UN Watch fustige l’ONU, qui a élu l’Arabie Saoudite dans un comité sur l’égalité des genres
Le royaume qui discrimine les femmes aura un mandat de quatre ans au sein de la commission sur le Statut des Femmes

Une association a fustigé dimanche la nomination de l’Arabie Saoudite à un comité des Nations unies sur l’égalité des genres, déclarant que ce choix était absurde étant donné la discrimination que pratique ouvertement le royaume envers les femmes.
Le Conseil économique et social des Nations unies (CESNU) a élu mercredi 13 membres, dont l’Arabie Saoudite, pour un mandat de quatre ans à la commission sur le Statut des Femmes, un comité « exclusivement dédié à la promotion de l’égalité des genres et à donner plus des pouvoir aux femmes ».
En 2016, l’Arabie Saoudite était classée 141e sur 144 par l’Index mondial des inégalités liées au genre.
En Arabie Saoudite, les femmes n’ont pas le droit de conduire, de voyager, de faire des affaires et de prendre certaines décisions médicales sans l’accord d’un tuteur masculin.
Hillel Neuer, directeur exécutif d’UN Watch, a condamné cette décision.
« La discrimination saoudienne à l’encontre des femmes est répugnante et systématique, en droit et en fait, a déclaré Neuer. Pourquoi les Nations unies ont-elles choisi le plus grand promoteur de l’inégalité dans le monde pour siéger à la commission sur l’égalité des genres ? », a-t-il demandé dans un communiqué.
« Choisir l’Arabie Saoudite pour protéger les droits des femmes, c’est comme nommer un pyromane chef des pompiers », a-t-il ensuite tweeté.
Electing Saudi Arabia to protect women’s rights is like making an arsonist into the town fire chief.https://t.co/Q0HASTQwfJ
— Hillel Neuer (@HillelNeuer) April 23, 2017
En janvier, un rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’Homme, Philip Alston, avait critiqué le royaume pour son traitement des femmes.
« L’interdiction de conduire devrait être levée et les femmes ne devraient plus avoir besoin de l’autorisation de tuteur masculin pour travailler ou voyager », a dit Alston.
Dans un rapport de 2015, le département d’Etat américain avait conclu que le royaume faisait preuve d’une grave discrimination envers les femmes.
Puisqu’il n’y avait que 13 candidats pour 13 sièges au conseil, l’élection de l’Arabie Saoudite était déjà jouée. Pourtant, les Etats-Unis ont insisté sur la tenue d’un vote secret pour approuver les candidats, plutôt que pour l’obtention d’une nomination unanime et automatique.
L’Arabie Saoudite a obtenu le moins de nombre de votes, avec 47 voix sur les 54 membres votant.