Netanyahu réprouve le « cynisme inimaginable » du Hamas et exige le retour de Shiri Bibas

Les dirigeants israéliens et internationaux ont exprimé leur chagrin et leur colère vendredi, après la confirmation la confirmation par un examen médico-légal que le Hamas avait rendu à Israël les dépouilles des jeunes frères Ariel et Kfir Bibas. Cependant, l’autre corps envoyé par le groupe terroriste palestinien n’était pas celui de leur, Shiri Silberman Bibas.

Vendredi matin, l’armée israélienne a déclaré que, sur la base de preuves médico-légales et de renseignements, les autorités avaient établi que les deux frères Bibas avaient été « sauvagement assassinés » par des terroristes à Gaza fin novembre 2023. Ariel avait 4 ans et Kfir n’avait que 10 mois lorsqu’ils ont été assassinés.

Cependant, les médecins légistes de l’Institut médico-légal d’Abu Kabir n’ont pas pu identifier le corps que le groupe terroriste palestinien du Hamas prétendait être celui de Shiri Bibas, enlevée avec ses deux jeunes fils du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2003, tandis que le père de la famille, Yarden, avait été enlevé séparément.

Tsahal a indiqué que le corps ne correspondait à l’ADN d’aucun otage, homme ou femme.

« Il s’agit d’une violation très grave de la part du groupe terroriste du Hamas, qui était tenu par l’accord de restituer quatre otages décédés », a déclaré l’armée.

« Nous exigeons du Hamas qu’il rende Shiri à sa famille, ainsi que tous nos otages », poursuit le communiqué de l’armée.

« Nous partageons la profonde tristesse de la famille Bibas en ces moments difficiles et continuerons à faire tout notre possible pour ramener Shiri et tous les otages chez eux le plus rapidement possible », a ajouté Tsahal.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé le « cynisme inimaginable » du Hamas vendredi matin, dans une déclaration vidéo en réponse aux conclusions de l’expertise médico-légale.

« La cruauté des monstres du Hamas ne connaît pas de limites », a déclaré Netanyahu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprimant dans un message vidéo, le 20 février 2025. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

« Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas [qui a été libéré vivant au début du mois], la jeune mère, Shiri, mais aussi leurs deux enfants en bas âges. Mais avec un cynisme inimaginable, ils n’ont pas rendu Shiri à ses jeunes enfants, des petits anges, et ont au contraire placé le corps d’une Gazaouie dans le cercueil. »

Netanyahu a juré qu’Israël « agira avec détermination pour ramener Shiri à la maison, ainsi que tous nos otages, les vivants et les morts. Et nous veillerons à ce que Hamas paie le prix fort de cette violation cruelle et perverse de l’accord ».

Le Premier ministre a également exprimé sa tristesse à l’annonce de la confirmation que les trois autres corps restitués étaient ceux d’Ariel et de Kfir, ainsi que d’Oded Lifshitz, 83 ans, également originaire de Nir Oz.

« Tous les trois ont été brutalement assassinés alors qu’ils étaient détenus par le Hamas au cours des premières semaines de la guerre », a déclaré Netanyahu.

« Puisse Dieu venger leur sang. Et que nous les vengions aussi. »

Dans une seconde vidéo en anglais diffusée quelques heures plus tard, tenant une photo d’Ariel et de Kfir Bibas, Netanyahu a rendu hommage à leur mère Shiri pour s’être battue « comme une lionne pour protéger ses garçons ».

Le premier ministre a qualifié le Hamas de « monstres » pour avoir assassiné les jeunes garçons et pour avoir renvoyé le corps d’une femme de Gaza à la place de Shiri, « en violation flagrante de l’accord ».

« Imaginez leur horreur. Imaginez leur confusion. De petits enfants parfaits qui n’ont jamais fait de mal à personne. Un bébé, pour l’amour de Dieu. ».

Prime Minister Benjamin Netanyahu:

“Today is a tragic day. It’s a day of boundless sorrow, of indescribable pain.

Four-year-old Ariel Bibas, his baby brother one-year-old Kfir and 84-year-old Oded Lifshitz were brutally murdered by Hamas savages. pic.twitter.com/7TMchvOZ9E

— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) February 21, 2025

Depuis les attaques du 7 octobre, a déclaré Netanyahu, « Israël a attendu en retenant son souffle, espérant au-delà de toute espérance que nos otages survivraient à l’enfer du Hamas ».

« Contre toute attente, nous avons réussi à en ramener un grand nombre à la maison. Nous en avons sauvé certains. D’autres n’ont tragiquement pas pu l’être », a-t-il ajouté en levant les bras au ciel. « Les enfants Bibas en particulier sont devenus le symbole de ce que nous sommes et de ce contre quoi nous nous battons. »

« Aujourd’hui, les cieux tremblent », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que « le monde civilisé tout entier » devrait condamner ces meurtres.

Netanyahu a juré de traduire en justice « les sauvages qui ont exécuté nos otages »

« Ils ne méritent pas de marcher sur cette Terre » a-t-il poursuivi.

« Rien ne m’arrêtera. Rien. »

Il a présenté ses excuses aux frères Bibas et à Oded Lifshitz, dont le corps a également été rendu jeudi après avoir été assassiné en captivité.

« Que vos souvenirs soient à jamais une bénédiction et un rappel pour nous tous que nous devons combattre ce mal et l’éradiquer de la surface de la Terre », a conclu Netanyahu.

Herzog : « Il s’agit d’une violation choquante et horrible » de la trêve

Le président Isaac Herzog a également déploré la mort des enfants Bibas et condamné le groupe terroriste pour son « horrible » manœuvre de diversion à l’égard de leur mère.

Le Président Isaac Herzog faisant une déclaration au sujet de l’accord sur la libération des otages et le cessez-le-feu approuvé par Israël et le Hamas, le 15 janvier 2025. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

« Les corps d’Ariel et de Kfir, si purs et innocents, ont été identifiés, tandis que leur mère bien-aimée, Shiri, est toujours en captivité », a-t-il déclaré.

« Il s’agit d’une violation choquante et horrible de l’accord de cessez-le-feu, un nouvel acte cruel des terroristes du Hamas, qui continuent de faire preuve d’un mépris total pour l’humanité. »

Quant à la libération prévue de six otages samedi, le président a affirmé qu’Israël « attend[ait] leur retour avec impatience ».

Israël doit « faire tout ce qui est en son pouvoir pour ramener chacun de nos frères et sœurs enlevés. Tous. Jusqu’au dernier », a-t-il déclaré.

Bien que le Hamas n’ait pas restitué Shiri Bibas à Israël, une source israélienne a déclaré, sous couvert de l’anonymat, au micro de Ynet que Jérusalem ne souhaitait pas rompre l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu conclu avec le Hamas à ce stade, car les six derniers otages encore en vie de la première phase doivent être libérés samedi.

Selon la même source, Israël a en revanche déposé une contestation auprès des pays médiateurs, tout en réfléchissant à la marche à suivre. La source a ajouté que les actions du Hamas avaient provoqué un « grand choc ».

« Nous exigeons le retour de Shiri », a déclaré la source, mais a ajouté qu’il était « important » pour Israël que « la prochaine série [de libérations] se déroule comme prévu ».

Première rangée, de gauche à droite : Omer Wenkert, Eliya Cohen, Tal Shoham ; Deuxième rangée : Omer Shem-Tov, Avera Mengistu, Hisham al-Sayed. (Crédit : Autorisation)

À cette fin, Ynet a rapporté que l’armée se préparait à la libération imminente des otages Omer Shem-Tov, Tal Shoham, Eliya Cohen et Omer Wenkert, qui ont tous été enlevés le 7 octobre. Le Hamas devrait également libérer Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont détenus par le groupe terroriste depuis leur entrée respective dans la bande de Gaza en 2014 et 2015.

Ils seraient les derniers otages vivants – à l’exception de Shiri Bibas, dont le statut n’a toujours pas pu être confirmé par Israël – de la liste des otages « humanitaires » devant être libérés au cours de la première phase de l’accord, qui touche à sa fin. Le Hamas devrait restituer les dépouilles de quatre autres otages morts jeudi prochain.

La deuxième phase de l’accord, qui en compte trois, prévoit la libération de tous les otages restants en échange de la fin définitive de la guerre et de la libération d’autres prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Le gouvernement a fait des déclarations contradictoires sur l’avenir de l’accord, affirmant tantôt son intention de passer à la deuxième phase, tantôt laissant la porte ouverte à une reprise des combats.

« La libération, pas la vengeance »

Le Forum des familles des otages et disparus, qui semble avoir adopté des termes prudents avant la libération prévue samedi, a déclaré avoir été « terriblement choqué » d’apprendre que le corps remis n’était ni celui de Shiri ni celui d’un autre otage, et a appelé le gouvernement à trouver un moyen de la ramener le plus rapidement possible.

« Nous demandons au gouvernement israélien de trouver le moyen le plus juste, le plus sage et le plus rapide de ramener Shiri et tous les otages », a déclaré le forum.

« Nos proches sont là-bas et nous ne connaissons pas leur sort. Ne les laissez pas là-bas entre les mains de ces ignobles meurtriers. »

Shiri Bibas, enlevée et emmenée de force par des terroristes palestiniens à Gaza le 7 octobre 2023. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus via AP)

Le forum a appelé Israël à « faire preuve de sagesse et de responsabilité face aux violations de l’accord, et à ne pas céder ».

Le kibboutz Nir Oz, dont est originaire la famille Bibas, a semblé répondre directement aux précédentes déclarations de Netanyahu, en affirmant dans un communiqué que le kibboutz soutenait « la demande claire de la famille Bibas : la libération, pas la vengeance ».

