Herzog exhorte à sceller l’accord sur les otages même si « le prix à payer est lourd »

Alors que le Premier ministre s’apprêtait dimanche à décoller pour Washington, où il tiendra des discussions consacrées à la finalisation d’un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la remise en liberté des otages, le président Isaac Herzog l’a encouragé à dépasser les objections internes et à être prêt à faire des concessions « douloureuses ».

Cette rencontre rare entre le Premier ministre et le président israélien, considéré comme une force d’union au sein de la société israélienne, a eu lieu quelques jours après la toute première visite du Premier ministre au kibboutz Nir Oz, une communauté durement touchée lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 qui est située aux abords de la frontière de Gaza. Ces deux initiatives pourraient avoir pour objectif de renforcer le soutien entre les différentes sensibilités idéologiques, alors que les partisans de la ligne dure s’opposent ouvertement à la conclusion de l’accord qui a été proposé par les États-Unis. Les partis ultranationalistes pourraient ainsi quitter la coalition si un accord qu’ils considèrent de « reddition » était mis en œuvre.

Selon un communiqué qui a été transmis par le bureau de Herzog, le président a souligné l’urgence d’obtenir une percée dans les négociations en vue de la conclusion d’un accord qui permettrait aux otages qui sont toujours détenus dans la bande de Gaza d’être relâchés – des avancées étant susceptibles d’avoir lieu lors de l’entretien entre le président américain Donald Trump et Netanyahu, dans la journée de lundi.

« Je soutiens pleinement ces efforts, même s’ils impliquent des décisions difficiles, complexes et douloureuses », a déclaré Herzog.

« Le prix à payer n’est pas simple, mais je suis convaincu que le cabinet et l’establishment de la sécurité relèveront le défi, comme ils l’ont fait jusqu’à présent. »

Le bureau du Premier ministre n’a pas encore commenté cette rencontre avec Herzog.

Cette photo prise depuis Israël montre le soleil se couchant derrière des bâtiments détruits à Gaza, le 1er juillet 2025. (Crédit : Jack GUEZ / AFP)

Alors que Netanyahu se rendait à Washington, une équipe de négociateurs de haut niveau se dirigeait vers le Qatar pour mener des pourparlers indirects avec le Hamas, après que le groupe terroriste palestinien a déclaré vendredi avoir répondu positivement à une proposition soutenue par les États-Unis et Israël.

Le responsable de la question des otages au sein du gouvernement, Gal Hirsch, le conseiller politique de Netanyahu, Ophir Falk, le chef-adjoint de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, identifié par son initiale en hébreu « Mem », et un haut responsable du Mossad figurent parmi les membres de cette délégation, a signalé la radio de l’armée.

Le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, le chef par intérim du Shin Bet, identifié par son initiale en hébreu « Shin », et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, les plus hauts responsables ayant participé aux négociations jusqu’à présent, n’en font pas partie.

Herzog a souhaité aux négociateurs de mener à bien leur mission et il a appelé « les dirigeants mondiaux et les partenaires internationaux à user de toute leur influence pour aider à réaliser une percée ».

« Nous n’avons pas de temps à perdre », a souligné Herzog.

Vendredi, le Hamas a déclaré qu’il avait répondu « positivement » à la proposition-cadre qui est actuellement posée sur la table, qui prévoit qu’environ la moitié des otages vivants et environ la moitié des otages morts détenus par des groupes terroristes à Gaza seront rapatriés en Israël sur une période de 60 jours, en cinq phases distinctes.

Une source impliquée dans la médiation de ces pourparlers a indiqué que le Hamas souhaitait que l’accord prévoie la poursuite des négociations sur un cessez-le-feu permanent jusqu’à la conclusion d’un accord. Le groupe terroriste réclame également une reprise totale de l’aide humanitaire par le biais des mécanismes soutenus par les Nations unies et d’autres organisations d’aide internationale, ainsi que le retrait des soldats israéliens sur les positions qu’ils occupaient avant l’effondrement du précédent cessez-le-feu, en mars.

Le bureau de Netanyahu a dénoncé des exigences « inacceptables ».

Des manifestants anti-gouvernementaux et favorables à l’accord sur les otages se rassemblent devant le quartier général de l’armée israélienne à Tel Aviv, le 5 juillet 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le précédent cessez-le-feu s’était effondré après le refus de Netanyahu de négocier une deuxième phase, qui aurait exigé un retrait total d’Israël de la bande de Gaza et des pourparlers sur la fin de la guerre, ce qui constituait une ligne rouge pour certains de ses partenaires de coalition.

L’aile droite de Netanyahu insiste sur le fait que la guerre doit se poursuivre jusqu’à ce que le Hamas soit complètement anéanti – un objectif qui avait été fixé dans le sillage du pogrom commis par le groupe terroriste, le 7 octobre 2023, lorsque les hommes armés avaient massacré plus de 1200 personnes dans le sud d’Israël et qu’ils avaient enlevé 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande. Cette position était alors également partagée par Netanyahu, mais ces derniers jours, le Premier ministre a fait un certain nombre de déclarations allant dans le sens de la libération des otages.

Dans le même temps, Trump s’est montré optimiste quant à la possibilité que les deux parties se rapprochent d’un accord, prédisant la semaine dernière qu’il pourrait être conclu dans les jours à venir.

Le sujet principal de la rencontre entre Netanyahu et le président américain devrait être Gaza, même si les deux hommes discuteront également de la République islamique et de la possibilité de normaliser les relations avec la Syrie, selon un responsable américain.

Le président américain Donald Trump s’adressant à la presse à bord de l’Air Force One alors qu’il se rend d’Ochopee, en Floride, à la base militaire d’Andrews, dans le Maryland, le 1ᵉʳ juillet 2025. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

Herzog a remercié Trump « pour son soutien dans l’élimination de la menace nucléaire iranienne » lors de la guerre de douze jours qui s’est déroulée dans la région, le mois dernier, « et pour son soutien inébranlable à Israël ».

Herzog et Netanyahu ont également discuté des « possibilités d’approfondir les liens avec d’autres pays, dans l’esprit des Accords d’Abraham de Trump » – des accords qui avaient normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes au cours du premier mandat du président américain.

Netanyahu, qui a ouvertement juré de continuer à se battre à Gaza jusqu’à ce que le Hamas soit vaincu, travaillerait avec Trump sur un plan qui mettrait fin à la guerre, réaffirmerait l’engagement d’Israël en faveur d’une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-arabe et normaliserait les relations entre Israël d’une part, et l’Arabie saoudite et la Syrie d’autre part.