Les terroristes ont pris Kfar Aza en une heure, mais il a fallu des jours à Tsahal pour le reprendre selon une enquête

Le matin du 7 octobre 2023, près de 250 terroristes ont déferlé sur la communauté du kibboutz Kfar Aza, à la frontière avec Gaza, tuant et enlevant des dizaines de résidents alors que les forces israéliennes luttaient pendant plusieurs heures pour atteindre la zone. Plus tard, leur combat est devenu l’une des plus longues batailles de l’assaut.

Les habitants ont été livrés à eux-mêmes pendant presque deux heures au début de l’assaut. L’armée — plongée dans le désarroi le plus complet par l’attaque simultanée contre des dizaines de villes et de postes militaires — n’est pas venue à leur secours alors que les terroristes avançaient de maison en maison, kidnappant, brutalisant et massacrant des civils jusque tard dans l’après-midi.

Lundi, l’armée israélienne a présenté les résultats de son enquête sur la bataille du kibboutz, la deuxième à être rendue publique jusqu’à présent. L’armée mène des investigations détaillées sur les quelque 40 batailles qui ont eu lieu ce jour-là. L’enquête a mis en lumière l’héroïsme de l’équipe de sécurité locale de Kfar Aza et des autres forces israéliennes qui ont participé aux combats, ainsi que les échecs colossaux de l’armée qui ont permis à des masses de terroristes d’envahir le kibboutz et de le tenir pendant plusieurs heures.

L’enquête a conclu que Tsahal avait « failli à sa mission de protection » des habitants de Kfar Aza, essentiellement parce que l’armée ne s’était jamais préparée à un tel événement — la capture d’une communauté israélienne par des terroristes, ainsi qu’une attaque de grande ampleur menée simultanément par des milliers de terroristes contre de nombreuses villes et bases de l’armée.

Contrairement aux autres villes attaquées le 7 octobre, les combats à Kfar Aza, une communauté d’environ 950 habitants, ont duré plusieurs jours après l’assaut initiale, des dizaines de terroristes s’étant retranchés à l’intérieur des maisons du kibboutz.

Ziv et Gali Berman ont été capturés par des terroristes du Hamas dans leur maison du kibboutz Kfar Aza le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Au total, 62 habitants — dont cinq soldats et un membre du Shin Bet — et 18 membres du personnel de sécurité ont été tués à Kfar Aza le 7 octobre, et 19 autres civils ont été pris en otage par les terroristes du Hamas.

Deux otages de Kfar Aza ont ensuite été tués par erreur par les troupes israéliennes alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs à Gaza. 15 autres ont été libérés dans le cadre d’accords de libérations d’otages avec le groupe terroriste, et deux sont toujours captifs dans la bande de Gaza — les jumeaux Gali et Ziv Berman.

Des soldats israéliens près du corps d’un terroriste palestinien à Kfar Aza, dans le sud d’Israël, à la frontière de la bande de Gaza, le 10 octobre 2023. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

Totalement pris au dépourvu

Kfar Aza a été l’une des localités les plus durement touchées par l’assaut du Hamas du 7 octobre, au cours duquel quelque 5 600 terroristes ont franchi la frontière, massacré plus de 1 200 personnes et pris 251 otages à Gaza. Presque toutes les maisons de la communauté ont été endommagées ou détruites au cours des combats.

L’enquête sur ce qui s’est passé à Kfar Aza, menée par le colonel Oded Ziman, commandant de la 55e brigade de parachutistes de réserve, couvre tous les aspects des combats qui se sont déroulés dans le kibboutz à partir du matin du 7 octobre.

Le colonel Ziman et son équipe ont passé des centaines d’heures à enquêter sur l’assaut et la bataille de Kfar Aza. Tsahal a déclaré avoir examiné toutes les sources d’information possibles — les images prises par les terroristes avec des caméras montées sur le corps, les messages WhatsApp des résidents, les vidéos de surveillance et des entretiens avec les survivants, les anciens otages et ceux qui se sont battus pour défendre le kibboutz et qui ont effectué des visites sur les lieux.

L’enquête sur Kfar Aza visait à tirer des conclusions opérationnelles spécifiques pour l’armée. Elle n’a pas examiné les problématiques plus larges de la perception de Gaza et du Hamas par l’armée au cours des dernières années, qui a fait l’objet d’enquêtes distinctes et plus vastes sur les services de renseignement et les défenses de Tsahal.

