Kirby : Le Hamas reste le principal obstacle à l’accord de « trêve contre otages »

Interrogé sur un reportage diffusé en début de semaine selon lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait « torpillé » à plusieurs reprises les efforts visant à parvenir à un accord de « trêve contre libération d’otages », le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré vendredi que le groupe terroriste palestinien du Hamas était la principale raison pour laquelle un accord restait insaisissable.

Il a indiqué ne pas avoir vu le reportage, diffusé par N12, et qu’il ne pouvait donc pas le commenter, mais que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, « reste le principal obstacle à l’avancement de ce dossier ».

Répondant à un article du Wall Street Journal qui affirmait qu’un accord de « trêve contre otages » était peu probable avant la fin du mandat du président américain Joe Biden en janvier, Kirby a reconnu que les médiateurs ne sont « pas plus près d’y parvenir que nous ne l’étions il y a encore une semaine ou deux », mais jure que « personne n’abandonne ».

Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !

« Nous allons continuer à nous atteler à la tâche », a-t-il déclaré. « Nous allons continuer à essayer. Le président a demandé à son équipe de continuer à essayer de trouver un moyen de voir si nous pouvons obtenir une proposition que les deux parties accepteront. »

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lui rencontré jeudi les proches des otages enlevés par le Hamas, vendredi, à la suite d’un rassemblement devant le siège de l’ONU à New York, a indiqué le Forum des familles des otages et disparus.

Au cours de la réunion, Or Gat, le frère de l’otage Carmel Gat, a montré à Guterres la vidéo de l’armée israélienne montrant les conditions dans lesquelles sa sœur – et cinq autres otages – a été détenue et exécutée à bout portant par ses geôliers du Hamas le mois dernier.

Cette combinaison de six photos non datées des otages, en haut à gauche, Hersh Goldberg-Polin, Ori Danino, Eden Yerushalmi ; en bas à gauche, Almog Sarusi, Alexander Lubnov, et Carmel Gat. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus via AP)

Selon le forum, Guterres a assuré aux familles que le sort des otages restait l’une de ses principales priorités, et s’est engagé à les mentionner dans son discours d’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine prochaine, ainsi que lors de ses rencontres avec les dirigeants du monde entier qui seront présents.

Des milliers de personnes ont participé à un rassemblement devant le siège de l’ONU pour demander un accord de libération des otages et de cessez-le-feu à Gaza, selon le Forum des familles des otages et disparus.

Le rassemblement, qui a coïncidé avec le début de la 79e Assemblée générale des Nations unies cette semaine, a appelé les dirigeants mondiaux à prêter attention au sort des otages de Gaza et à inclure des discours d’otages libérés et de parents de ceux qui sont encore en captivité.

« Malgré la captivité des otages qui dure depuis près d’un an, en violation du droit international et sans accès aux visites de la Croix-Rouge ou aux soins médicaux essentiels, leur sort reste manifestement absent de l’ordre du jour de l’Assemblée », a déclaré le forum, ajoutant qu’il exigeait un accord « qui mette fin à la souffrance et à la douleur qui perdurent dans la région ».

Des familles d’otages et des otages libérés participant à un rassemblement pour réclamer un accord de libération d’otages et de cessez-le-feu devant le siège des Nations unies, à New York, le 20 septembre 2024. (Crédit : Daniel Tenenbaum, Benjamin Azoulay, Britt Shacham, Tamar Shemesh/Forum des familles des otages et disparus)

Aviva Siegel, qui a été libérée de la captivité du Hamas lors d’une trêve d’une semaine conclue fin novembre et dont l’époux Keith est toujours otage, a raconté avoir été détenue avec des jeunes femmes qui étaient maltraitées par leurs ravisseurs terroristes.

« J’étais avec les jeunes femmes qui étaient touchées, battues. Je les ai vus torturer Keith », a-t-elle déclaré.

« Je voulais crier pour elles alors que je n’étais pas autorisée à ressentir, à pleurer, à bouger ou même à parler. »

Elle a souligné que la question des otages ne concerne pas seulement elle-même et son mari « ou les 100 autres otages qui sont toujours là-bas », mais qu’il s’agit de « la victoire du bien sur le mal, d’apporter la justice au monde et de libérer des innocents ».

Or s’est adressée à sa sœur, Carmel, depuis la scène, s’excusant de ce que
« ceux qui auraient dû te voir ne l’ont pas fait » alors qu’elle « se souciait de tous ceux » avec qui elle était gardée en captivité.

Yamit Ashkenazi, sœur de l’otage Doron Steinbrecher, a prévenu que « le temps est compté » pour sa sœur et les autres otages.

L’exécution choquante de six otages au début du mois l’a douloureusement fait comprendre. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver ma petite sœur et tous les otages. »

Daniel Lifshitz, dont le grand-père Oded Lifshitz est l’un des otages les plus âgés détenus par le Hamas, a demandé pardon à « toute [sa] famille et aux habitants du kibboutz Nir Oz qui se trouvaient dans le kibboutz lors de la plus grande tragédie qu’ait connue notre pays ».

« Je m’excuse de ne pas avoir pu vous sauver des horreurs que notre communauté bien-aimée a vécues en ce jour maudit. Je suis désolé que nous ayons abandonné tant d’entre vous à la suite de cette tragédie », a-t-il déclaré.

La procureure générale de New York, Letitia James, et le maire de l’arrondissement de Manhattan, Mark Levin, ont également prononcé des discours lors du rassemblement, auquel ont participé « des centaines d’organisations et de synagogues », selon le Forum des familles des otages et disparus.

Au cours du rassemblement, des prêtres et des rabbins new-yorkais ont prononcé une prière interconfessionnelle pour le retour des otages sains et saufs.