Allemagne : Vol des pierres commémoratives des victimes du nazisme le 7 octobre

JTA – Dix pierres en hommage aux victimes de la Shoah dans une ville allemande ont été découvertes manquantes lundi, à l’occasion du premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les habitants de la ville de Zeitz, dans l’est de l’Allemagne, ont découvert à leur réveil que toutes les « pierres d’achoppement » de la ville, appelées Stolpersteine en allemand, avaient été délogées et volées. Les plaques en laiton avaient été placées entre les pavés devant les maisons où vivaient les Juifs avant que les nazis ne les déportent et ne les tuent.

Des pierres d’achoppement comme celles de Zeitz ont été placées dans toute l’Europe et servent de mémorial aux Juifs et aux autres personnes persécutées par les nazis. Elles indiquent leur nom, leur date de naissance et ce que l’on sait de leur sort, notamment leur arrestation, leur déportation dans des camps de concentration et leur mort.

En novembre 2023, quelques semaines après le début de la guerre contre le Hamas, quatre pierres d’achoppement qui marquaient les résidences de Juifs à Rome avaient été dégradées à la peinture noire ou brûlées.

Les pierres volées à Zeitz ont été placées à différents endroits de la ville, qui compte un peu plus de 30 000 habitants. Elles commémoraient les vies de Siegfried Fürst, Bertha Mendelsohn, née Bachmann, Emma Esther Mendelsohn, née Bachmann, Siegfried Mendelsohn, Gustav Flörsheim, Hilda Flörsheim, née Hamburger, Ingeborg Flörsheim, Auguste Lewy, né Hesse, Hermann Blumenthal et Lydia Blumenthal, née Weissmann.

La ville de Zeitz et l’initiative « Stolpersteine for Zeitz » ont organisé une campagne de collecte de fonds pour remplacer les pierres d’achoppement et ont prévu une marche commémorative pour le 19 octobre, qui passera par tous les endroits où se trouvent les pierres volées.

Les autorités de Zeitz ont réagi avec horreur à la disparition des pierres. Götz Ulrich, le gouverneur du comté, a qualifié le crime « d’impardonnable et jamais excusable » dans un communiqué publié sur le réseau social X mardi.

« Celui qui a fait cela veut aussi arracher la #Shoah de notre #CultureduSouvenir », a-t-il écrit.

La maire de Zeitz, Kathrin Weber, a déclaré que, compte tenu de la date de l’acte de vandalisme, elle y voyait clairement des « motivations politiques » et l’a qualifié « d’attaque contre notre démocratie ».

Sebastian Striegel, membre du Parlement de l’État issu du parti des Verts, a également publié des images des endroits où les pierres d’achoppement ont été arrachées du sol. En coordination avec l’Alliance pour la diversité et la démocratie de Zeitz et l’initiative Stolpersteine for Zeitz, Striegel a indiqué qu’il offrait une récompense de 1 000 euros pour toute information conduisant à l’arrestation des auteurs de l’acte et à la restitution des pierres.

La police fédérale a repris l’enquête pour retrouver les responsables. Comme dans d’autres régions de l’Allemagne de l’Est, le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) est de plus en plus populaire à Zeitz.

L’AfD a remporté le plus grand nombre de sièges au conseil municipal lors des élections municipales de juin, avec près de 30 % des voix. La montée en puissance du parti a semé la peur parmi les Juifs allemands.