L’armée n’examine pas non plus les politiques définies par les responsables politiques. Elle évite ainsi tout conflit avec les membres du gouvernement, qui ont insisté sur le fait que de telles enquêtes devaient attendre la fin de la guerre contre le Hamas.

Le cabinet du contrôleur de l’État a également exhorté l’armée à coopérer à ses enquêtes, estimant que les enquêtes internes étaient insuffisantes. De nombreux appels ont également été lancés en faveur de la création d’une commission d’enquête d’État, l’organe avec le plus de marge de manœuvre possible, chargée d’examiner tous les aspects de l’attentat, mais le gouvernement a toujours rejeté les appels en ce sens.

Un soldat de l’armée regardant les destructions faites par les terroristes du Hamas au kibboutz Kfar Aza, à proximité de la frontière avec Gaza, le 15 octobre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

L’enquête a révélé que Kfar Aza avait été capturé par les terroristes au cours de la première heure de l’assaut et que les premières troupes ne sont arrivées qu’une heure plus tard.

Selon l’enquête, le kibboutz n’était pas préparé à un assaut frontal de grande envergure. La communauté disposait d’une clôture de sécurité rudimentaire et de peu de caméras de surveillance. Les armes de l’équipe de sécurité locale étaient conservées dans l’armurerie et l’équipe ne disposait pas de radios portatives.

24 unités mais peu de coordination tout au long de la journée

Même lorsque les premières troupes sont arrivées, il n’y a pas eu de commandement et de contrôle pour coordonner leurs mouvements. Dans le quartier des jeunes familles du kibboutz, où la plupart des enlèvements ont eu lieu en fin de matinée, les terroristes du Hamas se déplaçaient librement tandis que les troupes du kibboutz étaient occupées ailleurs.

Le chaos a été aggravé par le fait que la division de Gaza de l’armée, qui est responsable de la zone, a été submergée par les terroristes et n’a pas été en mesure de fournir aux soldats des renseignements, notamment sur le nombre de terroristes à l’intérieur du kibboutz.

L’enquête a révélé qu’il a fallu près de trois jours pour débarrasser la communauté des terroristes. En outre, l’évacuation des civils de Kfar Aza a été considérablement retardée, l’opération n’ayant véritablement commencé que tard dans la nuit du 7 octobre.

Des soldats israéliens près du corps d’un terroriste palestinien dans le kibboutz Kfar Aza, dans le sud d’Israël, à la frontière de la bande de Gaza, le 10 octobre 2023. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

Près de 250 terroristes du Hamas ont envahi Kfar Aza le 7 octobre. Parmi eux, 120 à 165 étaient membres de la force dit d’élite du Hamas, la Nukhba, et les 80 autres étaient membres du Hamas, du Jihad islamique palestinien ou étaient des Palestiniens non affiliés.

Plus de 150 terroristes ont finalement été tués par les forces israéliennes dans le kibboutz et les zones adjacentes, et trois ont été capturés vivants. Un quatrième terroriste impliqué dans l’assaut a été arrêté plus tard au cours de l’offensive terrestre à Gaza.

Chronologie de l’attaque

Selon l’enquête de Tsahal, l’assaut du Hamas sur Kfar Aza a commencé peu avant 7h00 du matin le 7 octobre et ne s’est terminé que dans l’après-midi du 10 octobre, lorsque le dernier terroriste retranché dans le kibboutz a été tué.

Les terroristes de la force Nukhba des bataillons Daraj-Tuffah et Sheikh Radwan de la brigade de la ville de Gaza du Hamas ont commencé leurs derniers préparatifs en vue de l’invasion et du massacre à la fin du 6 octobre, peu après 21h00. D’autres terroristes du Hamas ont été alertés une fois l’attaque lancée.

À 5h30 le 7 octobre, les troupes israéliennes du 13e bataillon de la brigade Golani et du 77e bataillon de la 7e brigade blindée, stationnées dans la zone entre Beeri et Mefalsim — Kfar Aza est situé entre les deux — ont pris leurs postes sur quatre positions le long de la frontière de Gaza au moment de la relève. L’assaut du Hamas a commencé une heure plus tard.

Des soldats israéliens près des scènes de destruction dans le kibboutz Kfar Azza, près de la frontière de Gaza, le 10 octobre 2023. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Au milieu d’un barrage initial d’environ 1 000 roquettes — qui a commencé à 6h29 — visant principalement des postes militaires israéliens, les terroristes du Hamas ont franchi la barrière frontalière israélienne en 114 points. Une brèche dans la barrière, à 6h43, a été utilisée par les terroristes pour atteindre Kfar Aza.

