Israël en guerre - Jour 494

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Des Israéliens attaquent des ouvriers palestiniens lors de travaux approuvés par Tsahal

Des employés et des villageois ont été visés alors qu'ils labouraient des terres en Cisjordanie dans le cadre de travaux coordonnés avec l'armée ; 5 Palestiniens et 2 Israéliens blessés

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Un Palestinien blessé après avoir été attaqué par des Israéliens radicaux, dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, le 22 janvier 2025. (Crédit :  Haqel - In Defense of Human Rights)
Un Palestinien blessé après avoir été attaqué par des Israéliens radicaux, dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, le 22 janvier 2025. (Crédit : Haqel - In Defense of Human Rights)

Des Israéliens radicaux ont attaqué mercredi des agriculteurs palestiniens et des résidents qui effectuaient des travaux agricoles sur des terres palestiniennes dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, blessant ainsi cinq Palestiniens.

Des militants pro-implantations ont affirmé que deux jeunes Israéliens avaient également été blessés dans cette attaque, accusant des Palestiniens et des « anarchistes de gauche » de les avoir attaqués alors qu’ils faisaient paître des moutons dans la région.

Cependant, l’armée israélienne a précisé que les faits s’étaient déroulés sur des terres palestiniennes au cours de travaux agricoles coordonnés par les propriétaires palestiniens et approuvés par les autorités militaires.

Les propriétaires palestiniens avaient cherché à labourer leurs terres situées entre l’implantation de Susya et l’avant-poste illégal de Mitzpe Yaïr, à l’ouest du village palestinien de Qawawis.

Les agriculteurs palestiniens doivent souvent coordonner l’accès à leurs terres avec Tsahal, en particulier lorsque celles-ci sont proches d’une implantation ou d’un avant-poste, dans le but supposé de protéger les Palestiniens contre les attaques des résidents d’implantations radicaux.

La coordination des travaux agricoles prévus pour mercredi n’a été approuvée qu’après une année de querelles juridiques, à la suite d’un recours devant la Haute Cour de justice déposé par Me Quamar Mishiriq-Assad, de l’organisation de défense des droits de l’homme Haqel, qui représente fréquemment les résidents palestiniens de la région dans le cadre de procédures judiciaires.

Des Israéliens radicaux vandalisant un tracteur appartenant à des fermiers palestiniens lors d’une attaque contre des ouvriers et des villageois palestiniens, près du village de Qawawis dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, le 22 janvier 2025. (Crédit : Haqel – In Defense of Human Rights)

Malgré la présence de soldats de l’armée israélienne sur le terrain pour veiller à la poursuite des travaux agricoles coordonnés, des Israéliens radicaux ont attaqué des ouvriers palestiniens et, semble-t-il, le personnel militaire présent sur les lieux.

Tsahal a déclaré que « de violentes frictions se sont produites entre Palestiniens et citoyens israéliens lors de travaux de terrassement planifiés à l’avance sur le terrain palestinien, près de Mitzpe Yaïr ».

L’armée a précisé que cette attaque avait impliqué « des jets de pierres réciproques et l’utilisation de gaz poivré », et que lorsque des informations sur ces faits ont été communiquées, les forces de Tsahal et de la police des frontières « se sont précipitées sur les lieux et ont dispersé le mouvement ».

Tsahal a fait savoir qu’aucune arrestation n’avait eu lieu, bien que Mishiriq-Assad ait déclaré que deux Palestiniens avaient été arrêtés par la police et détenus au commissariat de police de Kiryat Arba. Ils ont été relâchés plus tard dans la nuit de mercredi à jeudi.

Des vidéos prises par des Palestiniens et des militants des droits de l’homme montrent des Israéliens, dont certains portent des tzitzit, des franges rituelles, en train de vandaliser un tracteur appartenant aux ouvriers palestiniens.

Des photos de la scène montrent également les travailleurs et les habitants du village en proie aux effets du gaz poivré qui leur a été pulvérisé dans les yeux.

