Le travail de la Fondation humanitaire de Gaza soutenue « est un échec », selon l’ONU

Le travail de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis et qui distribue de la nourriture à Gaza dans des conditions souvent chaotiques, « est un échec » du point de vue humanitaire, a dénoncé l’ONU vendredi.

Israël, qui soutient la GHF, affirme que les méthodes précédentes de distribution de l’aide ont permis au groupe terroriste palestinien du Hamas de conserver le contrôle de Gaza et de financer ses combats. L’ONU et les principales organisations humanitaires ont refusé de coopérer avec la fondation, craignant qu’elle ne serve les objectifs militaires d’Israël.

« Je pense qu’il est juste de dire que c’est un échec du point de vue des principes humanitaires. Ils ne font pas ce qu’une opération humanitaire devrait faire, à savoir fournir une aide aux personnes là où elles se trouvent », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève.

La distribution de nourriture et de produits de base dans la bande de Gaza, soumise à des restrictions sécuritaires imposées par Israël, est devenue de plus en plus difficile et périlleuse dans l’enclave, menacée de famine selon l’ONU.

Les agences de l’ONU et les principales ONG notamment internationales qui travaillent dans la bande de Gaza refusent de collaborer avec la GHF, une organisation créée récemment de toute pièce et au fonctionnement opaque. Elles estiment notamment que la GHF militarise l’aide et ne la distribue pas équitablement sur le territoire palestinien, entre autres reproches.

Depuis le 26 mai, quand elle a commencé ses opérations sur le terrain et à la date de jeudi, la GHF affirme avoir distribué 18,6 millions de repas.

Des Palestiniens marchant près d’un point de distribution d’aide humanitaire dans le corridor de Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza, le 9 juin 2025. (Crédit : Ali Hassan/Flash90)

Des dizaines de Gazaouis ont été tués non loin des sites de distribution de la fondation. Ainsi, début juin près d’une trentaine de personnes auraient été tuées par les tirs de soldats israéliens, selon les autorités sanitaires contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

L’armée israélienne a reconnu que des soldats avaient tiré des coups de semonce sur des Gazaouis qui s’approchaient des troupes et « représentaient une menace ».

« Nous sommes prêts à intervenir, avec des vivres et d’autres fournitures. Nous les avons dans la région, ils ont été préalablement autorisés par les Israéliens », a déclaré Laerke.

« Nous avons besoin que les frontières soient ouvertes pour pouvoir entrer et, bien sûr, nous avons besoin de sécurité et d’un semblant d’ordre public à l’intérieur de Gaza afin de pouvoir distribuer ces fournitures », a-t-elle ajouté.

La GHF a également déclaré que mercredi soir, des terroristes du Hamas avaient tué huit de ses bénévoles et membres du personnel, et qu’ils en avaient peut-être pris d’autres en otage.

L’Autorité palestinienne (AP) a déclaré que les services Internet et de téléphonie fixe étaient interrompus jeudi à Gaza à la suite d’une frappe contre le dernier câble à fibre optique du territoire, qu’elle a imputée à Israël.

« Il y a eu et il y a toujours une coupure totale des communications », a déclaré Laerke.

« L’absence de communication est vraiment préjudiciable » pour les services d’aide humanitaire, a-t-il ajouté.

Des Palestiniens fouillant les ordures à la recherche de papier et de plastique pour se chauffer et cuisiner à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 juin 2025. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

« Bien sûr, des efforts actifs sont déployés pour tenter de résoudre le problème, et tout le monde s’y emploie, car lorsque ce genre de situation se produit, tout s’arrête. »

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 53 otages, dont 52 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 33 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes.