Tsahal : l’Iran fait passer des espèces au Hezbollah par des avions civils via Beyrouth

Selon l’armée israélienne, qui a transmis l’information au comité dirigé par les États-Unis chargé de superviser le cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais, l’Iran a récemment fait passer de l’argent liquide en contrebande au Hezbollah via l’aéroport international de Beyrouth.

Dans un message publié jeudi sur le réseau social X, le porte-parole de Tsahal en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, a déclaré que cet argent avait été acheminé clandestinement par la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, vers le Hezbollah à l’aide de vols civils. Selon l’armée, cet argent est utilisé par le groupe terroriste soutenu par l’Iran pour se reconstituer.

Adraee a précisé que l’armée était en contact avec l’équipe américaine chargée de superviser le cessez-le-feu du 27 novembre et qu’elle la tenait régulièrement informée des « informations pertinentes afin de déjouer ces transferts ».

Malgré les efforts, a déclaré le porte-parole militaire, certains transferts d’argent ont probablement été effectués avec succès.

« Tsahal ne permettra pas à ce groupe [terroriste] de se renforcer et utilisera tous les outils à sa disposition pour faire respecter les accords de cessez-le-feu, pour la sécurité des citoyens d’Israël », a ajouté Adraee.

Un responsable américain de la Défense cité dans un article du Wall Street Journal le mois dernier a déclaré qu’Israël s’était plaint auprès du comité dirigé par les États-Unis que l’Iran envoyait des valises remplies de dollars américains à destination du Hezbollah par l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth.

Des ouvriers accrochant des panneaux d’affichage portant le portrait du chef du groupe terroriste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué, le long de l’autoroute de l’aéroport de Beyrouth, le 4 octobre 2024. (Crédit : Fadel Itani/AFP)

L’article de janvier indiquait que les plaintes d’Israël avaient été transmises au gouvernement libanais et que les responsables de la sécurité à Beyrouth avaient déclaré que l’aéroport était sous contrôle militaire strict afin d’empêcher toute tentative de contrebande par le Hezbollah.

Bien qu’il soit difficile de faire passer en contrebande de grosses sommes d’argent liquide par l’aéroport, des objets de valeur tels que des pierres précieuses et des diamants pourraient passer inaperçus, avait expliqué l’un des responsables libanais.

L’accord de cessez-le-feu a mis fin à deux mois de guerre de grande ampleur qui faisaient suite à des attaques menées par le Hezbollah contre Israël, que le groupe terroriste chiite soutenu par l’Iran a lancées sans provocation, au lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël qui avait déclenché la guerre à Gaza. Des dizaines de milliers d’Israéliens du nord ont été contraints d’évacuer leurs foyers en raison des attaques, les tirs de roquettes ayant fini par atteindre le centre du pays.

Le Hezbollah a affirmé que ses attaques visaient à soutenir Gaza. Au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël avait éliminé la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah. Il a également pris pour cible Al-Qard Al-Hassan (AQAH), une association de crédit non agréée, qui compte plus de trente filiales à travers le Liban, et qui, selon Jérusalem et Washington, est utilisée par le Hezbollah pour blanchir de l’argent et financer le terrorisme, allégations que le groupe terroriste chiite libanais réfute.

Des véhicules de la FINUL passant devant les décombres des bâtiments du village de Yarin, dans le sud du Liban, le 9 février 2025. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

En vertu de l’accord de cessez-le-feu, le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne. En revanche, Israël est autorisé à frapper en cas de menace qu’il considère comme imminente et à transmettre les menaces moins imminentes au comité de surveillance composé de représentants du Liban, d’Israël, de la France, des États-Unis et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).

Selon l’accord de trêve, l’armée libanaise devait se déployer dans le sud aux côtés de la FINUL pendant que Tsahal se retirait sur une période de 60 jours.

Le délai de retrait des troupes israéliennes a été repoussé au 18 février, après que Jérusalem a demandé une prolongation de la date limite initiale du 26 janvier. Elle a maintenant demandé de repousser cette date de dix jours supplémentaires. Israël a expliqué devoir rester plus longtemps car l’armée libanaise ne s’est pas déployée efficacement dans l’ensemble des zones du sud du Liban, comme convenu.

En plus de se retirer au nord du fleuve Litani, le Hezbollah est également tenu de démanteler toute infrastructure armée restante dans le sud.

L’armée israélienne affirme que ses troupes ont continué à découvrir et à saisir des armes du Hezbollah dans des zones interdites et que l’armée libanaise ne respecte pas ses obligations.