Lieutenant-colonel Tomer Grinberg, 35 ans : commandant qui a « donné son âme » pour Israël
Il a été tué lors des combats dans le nord de Gaza le 12 décembre
Le lieutenant-colonel Tomer Grinberg, 35 ans, originaire d’Almog, est mort au combat dans le nord de Gaza, le 12 décembre dernier, en même temps que huit autres soldats de Tsahal, dans une embuscade au cœur de Shejaiya.
Le commandant du 13e bataillon de la brigade Golani a été inhumé le 13 décembre sur le mont Herzl à Jérusalem. Il laisse derrière lui sa femme, Ashira, leur fille Arbel, 4 ans, ses parents Isaac et Adina, ainsi que ses frères et sœurs.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo de Grinberg le montrant en train de parler à ses soldats après le 7 octobre a fait le tour de la toile depuis sa mort. On l’entend comparer leur mission à la guerre de Kippour de 1973, autre combat d’Israël pour sa survie, qui a éclaté il y a de cela exactement 50 ans avant le conflit actuel.
« Dans 10 ans, il y aura un autre commandant héroïque du 13e, avec des troupes tout aussi héroïques. Certains d’entre vous seront parents, d’autres seront on ne sait où. C’est lui qui mènera ses hommes à Yom Kippour. Et ils parleront de vous et verront des photos de nos morts », disait-il dans cette vidéo, comparant ses soldats à ceux qui avaient combattu lors de la guerre du Kippour, en 1973, et dont ils avaient probablement entendu parler. « Vous n’êtes pas moins héroïques qu’eux », poursuivait-il. « Vous n’êtes pas gâtés. Vous n’avez pas l’air d’être de la génération iPhone. »
Lors de ses funérailles, son père, Isaac, a déclaré : « Nous sommes tous prêts à donner notre âme et à mourir pour l’État d’Israël – comme les Golani, comme Tomer. »
Grinberg s’était déjà battu à Shejaiya en 2014, lors de la précédente offensive terrestre d’Israël à Gaza, et 13 soldats de son bataillon y avaient perdu la vie. Le 7 octobre, il s’est battu contre les terroristes du Hamas dans le kibboutz Nir Oz, l’une des communautés frontalières la plus durement touchée par l’invasion. Golani a perdu 40 de ses soldats ce jour-là.
Baruch Ben Yigal, dont le fils a servi sous les ordres de Grinberg et a été tué en 2020, a déclaré à Radio 103FM qu’en apprenant la mort de Grinberg, il avait eu l’impression d’avoir « perdu un autre fils ».
« Depuis la mort d’Amit, Tomer était de toutes les cérémonies en sa mémoire. Merci, cher Tomer. Famille Grinberg, vous faites maintenant partie de notre famille », a-t-il déclaré à Ynet.
Le frère de Tomer, Ziv, qui a également combattu à Gaza et vu son frère pour la dernière fois lorsqu’ils se sont dirigés vers la frontière de Gaza le 7 octobre, a déclaré : « Nous savions que c’est un privilège de défendre notre pays et cela me réconforte de savoir que tu te serais senti comblé par ce que tu as fait. »
Sa femme, Ashira Grinberg, a lu la carte qu’elle lui avait écrite pour son anniversaire lors de son éloge funèbre.
« Bon anniversaire mon amour. Notre fille Arbel t’a fait un dessin avec une bénédiction : elle en est très satisfaite. J’ai tant de choses à te dire et à partager avec toi, mais ce n’est pas le moment. Quand tout sera fini, nous aurons tout le temps que nous voudrons pour profiter de la vie ensemble et de notre décision d’être ensemble », a-t-elle lu.
« Tomer, tu es encore un peu avec nous – et parler de toi me donne l’impression que tu es là, mon Tomer », a-t-elle dit entre deux sanglots. Reprenant la lecture de sa carte, elle dit : « Je crois que tu dois prendre part à cette maudite guerre : je souhaite qu’elle se termine le plus vite possible. La barbe te va bien et nous fêterons tout ça quand tu reviendras. »
« Rien ne nous séparera, même si le monde s’arrête un jour », a-t-elle ajouté.
Ashira a dit penser que son mari était venu « au monde pour vivre ce moment », évoquant « ton sang-froid, ton sens du commandement, ton talent pour inspirer, motiver autrui et gagner la confiance du plus grand nombre, de tes subordonnés bien sûr mais aussi d’autres soldats de Tsahal ».