Quelques instants plus tôt, à 6h42, six terroristes du Hamas à bord de trois parapentes ont atterri dans le kibboutz. Ils ont pu survoler la frontière sous le couvert des tirs massifs de roquettes.

Roee Idan. (Autorisation)

Roee Idan, 43 ans, photographe pour le site d’information Ynet, a filmé les parapentes volant vers lui. Il a été assassiné peu de temps après, ainsi que sa femme Smadar, dans leur maison. L’une de leurs enfants, Avigail Idan, alors âgée de 3 ans, a été enlevée par les terroristes puis libérée dans le cadre du premier accord de cessez-le-feu de novembre 2023.

Smadar Idan et sa fille de 3 ans, Avigail. (Crédit : Ministère des Affaires étrangères)

À 6h45, trois véhicules de Tsahal en patrouille ont reçu l’ordre d’atteindre Kfar Aza pendant l’attaque. L’un d’eux a tenté d’atteindre le kibboutz mais a été attaqué en cours de route, tandis que les deux autres se sont retrouvés à combattre des terroristes à Sderot, après avoir également essuyé des tirs.

À 6h50, des terroristes du Hamas ont réussi à forcer deux entrées de Kfar Aza, l’une à côté de la centrale solaire photovoltaïque du kibboutz, au nord, et l’autre dans les nouveaux quartiers de la communauté, au sud-ouest.

À chaque entrée, une camionnette est arrivée avec plusieurs terroristes. La camionnette qui est arrivée par la centrale photovoltaïque est entrée dans le kibboutz et a déposé des terroristes dans le quartier sud, tandis que la seconde a déposé des terroristes dans les nouveaux quartiers.

D’autres terroristes du Hamas sont arrivés à moto. À ce stade, vers 7h00 du matin, il y avait déjà 50 à 80 terroristes à Kfar Aza.

Des soldats israéliens autour des destructions causées par les terroristes du Hamas dans le kibboutz Kfar Aza, près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 15 octobre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

À 7h01, l’un des chars de Tsahal stationnés à un poste au nord de Kfar Aza a reçu l’ordre d’un commandant de compagnie régional d’atteindre la communauté. Le char a réussi à se positionner à l’extérieur de la communauté à 7h25 et à ouvrir le feu sur les terroristes qui s’approchaient de la zone. Le char n’est pas entré dans le kibboutz, car à 10h20, le commandant direct de la compagnie des soldats lui a demandé de partir et d’aider une autre force ailleurs. Le commandant régional avait été tué.

L’équipe de sécurité locale de Kfar Aza, qui comptait 14 membres ce matin-là, s’est dirigée vers l’armurerie du kibboutz, située au centre de la communauté. Tous, sauf un, ont réussi à atteindre les armes qui y étaient entreposées.

Ofir Libstein à Ashkelon, le 27 novembre 2018. (Crédit : Flash90)

L’équipe de sécurité a combattu les terroristes du Hamas autour de l’armurerie jusqu’à environ 8h10, avant qu’elle ne soit mise hors service. Sept des 14 membres ont été tués et un huitième a été blessé. Parmi les sept morts se trouvait Ofir Libstein, qui était également le chef du conseil régional de Shaar Hanegev.

Ce n’est qu’à 7h34 qu’un premier message texte a été envoyé aux habitants pour les avertir d’une infiltration terroriste. La personne normalement responsable des messages d’urgence, Dorit Wertheim, a été tuée à 7h28.

À 8h00, quelque 150 terroristes du Hamas se trouvaient à l’intérieur du kibboutz.

Des soldats se déploient dans le kibboutz Kfar Aza, le 10 octobre 2023. (AP Photo/Ohad Zwigenberg, File)

À 8h15, un premier groupe de 18 soldats du 13e bataillon de Golani a reçu l’ordre de se rendre à Kfar Aza. Ils sont entrés dans la communauté à 8h33.

Jusque-là, vers 8h30, les terroristes du Hamas avaient assassiné 37 personnes, dont les sept agents de sécurité locaux.

