Israël en guerre - Jour 642

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La GHF déclare que huit de ses membres ont été tués par le Hamas

Selon l'organisation humanitaire, un bus transportant des employés a été attaqué ; selon des comptes liés au Hamas, le groupe terroriste a ciblé le clan Abu Shabab, ce que ce dernier nie

Des employés palestiniens locaux de la Gaza Humanitarian Foundation, vêtus de gilets bleus, formant une chaîne humaine pour protéger les femmes bénéficiaires de l'aide humanitaire sur l'un des sites de distribution de la GHF, le 9 juin 2025. (Crédit : GHF)
Des employés palestiniens locaux de la Gaza Humanitarian Foundation, vêtus de gilets bleus, formant une chaîne humaine pour protéger les femmes bénéficiaires de l'aide humanitaire sur l'un des sites de distribution de la GHF, le 9 juin 2025. (Crédit : GHF)

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël, a élevé à « au moins huit » le nombre de personnes tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque, que l’organisation attribue au Hamas.

« Nous continuons à recueillir des informations sur l’attaque meurtrière et injustifiée dont ont été victimes les membres de notre équipe locale et volontaires. À l’heure actuelle, nous pouvons confirmer qu’il y a eu au moins huit morts, de nombreux blessés », a déclaré le directeur par intérim de l’organisation, John Acree, dans un communiqué reçu à Genève.

La GHF craint également que le groupe terroriste ait également avoir pris certains d’humanitaires en otage.

Alors que l’enclave traverse une grave crise humanitaire après vingt mois de guerre, déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’Agence de défense civile de Gaza, dirigée par le groupe terroriste palestinien a accusé les soldats de l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu mercredi matin sur des personnes allant chercher de l’aide humanitaire, faisant 31 morts et environ 200 blessés. Les chiffres publiés par le Hamas sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

Quelques heures plus tard, la GHF a dénoncé une « attaque odieuse et délibérée » visant ses activités.

« Cette nuit, vers 22 H 00 heure de Gaza [19 H 00 GMT], un bus transportant plus d’une vingtaine de membres de l’équipe de la Fondation humanitaire de Gaza […] a été violemment attaqué par le Hamas », a déclaré l’organisation soutenue par Israël et les États-Unis dans un communiqué, précisant que les employés présents dans le véhicule étaient tous palestiniens.

« Nous sommes encore en train de faire le point, mais le bilan est terrible : il y a au moins cinq morts et plusieurs blessés, et nous craignons que certains membres de notre équipe aient été pris en otage », a-t-elle déploré mercredi soir, avant de relever le bilan à huit.

La GHF est déployée dans la bande de Gaza depuis fin mai, où elle affirme avoir distribué plus d’un million de repas.

Des comptes de réseaux sociaux liés au Hamas ont publié une déclaration sur ce qu’ils ont qualifié d’attaque du groupe terroriste contre des membres du clan de Yasser Abu Shabab soutenu par Israël, au cours de laquelle cinq personnes ont été tuées et douze autres blessées.

Il n’a pas été possible de vérifier immédiatement l’identité des personnes tuées. Cependant, une page Facebook gérée par le clan Abu Shabab a publié un communiqué réfutant que ses membres aient été pris pour cible par le Hamas.

« Cette attaque n’est pas survenue hors de tout contexte. Depuis plusieurs jours, le Hamas menaçait ouvertement notre équipe, nos travailleurs humanitaires et les civils qui reçoivent notre aide. Ces menaces sont restées sans réponse », a déclaré la GHF, ajoutant que cette attaque ne dissuadera pas l’organisation de poursuivre ses efforts pour venir en aide aux Gazaouis.

Le Hamas a fait pression pour la reprise de la distribution de l’aide par le biais de mécanismes soutenus par l’ONU, qui, selon Israël et les États-Unis, ont permis au groupe terroriste de détourner une grande partie de l’aide. L’ONU a nié ces allégations, arguant que le modèle de distribution de l’aide de la GHF met en danger les Palestiniens, en les obligeant à parcourir de longues distances à travers les positions de Tsahal pour récupérer des colis alimentaires.

La Croix-Rouge et les autorités sanitaires contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont signalé des incidents mortels quasi quotidiens impliquant des Palestiniens qui se rendaient vers les sites d’aide depuis le lancement de la GHF le 26 mai. L’armée a reconnu à six reprises avoir tiré des coups de semonce sur des personnes qui s’étaient écartées des itinéraires d’accès autorisés et s’étaient approchées des troupes, représentant une menace.

Le GHF a déclaré mercredi avoir distribué environ 271 200 colis d’aide à ce jour. Ceux-ci contiennent principalement des produits alimentaires secs qui doivent être cuisinés avant d’être consommés.

En moyenne, 65 camions d’aide humanitaire sont entrés chaque jour à Gaza depuis la levée partielle du blocage par Israël le 19 mai, mais le Programme alimentaire mondial (PAM) estime qu’il en faudrait environ 300 par jour pour subvenir aux besoins de la population gazaouie, qui, selon des responsables de l’armée israélienne, était au bord de la famine avant la reprise de la distribution de l’aide le mois dernier.

L’ONU et d’autres organisations humanitaires ont fait valoir que pour neutraliser la menace de pillage, il fallait inonder Gaza d’autant d’aide que possible afin de faire baisser la demande et les coûts, plutôt que de rationner l’aide comme l’a fait Israël au cours du mois dernier.

Jeudi, peu avant 3 heures du matin, heure locale, la GHF a publié un communiqué supplémentaire informant les Gazaouis qu’elle venait de terminer la distribution de colis alimentaires sur son site central de Gaza, bien que Tsahal ait averti à plusieurs reprises les Palestiniens de ne pas s’approcher des sites d’aide avant 6 heures du matin.

L’annonce a été publiée sur sa page Facebook en arabe, utilisée par l’organisation pour communiquer avec les Gazaouis au sujet des heures d’ouverture des sites de distribution.

Un porte-parole de la GHF n’a pas expliqué pourquoi l’organisation soutenue par Israël et les États-Unis semblait distribuer de l’aide pendant la nuit, alors que l’armée avait mis en garde les Gazaouis contre toute présence sur les sites. Elle a agi de la sorte à plusieurs reprises au cours des deux semaines et demie d’opération.

Quelques heures plus tôt, des images d’un site d’aide de la GHF complètement envahi par les Gazaouis lors de son ouverture mardi avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Ces images ont mis en évidence le chaos qui règne sur les sites de distribution de l’aide de la GHF depuis leur mise en place.

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