Avidan Turgeman, 26 ans, toujours souriant, « l’oncle préféré de ses neveux »

Avidan Turgeman, 26 ans, a participé à l’organisation du festival Nova à proximité du kibboutz Réïm dans le sud d’Israël. Son corps a été retrouvé sous la scène du festival, qu’il avait aidé à monter avec des amis, le 7 octobre 2023. Il a été enterré le 9 octobre.

Avidan Gamliel Torgeman, originaire de Massuot Yitzhak, a été assassiné par des terroristes palestiniens du Hamas au festival de musique Supernova le 7 octobre 2023.

Avidan s’était rendu à la rave-party en compagnie de quatre amis d’enfance, Aviel Rahamim, Eldad Bergman, Ido Ben Zino et Oded Abergel, qui ont tous été assassinés ce jour-là.

Il faisait également partie de l’équipe chargée de monter la scène et les éclairages pour le festival, avec Oded, Shoval Yaakov et Dror Bahat. Ils étaient arrivés sur place le vendredi à cet effet.

Après avoir travaillé toute la journée, ils se sont reposés quelques heures vendredi soir avant de retourner très tôt samedi sur le site du festival. Au début de l’assaut, Avidan et les autres se sont cachés sous la scène qu’ils avaient construite, où ils ont tous été abattus par des terroristes armés du Hamas.

Avidan a été enterré à Massuot Yitzhak le 10 octobre. Il laisse derrière lui ses parents, Michael et Monique, et ses six frères et sœurs, Doron, Elilea, Kaniel, Prielle, Amior et Tahel.

Né à Bordeaux, dans le sud de la France, Avidan, le quatrième de sa famille pratiquante, était l’enfant « sandwich » parmi les sept enfants, selon un éloge funèbre municipal.

Franco-Israélien né à Bordeaux en 1997, ses parents ont quitté la France il y a plus de vingt ans, quand il était âgé de 4 mois, a expliqué le grand rabbin régional du sud-ouest Claude Maman.

La famille a déménagé au moshav de Massuot Yitzhak, près d’Ashdod, où Avidan a grandi dans une famille de sept enfants. Le papa s’y est installé comme médecin. Avidan était toujours resté en contact proche avec ses grands-parents restés en Gironde, son grand-père paternel étant très impliqué dans la communauté juive bordelaise.

Il était connu pour être le clown de la classe, amusant sans cesse ses camarades et provoquant des éclats de rire à chaque occasion. Après avoir terminé le lycée, il s’est enrôlé dans l’armée israélienne et a rejoint le Corps Blindé Mécanisé, servant comme tireur de char, notamment le long de la frontière syrienne.

Une fois démobilisé, il a occupé différents emplois manuels, aimant travailler de ses mains, jusqu’à ce qu’il décide avec un ami de créer leur propre entreprise dans l’immobilier aux États-Unis. Il adorait aussi conduire et avait passé son permis pour différents types de véhicules, dont sa moto avec laquelle il aimait parcourir le pays.

Il était très proche de ses six frères et sœurs et adorait ses nombreux neveux et nièces, a déclaré sa famille.

Sa sœur, Prielle, a raconté au site d’information Srugim qu’Avidan « était une personne qui donnait avec amour, et il a réussi à réaliser pas mal de rêves au cours de sa courte vie… Il célébrait la vie au rythme d’une danse sans fin ».

« C’était un homme dévoué à sa famille et chaque membre de la famille a pu avoir une relation spéciale et différente avec Avidan », a-t-elle ajouté.

« Ses nièces et neveux adorent leur oncle Avidan. Avec lui, ils faisaient toutes sortes de bêtises et s’amusaient comme des fous. À chaque fois qu’il rentrait à la maison, ils se précipitaient vers lui avec un grand sourire. »

Prielle a raconté que son frère « avait la sensibilité d’accepter différentes situations et d’aider les personnes qui avaient besoin d’attention et d’aide. Que ce soit dans un contexte social ou pour une assistance technique, il répondait à toute demande d’aide avec le sourire et le faisait toujours avec amour et de la meilleure façon possible ».

Fin octobre, sur la chaîne de télévision belge francophone LN24, le père d’Avidan, Michael, a expliqué avec beaucoup d’émotion que son fils leur avait envoyé un message d’adieu : « Je vous aime tous. »

L’un de ses fils a alors pu être en ligne avec Avidan de 8h à 9h38 le 7 octobre, jusqu’à la coupure des communications.

La famille a dû attendre trois jours avant de retrouver sa trace à la morgue et d’apprendre sa mort, après avoir pensé qu’il avait pu être pris en otage.

Michael Turgeman a décrit son fils Avidan comme quelqu’un de généreux et débrouillard. « Il aimait beaucoup danser, faire la fête, il amenait la joie et la bonté avec son sourire. C’était l’oncle préféré de tous ses neveux. Nous perdons un être cher », a-t-il ajouté.

Le père a confié à Ynet qu’il n’était pas surpris que son fils participe à l’organisation de Supernova, « parce que c’était Avidan. Il aimait toujours aider et ne pouvait tout simplement pas dire non ».

Michael a ajouté que son fils « avait une intelligence émotionnelle très développée ».

« Cela l’a aidé à se constituer un large cercle d’amis et à réussir dans les affaires avec une société qui s’occupe d’investissements immobiliers aux États-Unis. Je me souviendrai de sa sensibilité, de son attention, de son amour sans fin pour sa famille. Il aimait tellement la vie qu’il s’assurait de profiter de chaque instant. »

La page Instagram d’Avidan le montre servant dans l’armée, à la plage ou faisant de la moto. Il avait posté des photos de lui avec ses amis faisant la fête trois jours avant l’attaque.

En décembre, dans la presse israélienne et juive religieuse, une photo poignante a fait surface dans laquelle on voit Avidan Turgeman enfant, entouré de deux camarades de classe : Shay Shamriz, originaire de Merkaz Shapira, tué au combat à Gaza le 26 décembre, et Oded Abergel, lui aussi tué au festival Nova le 7 octobre, duquel il était toujours proche.

Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.