Netanyahu aurait « torpillé » à plusieurs reprises l’accord sur les otages avec le Hamas – N12
Le cabinet du Premier ministre rejette les "fausses affirmations" de la chaîne, et l'accuse de se faire "l'écho de la propagande du Hamas"

La télévision israélienne a affirmé mercredi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait constamment agi depuis décembre pour « torpiller » un éventuel accord sur les otages avec le Hamas pour des raisons politiques, une information qui a été fermement démentie par le cabinet du Premier ministre.
En parallèle, la chaîne N12 a imputé au Hamas, et non à Netanyahu, la responsabilité de l’échec de l’accord de cessez-le-feu de sept jours qui prévoyait la libération de 81 otages israéliens et de 24 ressortissants étrangers à la fin du mois de novembre.
L’accord s’est effondré lorsqu’au lieu des dix otages vivants qu’il était censé libérer, le Hamas a proposé de restituer sept corps de femmes décédées et trois captifs vivants. Israël était certain que ces sept otages – dont Noa Argamani, qui a été libérée plus tard lors d’une opération de sauvetage à Gaza – étaient vivants, et de hauts responsables de la sécurité ont souligné que si Israël acceptait la nouvelle offre du Hamas, le groupe terroriste abattrait simplement les sept otages vivants.
Le Hamas a également insisté pour que toutes les jeunes femmes, dont Mia Shem, Romi Gonen et Carmel Gat, soient considérées comme des soldates.
Un ministre de haut rang a déclaré à la chaîne que les « menaces de coalition » des ministres d’extrême-droite Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich avaient dominé les discussions au sein du cabinet pour trouver un moyen de poursuivre la libération des otages malgré les jeux du Hamas.
« Ça a été la plus grande occasion manquée. Il aurait été juste de mener le processus à son terme et de passer à la catégorie suivante [d’otages]. Il aurait été possible de ramener les personnes âgées qui sont morts en captivité, il aurait été possible de ramener Yarden Bibas à la maison pour des raisons humanitaires », a déclaré le ministre anonyme.

Le reportage décrit une décision de Netanyahu de rejeter une proposition égyptienne le 24 décembre et d’empêcher le ministre de la Défense Yoav Gallant de s’entretenir avec le chef du Mossad, David Barnea, le lendemain.
Selon les informations, une avancée était également possible en janvier lors d’un sommet à Paris, mais après que Ben Gvir a menacé de faire tomber le gouvernement, Netanyahu a souligné à cinq reprises au cours des quatre jours suivants que les négociations se heurtaient à des obstacles.
Benjamin Netanyahu a poursuivi sur cette voie en mars, refusant d’élargir le mandat des négociateurs. La chaîne cite un ancien collaborateur de Netanyahu, qui affirme que lorsque le Premier ministre souhaite conclure un accord, il ne parle pas publiquement de ses lignes rouges, comme il l’a fait à plusieurs reprises depuis que le président américain Joe Biden a présenté la proposition d’Israël le 31 mai.
La chaîne N12 a également déclaré que les hauts responsables de la sécurité avaient été surpris par l’annonce faite par Netanyahu en juin de ses lignes rouges, notamment en ce qui concerne le corridor de Philadelphi le long de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Le cabinet de Netanyahu a ensuite publié une déclaration dénonçant le reportage télévisé, affirmant que les « fausses affirmations » dans les médias « font écho à la propagande de l’organisation terroriste Hamas ».
Le cabinet du Premier ministre a affirmé que Netanyahu avait accepté toutes les propositions américaines, ce qui « réfute complètement l’affirmation selon laquelle il aurait saboté tout accord pour des raisons politiques ».
Il a, par ailleurs, noté que Netanyahu avait envoyé le 27 avril une proposition que le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait qualifiée de « très généreuse » ; qu’il avait accepté la proposition du Président américain Joe Biden le 31 mai ; et que, le 16 août, il avait accepté la « proposition finale de transition » des États-Unis, toutes ces propositions ayant été rejetées par le Hamas.
Le cabinet de Netanyahu a également souligné que les responsables américains ont répété à maintes reprises que l’accord n’existait pas à cause du Hamas, même s’ils ont parfois rejeté une partie de la responsabilité sur Israël.
« Ceux qui veulent contribuer à l’effort de libération de nos otages devraient faire pression sur le meurtrier [le chef du Hamas Yahya] Sinwar et non sur le Premier ministre d’Israël », a déclaré le cabinet de Netanyahu.

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 33 personnes dont la mort a été confirmée par les forces de défense israéliennes.
Outre les 105 civils libérés lors d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, le Hamas a libéré quatre otages avant cette date. Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 37 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.