Les troupes Golani, à bord d’un véhicule blindé de transport de troupes de type Namer, ont franchi l’une des portes de la communauté et ont atteint le quartier sud. Ils ont répondu aux messages WhatsApp d’un habitant, Erez Yitzken, qui avait été blessé après que des terroristes du Hamas ont fait exploser une bombe à l’intérieur de son abri et ouvert le feu sur lui.

Le brigadier général Yisrael Shomer, nouveau chef du Directorat des Opérations, lors d’une cérémonie de passation de pouvoir, aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 25 juin 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Peu après, les soldats ont rencontré le général de brigade Yisrael Shomer, alors commandant de la 146e division de réserve et habitant de Kfar Aza, qui avait entrepris de défendre sa maison armé d’un simple couteau (Shomer avait appelé le chef d’état-major de Tsahal, le général de corps d’armée Herzi Halevi, au début de l’attaque, plus tôt dans la matinée, et lui avait raconté ce qu’il avait vu).

Les troupes ont commencé à fouiller les maisons dans les quartiers sud, et ont eu plusieurs échanges de tirs avec des terroristes.

À 8h40, un groupe de trois soldats est entré dans Kfar Aza, se dirigeant vers les nouveaux quartiers du sud-ouest. À 9h44, un autre groupe de cinq membres des forces de sécurité, de la police et de Tsahal, est entré dans la communauté et a tenté d’atteindre le quartier des jeunes, où il a rencontré plusieurs terroristes, avant de se désengager.

Des maisons détruites lors du pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël, au kibboutz Kfar Aza, le 19 septembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

À 9h50, d’autres terroristes du Hamas ont réussi à franchir la barrière de sécurité de Kfar Aza, près du quartier des jeunes, au nord-ouest, et ont commencé à enlever des civils.

À 10h00, quelque 250 terroristes du Hamas se trouvaient dans le kibboutz. Face à eux, il n’y avait qu’une trentaine de membres du personnel de sécurité.

À 10h20, des policiers affrontaient des terroristes à l’entrée principale de Kfar Aza, dans le sud-est, tandis que de l’autre côté de la communauté, dans le quartier des jeunes, des membres du Hamas se promenaient librement, sans rencontrer la moindre résistance.

Quelque 25 membres des unités d’élite Sayeret Matkal et Duvdevan ont pénétré au même moment à Kfar Aza à 10h34, mais sans coordination. Les troupes Duvdevan sont arrivées de Cisjordanie.

À 10h35, un soldat Duvdevan est tué et cinq autres sont blessés lors d’un échange de tirs entre bâtiments, et l’un d’entre eux décédera environ un an plus tard. À 10h39, quatre soldats de la Sayeret Matkal sont tués après qu’un terroriste a ouvert le feu sur eux depuis l’une des maisons.

À 10h45, des forces supplémentaires de l’unité Maglan de Tsahal, de Golani et de la police sont entrées dans Kfar Aza. Cependant, aucun d’entre eux n’était au courant de la présence d’autres forces à l’intérieur de la communauté, car tout se déroulait sans commandement ni contrôle formel.

Près d’un an après le pogrom perpétré par le Hamas du 7 octobre, le quartier où vivaient les jeunes du kibboutz Kfar Aza reste très endommagé dans cette communauté frontalière du sud d’Israël, le 16 septembre 2024. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

À 11h00, le commandant de la 98e division, le général de division Dan Goldfus, est arrivé à Kfar Aza, avant de partir vérifier d’autres villes voisines. Il s’est également entretenu avec le chef du Commandement sud, le général de division Yaron Finkelman, et a tenté de prendre le commandement de la zone aux côtés du chef de la brigade commando, le colonel Omer Cohen. Leurs efforts pour établir un commandement et un contrôle de la situation ont eu peu d’effet sur l’issue de la bataille à ce stade.

Des forces de police supplémentaires sont arrivées à 11h24 et 11h42, dont une équipe dirigée par le frère de l’otage Emily Damari, aujourd’hui libérée, qui vivait à Kfar Aza.

L’équipe de police a tenté d’atteindre le quartier de la « jeune génération » à 11h46, avant de se heurter à un groupe de terroristes. Un groupe plus important de 53 soldats Duvdevan les a également rejoints à 11h48.

Entre 8h30 — heure à laquelle les premières troupes sont entrées à Kfar Aza — et 12h00, 18 autres habitants ont été tués. Les 19 enlèvements ont eu lieu entre 10h30 et midi.