Le kibboutz a également rendu hommage aux enfants assassinés, en déclarant : « Nous nous souviendrons d’Ariel pour son rire éclatant et de Kfir pour son sourire innocent. »

Ariel était « un enfant souriant et enjoué », a ajouté le kibboutz, évoquant sa tignasse rousse et comment il « adorait les super-héros, les tracteurs et les voitures, et ne cessait de sauter et de grimper ».

Kfir était « un bébé calme et souriant », poursuit l’éloge de Nir Oz.

« Où que nous allions, il souriait joyeusement à tous ceux qui lui tendaient la main. »

« En ces moments difficiles, nous exigeons le retour immédiat de leur mère Shiri Bibas, et nous ne cesserons de nous battre jusqu’à ce qu’elle revienne, ainsi que tous les otages du kibboutz et de l’État d’Israël », a ajouté le kibboutz.

« Une douleur insondable »

Les députés de la coalition et de l’opposition ont rapidement pleuré la mort d’Ariel et de Kfir, dont le sort a ému la nation tout au long des seize derniers mois, et ont condamné le groupe terroriste palestinien du Hamas pour ne pas avoir rendu leur mère.

« Deux petits enfants qui ont été assassinés, sont revenus sans leur mère », a écrit le chef de l’opposition Yaïr Lapid dans un message publié sur le réseau social X.

« Le Hamas est un odieux meurtrier d’enfants qui continue de maltraiter toute une nation. »

« Le choc est profond et la douleur insondable », a-t-il ajouté, en adressant ses condoléances à Yarden Bibas, lui-même libéré des geôles du Hamas le 1ᵉʳ février.

Ariel Bibas, enlevé et emmené de force à Gaza par des terroristes le 7 octobre 2023. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus via AP)

« Ce matin, Israël doit exiger des médiateurs que tous les vivants et les morts soient rendus le plus rapidement possible », a poursuivi Lapid.

« Ce cauchemar doit prendre fin. Les familles ne peuvent plus retenir leur souffle davantage. »

Le député Aryeh Deri, qui dirige le parti ultra-orthodoxe séfarade Shas, a cité le Livre des Lamentations (1:12) : « Regardez et voyez : y a-t-il une agonie comme la mienne ? »

« Le cœur est déchiré par la terrible nouvelle du meurtre de ces précieux garçons », a-t-il écrit sur X.

Le député Aryeh Deri assistant à une séance plénière, à la Knesset, à Jérusalem le 10 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Le Hamas a ajouté un péché à un autre, et a cyniquement et horriblement laissé Shiri Bibas, la mère de ces garçons innocents, en captivité. Le monde doit regarder cette horreur en face, pour comprendre la profondeur du mal, et se tenir sans hésitation aux côtés d’Israël dans sa juste lutte contre le terrorisme meurtrier. »

« Même lorsque la douleur est insupportable, nous sommes unis et déterminés à récupérer tous nos frères et sœurs otages, les vivants comme les morts, et à agir avec une main de fer pour détruire le Hamas », a-t-il juré.

« Que la mémoire de ces enfants innocents soit à jamais préservée. »

Le chef du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, qui s’est opposé à l’accord de cessez-le-feu et a menacé de quitter la coalition si Israël ne reprenait pas les combats après la première phase, a averti que « la grave violation commise par le Hamas et les abus continus ne peuvent être ignorés, pas plus que le fait qu’ils ont cruellement assassiné les petits Ariel et Kfir en captivité ».

« La seule solution est la destruction du Hamas, et nous ne devons pas la retarder », a déclaré le ministre ultra-nationaliste des Finances.

« Chaque jour qui passe sans un retour à la destruction du Hamas est considéré comme une faiblesse, et nous pourrions, Dieu nous en préserve, finir par payer un prix élevé et douloureux, semblable à celui du 7 octobre. »

L’ONU sommée de condamner le groupe terroriste

Suite à cette révélation, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a déclaré vendredi matin que le Hamas avait remis à Israël le corps d’un inconnu plutôt que celui de l’otage, « comme s’il s’agissait d’un colis sans valeur ».

Danny Danon, ambassadeur d’Israël aux Nations unies, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, au siège des Nations unies, le 18 décembre 2024. (Crédit : Seth Wenig/AP)

« C’est un nouveau seuil, un mal et une cruauté sans précédent », a-t-il déclaré.

« Il n’y a pas de mots pour décrire une telle atrocité. »

Il a exigé que le Conseil de sécurité des Nations unies condamne « ce crime odieux » et appelle au retour immédiat de Shiri Bibas.

Depuis le pogrom du 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël – lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, au milieu d’actes de brutalité et d’agressions sexuelles, déclenchant la guerre qui a suivi – le Conseil de sécurité a refusé de condamner le groupe terroriste palestinien.

On estime que 67 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 35 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – 14 civils, 5 soldates et 5 ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Il avait précédemment libéré 105 civils au cours de la semaine de trêve de la fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.

Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014.