Un accord entre Israël et le Hamas possible « dans les prochains jours » – médiateur

Un militant politique palestino-américain qui sert de médiateur entre l’administration Trump et le groupe terroriste palestinien du Hamas a déclaré mardi qu’il était possible de parvenir à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages « dans les jours à venir ».

Bishara Bahbah, qui joue le rôle de médiateur aux côtés de l’Égypte et du Qatar, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision jordanienne Al Ghad qu’il était optimiste quant aux perspectives de conclure un accord après le cessez-le-feu conclu quelques heures plus tôt entre Israël et la République islamique, arguant que cela replace Gaza au premier plan de l’agenda régional.

Cependant, un diplomate arabe de haut rang a déclaré au Times of Israel qu’il n’était pas aussi optimiste, expliquant qu’Israël n’avait pas bougé de sa position et refusait toujours de s’engager fermement à mettre fin définitivement à la guerre.

Israël a toutefois proposé de répartir la libération des otages sur toute la durée d’un cessez-le-feu temporaire, comme l’exigeait le Hamas, mais le diplomate arabe a déclaré que le rythme de libération des otages ne constituait pas un obstacle majeur à la conclusion d’un accord.

Bien que Bahbah ait précisé mardi lors de son interview que la guerre entre Israël et la République islamique n’était pas liée aux combats contre le Hamas à Gaza, il a cependant ajouté que les médiateurs qatariens et égyptiens étaient désormais déterminés à conclure un accord mettant fin au second conflit, maintenant que le premier était réglé. Le Qatar a joué un rôle clé dans la médiation du cessez-le-feu avec la République islamique.

Bahbah a affirmé qu’il ne restait que très peu de désaccords entre Israël et le Hamas et que le principal différend portait sur la formulation d’une phrase particulière, qui semble faire référence à la clause relative à la fin du cessez-le-feu temporaire et à la question de savoir si celui-ci serait prolongé si les parties ne parvenaient pas à s’entendre sur les termes d’un cessez-le-feu permanent, comme l’exige le groupe terroriste palestinien.

Bishara Bahbah, interviewé sur Al Ghad TV, le 24 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran/Facebook)

L’interview accordée à Al Ghad a eu lieu en Égypte, où Bahbah s’était rendu depuis Doha pour faire avancer les négociations. Depuis son arrivée au Caire, il a rencontré Ghazi Hamad, haut responsable du Hamas, afin de discuter des points de désaccord restants.

L’Égypte cherche à accueillir des délégations israéliennes et du Hamas à Charm el-Cheikh afin de relancer les négociations qui sont au point mort depuis longtemps, ont déclaré la semaine dernière au Times of Israel un diplomate arabe et une deuxième source proche du dossier.

L’Égypte avait proposé d’accueillir la réunion à Charm el-Cheikh, ce qui aurait évité aux responsables israéliens de s’y rendre en avion, dans le contexte du conflit qui opposait alors Israël et la République islamique.

Mais les deux sources ont déclaré qu’Israël avait décidé de suspendre l’envoi d’une délégation dans l’attente de l’évolution de la guerre contre la République islamique, espérant qu’un Téhéran encore plus affaibli inciterait son allié, le Hamas, à assouplir ses positions.

Le diplomate arabe a mis en garde contre une telle éventualité, affirmant que le Hamas n’avait pas renoncé à sa demande de fin de la guerre, alors que les responsables israéliens prédisent régulièrement que divers changements dans la dynamique régionale conduiront le groupe terroriste palestinien à capituler.

La semaine dernière, les deux sources avaient déclaré que les États-Unis n’avaient pas encore rejoint l’Égypte pour exhorter Israël à envoyer une délégation à Charm el-Cheikh, acceptant ainsi le souhait de Jérusalem de voir comment le conflit avec Téhéran allait évoluer.

L’Égypte espère utiliser Charm el-Cheikh comme plateforme pour des pourparlers de proximité sur les désaccords qui subsistent dans les négociations, notamment le flux de l’aide humanitaire, le redéploiement des troupes israéliennes et la transition d’un cessez-le-feu temporaire à un cessez-le-feu permanent, a déclaré la source proche du dossier.

Bahbah a déclaré mardi que plusieurs propositions concernant la libération des otages étaient en cours de discussion, certaines globales, d’autres partielles. Il a souligné que l’un des principaux objectifs était d’assurer l’acheminement d’une aide humanitaire massive dans la bande de Gaza, étant donné qu’Israël n’autorisait en moyenne qu’une soixantaine de camions par jour au cours du mois dernier, ce qui est bien en deçà des centaines de camions nécessaires selon l’ONU pour faire face à la crise humanitaire.

Les membres de la famille et les amis assistant aux funérailles de l’otage assassiné Yonatan Samerano, à Tel Aviv, le 24 juin 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le médiateur palestino-américain a déclaré être en contact régulier avec Steve Witkoff et a rappelé que l’envoyé américain lui avait confié, lorsqu’ils avaient commencé à travailler ensemble il y a plusieurs mois, que leur objectif principal était de « mettre fin au massacre des Palestiniens et des Israéliens ».

Bahbah a souligné que Witkoff avait mentionné les Palestiniens en premier dans cette phrase, affirmant que ce message constituait le fondement de la confiance qui s’était établie entre eux.

Bahbah a été impliqué dans les négociations pour la libération des otages plus tôt cette année après que Suha Arafat, veuve de l’ancien président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat, l’a mis en contact avec Hamad, qui cherchait à établir une ligne de communication avec l’administration Trump.

Bahbah n’est pas un responsable américain, mais il a dirigé le mouvement Arab Americans for Trump lors de la précédente campagne électorale et entretient des liens avec divers responsables proches du président, ainsi qu’avec des responsables à travers tout le Moyen-Orient.

Le candidat républicain Donald Trump et le président de l’organisation Arab Americans for Trump, Bishara Bahbah, lors d’un meeting électoral en vue de l’élection présidentielle américaine de 2024. (Crédit : Bishara Bahbah/X)

Bahbah a joué un rôle essentiel dans la libération, en mai, de l’otage israélo-américain Edan Alexander. Il avait exhorté le Hamas à libérer le soldat de 21 ans en geste de bonne volonté envers l’administration Trump, dans l’espoir que Washington persuade Israël de mettre fin à la guerre à Gaza.

Mardi également, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani a exprimé l’espoir que des pourparlers indirects se tiendraient dans les prochains jours entre Israël et le Hamas dans le cadre d’une nouvelle initiative visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu et à la libération des otages.

« En ce qui concerne les pourparlers sur Gaza, des discussions sont en cours avec la partie israélienne et le Hamas afin de parvenir à un accord sur la base de la proposition américaine », a déclaré Thani, sans toutefois fournir de détails sur le contenu de cette proposition.

« Nous avions beaucoup progressé, mais l’escalade israélienne contre l’Iran a perturbé le processus. Cependant, nous poursuivons nos efforts, inshallah [si Dieu le veut], et nous essayons de trouver une occasion dans les prochains jours pour des pourparlers indirects entre les parties afin de parvenir à un accord », a-t-il ajouté.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 49 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 28 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes. Le Hamas détient également le corps d’un soldat des Tsahal tué à Gaza en 2014.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, le bilan humain à Gaza depuis le début de la guerre serait supérieur à 56 000 morts. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat depuis janvier, et 1 600 autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

Depuis le début de l’incursion terrestre à Gaza menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza, le bilan israélien s’élève à 440 morts. Ce bilan comprend également deux policiers et trois civils qui travaillaient pour le ministère de la Défense.