Le lieutenant-colonel Tomer Grinberg (Crédit : Armée israélienne)

Des troupes supplémentaires ont continué à arriver à Kfar Aza au cours des heures qui ont suivi, la grande majorité d’entre elles de leur propre chef, pour atteindre un total de 765 membres des forces israéliennes dans la communauté à 18h30. Parmi elles se trouvait le commandant du 13e bataillon, le lieutenant-colonel Tomer Grinberg, qui est arrivé avec des troupes à 13h52 après des combats près de la communauté voisine de Saad. Grinberg sera plus tard tué dans la bande de Gaza au cours de l’offensive terrestre.

Les premières troupes israéliennes à atteindre le quartier de la « jeune génération » ne l’ont fait qu’à 12h50, après la fin des prises d’otage. Les troupes avaient été bloquées par d’autres combats dans le kibboutz.

Les ruines d’une maison dans ce qui était le quartier de la « jeune génération » du kibboutz Kfar Aza, le 16 septembre 2024. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Les combats se sont poursuivis au cours des heures suivantes, les troupes scrutant chaque bâtiment du quartier.

À 17h52, les troupes ont échangé des tirs avec un groupe de terroristes qui se dirigeait vers elles à bord d’un véhicule. Il s’est avéré par la suite qu’une personne dans la voiture, Eliyahu Orgad, était en train d’être enlevée par ces terroristes. Il a été tué lors de l’échange de tirs.

À 18h00, trois chars sont entrés dans Kfar Aza, alors que 50 à 100 terroristes se trouvaient toujours dans le kibboutz. Entre 12h00 et 18h30, sept résidents ont été assassinés et huit membres du personnel de sécurité ont été tués.

Au même moment, des drones et des hélicoptères de l’armée de l’Air israélienne effectuaient plusieurs frappes aériennes dans la région, principalement le long du périmètre de sécurité du kibboutz.

À la tombée de la nuit, un millier de soldats israéliens se trouvaient à l’intérieur de Kfar Aza. Pourtant, une cinquantaine de terroristes se barricadaient toujours dans des maisons. On ne sait toujours pas pourquoi ils sont restés dans le kibboutz au lieu d’essayer de s’enfuir.

Ce n’est qu’à 23h00 que Tsahal a commencé à organiser l’évacuation des habitants de Kfar Aza, tout en s’efforçant de se faire une idée précise de la situation des civils sur place.

Le corps d’un terroriste du Hamas gît dans le kibboutz Kfar Aza, le 10 octobre 2023. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Lors d’un incident survenu le 8 octobre vers 3h20 du matin, les résidents Nadav Alon et Hadar Haniya, qui s’étaient retranchés pendant des heures dans l’abri du quartier de la « jeune génération », ont décidé qu’ils pouvaient sortir en toute sécurité lorsqu’ils ont entendu les forces de sécurité à proximité. Alon s’est approché des soldats, qui l’ont soupçonné d’être un terroriste. Un soldat lui a donné un coup de pied dans la poitrine et a crié « Terroriste, terroriste ». Puis, un autre a tiré un coup de feu qui a atteint le soldat qui l’avait frappé, le blessant à la jambe. Après avoir remarqué Haniya, les soldats ont réalisé qu’il s’agissait de deux civils. Personne n’a été tué lors de cet incident.

Toujours dans la nuit du 7 au 8 octobre, Tsahal a divisé la communauté en plusieurs unités, ce qui a rendu les combats plus organisés.

Des échanges de tirs sporadiques ont eu lieu dans le kibboutz pendant la nuit, ainsi que dimanche et lundi. Un officier de la brigade de Givati a été tué dimanche en fin de journée lors d’un échange de tirs avec des terroristes.

Le lundi 9 octobre au matin, 10 à 20 terroristes se trouvaient toujours dans le kibboutz. À 11h15, un soldat de la brigade Nahal a été tué lors d’un échange de tirs.

Le dernier échange de tirs a eu lieu à 17h00 le 10 octobre. Les troupes ont tué un terroriste du Hamas déjà blessé qui se cachait dans le nouveau quartier du kibboutz. Au même moment, l’armée escortait des journalistes pour qu’ils puissent constater les destructions dans la communauté.

Les corps de 101 terroristes ont été retrouvés dans le kibboutz, et 50 autres à l’extérieur. Les terroristes tués à l’extérieur de Kfar Aza ont été principalement visés depuis les airs par les drones et les hélicoptères de l’armée de l’Air.