Le Hamas signale 4 morts ; Tsahal affirme n’avoir tiré que des coups de semonce
Selon des Gazaouis, la foule aurait essuyé des tirs non loin du site de la GHF sur le point d'ouvrir ; des suspects se sont approchés malgré les avertissements des soldats

Les responsables sanitaires du groupe terroriste palestinien du Hamas et des témoins ont fait état dimanche d’au moins quatre morts et plusieurs blessés suite à des tirs israéliens à environ un kilomètre d’un centre de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza géré par une organisation soutenue par Israël et les États-Unis.
L’armée israélienne a déclaré que ses soldats avaient tiré des coups de semonce en direction des personnes qui s’approchaient de ses troupes.
Les décès signalés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
Les opérations de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) dans l’enclave, en proie à une guerre qui se poursuit, ont été perturbées par des tirs meurtriers qui se seraient produits pendant plusieurs jours consécutifs.
L’organisation avait précédemment annoncé qu’elle n’ouvrirait qu’un seul site de distribution d’aide humanitaire dans le centre de Gaza dimanche, après avoir fermé ses trois sites la veille en raison de menaces proférées par le Hamas à l’encontre de son personnel.
Les corps des dernières victimes ont été transportés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lequel a confirmé le bilan. Des témoins palestiniens ont déclaré que les soldats avaient ouvert le feu sur eux à un rond-point de la ville voisine de Rafah alors qu’ils se rendaient à un site géré par la GHF pour se procurer de la nourriture.

Tsahal a indiqué avoir tiré des coups de semonce en direction de personnes considérées comme suspectes. Ces dernières auraient avancé vers les soldats et ignoré les avertissements leur enjoignant de faire demi-tour. Les tirs auraient eu lieu dans la nuit de samedi dans une zone du sud de Gaza considérée comme une zone de combat active.
La GHF n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires. Selon elle, aucune violence n’a été signalée sur les sites concernés. Elle avait toutefois décidé de les fermer temporairement la semaine dernière afin de discuter des mesures de sécurité avec l’armée israélienne et avait recommandé aux habitants de rester sur les voies d’accès désignées.
Des tirs meurtriers à proximité de nouveaux centres d’aide humanitaire
Au cours des deux dernières semaines, des fusillades ont éclaté à plusieurs reprises à proximité des nouveaux centres où des milliers de Palestiniens désespérés sont orientés pour recevoir de la nourriture.

Selon les responsables de l’hôpital contrôlé par le groupe terroriste palestinien du Hamas, des témoins ont déclaré que les troupes israéliennes présentes sur place avaient ouvert le feu, faisant plus de 80 morts. Tsahal a affirmé avoir tiré des coups de semonce ou avoir tiré à proximité d’individus qui s’approchaient de ses troupes.
Selon des témoins, la fusillade de dimanche s’est produite vers 6 heures du matin, heure à laquelle ils avaient été informés de l’ouverture du site. Beaucoup s’étaient rendus sur place tôt afin d’essayer de se procurer de la nourriture avant que la foule ne s’y presse.
Adham Dahman, 30 ans, qui se trouvait à l’hôpital Nasser avec un pansement au menton, a déclaré qu’un char avait tiré dans leur direction. « Nous ne savions pas comment nous échapper », a-t-il affirmé.
« C’est un piège pour nous, pas une aide. »
Zahed Ben Hassan, un autre témoin, a déclaré qu’une personne se trouvant à côté de lui avait été touchée à la tête. Il a ajouté qu’il avait évacué le corps avec d’autres personnes et réussi à s’enfuir pour se rendre à l’hôpital.
« Ils ont dit que c’était une zone sûre de 6 heures du matin à 6 heures du soir… Alors pourquoi ont-ils commencé à tirer sur nous ? », a-t-il demandé.
« Il y avait de la lumière dehors, ils avaient leurs caméras et pouvaient clairement nous voir. »
L’armée avait annoncé vendredi que les sites seraient ouverts à ces heures-là et que la zone serait fermée de 18 h à 6 h le lendemain matin.
Depuis le lancement de ses opérations à la fin du mois dernier, la GHF a ouvert trois centres dans le sud de Gaza, dont seuls deux ont été fonctionnels ces derniers jours, et ce de manière intermittente.
Cet organisme a fait l’objet d’une surveillance étroite de la part d’autres organismes d’aide, ainsi que de l’ONU et de pays étrangers, qui estiment qu’il ne répond pas suffisamment aux besoins humanitaires dans l’enclave.
Ses détracteurs l’accusent également de mettre en danger les personnes qui sollicitent de l’aide, ses opérations ayant été marquées par plusieurs jours consécutifs d’incidents meurtriers.
Le premier incident ayant fait de nombreuses victimes s’est produit dimanche dernier, lorsque des centaines d’habitants de Gaza se sont rendus dans un centre de distribution d’aide humanitaire soutenu par Israël et les États-Unis à Rafah, le seul ouvert ce jour-là, après l’assouplissement du blocage de l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave, en vigueur depuis plus de deux mois.

Les autorités sanitaires contrôlées par le Hamas dans l’enclave ont fait état de 31 morts et près de 200 blessés lors des tirs qui ont eu lieu dimanche dernier à l’aube près du centre de distribution, pour lesquels l’armée israélienne a largement nié toute responsabilité.
Les autorités sanitaires contrôlées par le Hamas dans l’enclave ont fait état de 31 morts et près de 200 blessés lors des tirs qui ont eu lieu dimanche dernier à l’aube près du centre de distribution, pour lesquels l’armée israélienne a largement nié toute responsabilité.
Ce bilan n’a pas pu être vérifié, pas plus que les décomptes publiés par le Hamas, qui avait fait état de trois morts lundi et de 27 morts mardi dans des incidents similaires.
Bien que l’ONU ait continué à distribuer de l’aide dans la bande de Gaza pendant que la GHF trouvait ses marques, elle s’est plainte de ne pas avoir pu livrer une grande partie de son approvisionnement humanitaire en raison des restrictions imposées par Tsahal à la circulation et parce que les routes désignées par l’armée comme voies de passage pour ses camions sont dangereuses et exposées au pillage.
Israël et les États-Unis accusent le groupe terroriste palestinien du Hamas de détourner l’aide humanitaire, tandis que l’ONU nie toute diversion systématique au détriment des civils. L’ONU affirme que le nouveau système n’est pas en mesure de répondre aux besoins croissants et permet à Israël d’utiliser l’aide comme une arme en déterminant qui peut en bénéficier et en forçant les populations à se déplacer vers les sites où elle est distribuée.