Un suspect lié aux meurtres à Abu Snan arrêté ; le Shin Bet se retire de l'enquête

Jeudi, la police a appréhendé un suspect dans la fusillade qui a fait quatre morts cette semaine dans la ville d’Abu Snan, dans le nord du pays, alors qu’il tentait de quitter le pays.

L’homme, qui, selon la police, est membre d’une famille de criminels, a été arrêté à l’aéroport de Ben Gurion d’où il tentait apparemment de s’enfuir vers la Turquie ou Dubaï.

En raison de l’embargo imposé par le tribunal sur la quasi-totalité des détails de l’enquête, le suspect n’a pas été identifié, si ce n’est qu’il est résident d’une ville du nord d’Israël. Il doit être présenté à un tribunal pour une audience à huis clos sur sa détention provisoire.

À la suite de l’arrestation, la presse israélienne a également rapporté que l’agence de sécurité intérieure Shin Bet cessait toute participation à l’enquête sur les meurtres.

Mercredi, le gouvernement a déclaré que l’agence de sécurité aiderait la police à lutter contre la criminalité au sein de la communauté arabe, qui est le fait d’organisations criminelles tentant d’influencer les élections municipales. Les crimes commis contre les institutions de l’État relèvent d’ores et déjà de la compétence de l’agence et il est difficile de dire si l’annonce qui a été faite signale un tournant significatif de ses activités.

Des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont demandé que le Shin Bet s’implique dans la lutte contre la violence criminelle endémique au sein de la communauté arabe, une démarche qui s’est heurtée à des résistances à l’intérieur et à l’extérieur de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet. Le Shin Bet lutte généralement contre le terrorisme et les infractions liées à la sécurité.

Des personnes en deuil assistent aux funérailles de Salman Halbi, 66 ans, à Yarka, dans le nord d’Israël, le 23 août 2023. Khalab est l’une des quatre personnes tuées lors d’une fusillade à Abu Snan. (Crédit : Flash90)

Lors de l’attaque d’Abu Snan, quatre personnes, dont un candidat à la mairie, ont été abattues mardi dans cette ville arabe.

Jeudi, les médias Ynet et Walla ont rapporté que le Shin Bet avait estimé que les meurtres d’Abu Snan étaient sans lien avec la politique locale et faisaient plutôt partie d’une querelle entre des familles de criminels. Cela étant, la police serait seule responsable de l’enquête.

L’une des victimes, Ghazi Saab, était candidat à la mairie lors des prochaines élections municipales et il venait d’annoncer le lancement de sa campagne quelques heures seulement avant sa mort. Saab était un ancien officier de Tsahal et de la police des frontières, et ces dernières années, il dirigeait une entreprise à Abu Snan, a rapporté Haaretz.

Les autres victimes ont été identifiées comme étant ses parents Zahir al-Din Saab et Amir Saab, ainsi que Salman Halbi de Yarca.

Les dirigeants druzes ont annoncé une grève dans les institutions communautaires mercredi en réponse à l’assassinat, et ont blâmé la police et le gouvernement pour le manque de sécurité dans le nord. Ils ont appelé le Premier ministre à prendre des mesures fermes pour mettre fin au carnage.

Des personnes en deuil assistent aux funérailles de Salman Halbi, 66 ans, à Yarka, dans le nord d’Israël, le 23 août 2023. Salman Halbi était l’une des quatre victimes d’une fusillade brutale à Abu Snan la nuit précédente. (Crédit : Flash90)

Cette fusillade est l’un des actes de violence criminelle les plus meurtriers de cette année. Il survient plus de deux mois après que cinq personnes ont été tuées lors d’une fusillade de masse dans une station de lavage de voitures à Yafa an-Naseriyye.

L’attaque de mardi est la deuxième à viser un homme politique arabe local en l’espace d’autant de jours.

Lundi, le directeur-général de Tira, Abed Rahman Kashua, a été tué lors d’une fusillade qui, selon Netanyahu, a « franchi une ligne rouge ». Deux autres personnes ont été légèrement ou modérément blessées dans la fusillade.

Selon The Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, 159 membres de la communauté arabe d’Israël ont été tués depuis le début de l’année, principalement dans des fusillades. Au cours de la même période l’année dernière, 68 personnes ont été tuées.