Un autre terroriste arabe israélien libéré après 40 ans de prison accueilli en héros

Un Arabe israélien emprisonné pendant 40 ans en Israël pour le meurtre d’un soldat a été libéré jeudi, les autorités israéliennes annonçant qu’elles ne toléreraient aucune glorification de ses actes à l’occasion des cérémonies organisées par ses soutiens, comme cela avait été le cas pour la récente sortie de prison de son cousin Karim Younis.

« Les autorités tentent de gâcher la fête », a déclaré Maher Younis aux nombreux journalistes.

« Le drapeau palestinien est dans nos cœurs et la patrie est dans nos esprits », a-t-il ajouté, alors qu’aucun drapeau n’était visible ce jeudi.

Maher Younis, 62 ans, a été libéré de la prison de Beer Sheva, dans le sud d’Israël, selon le Club des prisonniers palestiniens.

« Le terroriste meurtrier Maher Younis est sorti de prison ce matin », a déclaré le bureau du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

En 1983, Younis avait été reconnu coupable avec son cousin Karim Younis du meurtre du soldat Avraham Bromberg qui faisait de l’auto-stop vers Hadera alors qu’il servait dans le Golan. Les terroristes avaient offert au soldat, qui rentrait chez lui depuis sa base militaire, de le ramener en voiture, avant de le maîtriser, de lui tirer une balle dans la tête et de lui voler son arme. Ils l’ont laissé sur le bord d’une route où il a été retrouvé et amené à l’hôpital, mais il est mort quelques jours plus tard.

تغطية صحفية: "استقبلته عريساً.. والدة المحرر ماهر يونس تحتضن ابنها بعد 40 عاما من أسره في سجون الاحتلال". pic.twitter.com/IjbXF0VbD1

— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) January 19, 2023

Les deux hommes avaient initialement été condamnés à mort. Leur peine avait ensuite été réduite à la perpétuité puis à 40 ans de prison par le président Shimon Peres.

La libération de Maher Younis intervient exactement deux semaines après celle de son cousin, qui avait aussi été accueilli en héros par une foule dans sa ville natale d’Ara, dans le nord du pays.

L’homme de 64 ans, membre du parti laïc Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, avait alors déclaré qu’il était « fier » de ses actions. « Chaque histoire de prisonnier est l’histoire de tout un peuple et je suis fier de faire partie de ceux qui se sont sacrifiés pour la Palestine », a déclaré Karim Younis. « Ses cheveux et ses rides ont changé mais sa résilience s’est décuplée », a affirmé son frère Nadim Younis.

L’Arabe israélien Karim Younis porté par des amis et par des proches suite à sa libération après 40 années passées en prison pour avoir kidnappé et assassiné un soldat israélien à Ara, une ville du nord d’Israël, le 5 janvier 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Dans un communiqué, le bureau de Ben Gvir a déclaré que le ministre avait « demandé à la police d’agir avec fermeté contre le terrorisme et le soutien au terrorisme observés » lors du retour de Karim Younis.

« Brandir des drapeaux terroristes et scander que le terroriste est un héros est illégal, donc la police a pour instruction d’empêcher cela et d’immédiatement disperser » la foule si cela se produit, poursuit le communiqué.

Le ministre de l’Intérieur israélien Aryeh Deri – dont la Cour suprême israélienne a invalidé mercredi la nomination et qui devrait en conséquence être renvoyé du gouvernement – avait déclaré avant la libération des deux cousins, vouloir leur retirer leur citoyenneté israélienne, une disposition pourtant illégale en Israël.

« On ne peut pas envisager que ces gens continuent de posséder la nationalité israélienne, et la déchéance de leur citoyenneté sera un message important pour ceux qui sont devenus des symboles pour leurs actes terroristes », a-t-il dit.

Maher Younes est accueilli par des amis et des parents après sa libération après 40 ans dans une prison israélienne pour avoir enlevé et tué un soldat, dans la ville de Ara, dans le nord d’Israël, le 19 janvier 2023. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

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