Selon Mishiriq-Assad et d’autres militants des droits de l’homme, les assaillants israéliens ont attaqué les Palestiniens à coups de pierres et de gourdins, les ont aspergés de gaz poivré et ont crevé les pneus d’un tracteur utilisé pour labourer la terre.

Cinq des Palestiniens blessés ont été transportés en ambulance à l’hôpital pour y recevoir des soins ; l’un d’entre eux s’y trouvait toujours mercredi soir.

Des ouvriers et des villageois palestiniens souffrant des effets du gaz poivré qui leur a été pulvérisé par des assaillants israéliens, lors d’une confrontation près du village palestinien de Qawawis, dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, le 22 janvier 20125. (Crédit : Haqel – In Defense of Human Rights)

Selon Mishiriq-Assad, le commandant de la brigade territoriale Yehuda, le colonel Shahar Barkaï, s’y serait également rendu et aurait annulé les travaux agricoles en raison des violences.

Cependant, les assaillants israéliens se sont ensuite dirigés vers Qawawis même, attaquant les habitants sur les terres du village et vandalisant des biens, a-t-elle ajouté.

Au cours de l’attaque, des travailleurs palestiniens et des villageois ont jeté des pierres sur les Israéliens pour tenter de les repousser, ce qui a causé des blessures à la tête à deux d’entre eux. D’après une déclaration de militants pro-implantations, l’un des Israéliens blessés a été transporté à l’hôpital, bien que les militants palestiniens aient déclaré ne pas avoir vu d’ambulances israéliennes arriver sur les lieux.

Selon les militants, les résidents d’implantations ont été attaqués alors qu’ils faisaient paître leurs moutons près de Susiya.

Un Israélien blessé lors d’un affrontement entre des assaillants israéliens et des Palestiniens, près du village palestinien de Qawawis, dans la région des collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, le 22 janvier 20125. (Crédit : Judea and Samaria News sur WhatsApp)

Qawawis a subi des attaques répétées de la part des résidents d’implantations radicaux de la région, et ses habitants faisaient partie d’un groupe de requérants issus de petites communautés palestiniennes rurales de la région qui ont déposé un recours devant la Haute Cour par l’intermédiaire de l’organisation Haqel, demandant à la Cour d’ordonner à la police de les protéger contre la violence et le harcèlement des résidents d’implantations.

Eliram Azoulaï, le chef du Conseil régional des implantations locales des collines du sud de Hébron, a accusé les Palestiniens d’avoir attaqué les résidents d’implantations et a demandé que les « anarchistes de gauche » soient interdits d’accès à la région.

Ces événements s’inscrivent dans le contexte d’une série d’attaques violentes perpétrées par des Israéliens radicaux à l’encontre de civils palestiniens en Cisjordanie. Dans la nuit de dimanche à lundi, des extrémistes ont attaqué trois villages palestiniens dans le centre de la Cisjordanie, incendiant des maisons et des véhicules dans deux d’entre eux. Deux autres villages palestiniens ont été attaqués par des extrémistes dans la région de Qalqilya dans la nuit de lundi à mardi.

Les autorités israéliennes ont été accusées de fermer les yeux sur les allégations de violence endémique des résidents d’implantations, en particulier depuis le début de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza. Beaucoup attribuent l’absence de réaction à l’aile d’extrême droite du gouvernement, notamment au ministre sortant de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, un avocat connu pour avoir défendu des résidents d’implantations accusés d’attaques violentes. Selon les observateurs, il y a eu peu d’arrestations et encore moins de condamnations.

L’incapacité d’Israël à endiguer la violence des résidents d’implantations a conduit l’administration de Joe Biden à commencer à émettre des sanctions contre les extrémistes violents en Cisjordanie l’année dernière. Le président américain Donald Trump a mis fin à ce régime lundi, dans le cadre d’une série de décrets signés le premier jour de son retour au pouvoir.

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