de 1 200 morts, pour la plupart des civils ; en outre 251 otages ont été emmenés de force ce jour-là à Gaza.

Les attaques quasi-quotidiennes de missiles et de drones du Hezbollah depuis le Liban ont forcé le déplacement de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël.

Les combats se sont intensifiés à la fin du mois de septembre. Israël a éliminé une grande partie des dirigeants du Hezbollah avant de lancer une incursion terrestre limitée le 1er octobre, au cours de laquelle les soldats ont ratissé des villages à la recherche de roquettes et d’autres armes détenues par le groupe terroriste, et ont attaqué ses tunnels et autres infrastructures terroristes.

De la fumée s’élevant dans les maisons de la ville frontalière israélienne de Metoula, touchée par les tirs du Hezbollah, vue depuis la ville libanaise de Marjayoun, au Liban, le 22 juin 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

« Nous sommes ceux qui tiennent les frontières, à 100 mètres de distance ; nous sommes le dernier arbre à la frontière », a déclaré Weinstein.

Comme la plupart des habitants, les Weinstein ont évacué leur maison, mais ont été autorisés à y revenir durant la journée pour s’occuper de leurs cultures, à condition de prendre des précautions pour limiter le danger, par exemple en ne voyageant jamais ensemble dans la même voiture.

« Nous avons pu travailler. Nous avons été autorisés à entrer dans certaines zones, mais pas dans d’autres », a-t-il déclaré.

« Je ne pensais pas qu’il y avait le moindre risque que l’un d’entre nous soit blessé, mais c’est finalement Omer qui a payé le prix. »

Un homme déchargeant des matériaux de construction devant un bâtiment endommagé, à Metoula, le 27 novembre 2024. (Crédit : David Cohen/FLASH90)

Selon le ministère libanais de la Santé, qui ne fait pas de distinction entre les terroristes du Hezbollah et les civils, au moins 3 768 morts ont été dénombrés lors de la campagne d’Israël au sud-Liban.

L’armée israélienne estime qu’environ 3 500 terroristes du Hezbollah ont été éliminés au cours de ce conflit. Une centaine d’éléments d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.

Israël et le Hezbollah ont finalement conclu une trêve la semaine dernière, visant à instaurer une paix durable après des décennies de tensions. Mais Weinstein, qui a vécu trois conflits majeurs au Liban, doute que les armes restent silencieuses.

« Selon moi, ce cessez-le-feu équivaut à une roulette russe », a-t-il déclaré.