Olmert confirme qu’Israël a tué le chef du Hezbollah, Mughniyeh, en Syrie en 2008

L’ancien Premier ministre Ehud Olmert a confirmé samedi pour la première fois qu’Israël était responsable de l’élimination du chef des opérations mondiales du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Imad Mughniyeh, décédé dans l’explosion d’une bombe à Damas en 2008.

« Nous n’en avions pas parlé jusqu’à aujourd’hui », a déclaré Olmert lors d’une interview accordée à la Treizième chaîne.

« Mais il me semble que nous pouvons désormais le reconnaître. Après avoir éliminé toute la direction du Hezbollah, nous pouvons admettre qu’il y a 16 ans, nous avons éliminé le plus grand, le plus abominable et le plus méprisable des meurtriers de masse qu’ils aient jamais eu, qui a construit toute l’aile armée du Hezbollah. »

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Les déclarations de l’ancien Premier ministre interviennent après qu’Israël a éliminé vendredi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un QG de commandement souterrain à Beyrouth. Son élimination est survenue à peine une semaine après l’explosion meurtrière de centaines de bipeurs et de talkie-walkies largement imputée à Israël, la plus importante d’une succession rapide de frappes qui ont éliminé la moitié du conseil de direction du Hezbollah et décimé son haut commandement.

Dans son interview, Olmert a salué samedi soir « l’importante » élimination de Nasrallah, qui, selon lui, était « responsable de 20 ans ou plus de guerres sans fin, de blessures sans fin, de la mort de nombreux Israéliens ».

Interrogé sur son approbation de l’élimination de Mughniyeh en 2008, au cours de son mandat de Premier ministre, Olmert a déclaré : « Dans ce cas, il s’agissait d’une opération qui s’est déroulée dans un autre pays, pas dans le pays où il vit, pas au Liban, et il y avait toutes sortes d’aspects dramatiques dont je ne peux pas parler. »

Des partisans du groupe terroriste du Hezbollah tenant des portraits de son chef Hassan Nasrallah (à droite) et l’ancien chef de sa branche armée Imad Mughniyeh lors d’une manifestation, à Beyrouth, le 11 décembre 2017. (Crédit : Joseph Eid/AFP)

« Ce qui a explosé, c’est le pare-chocs de la voiture que nous avions placé là pour que, lorsque Mugniyeh passerait, nous puissions appuyer sur le bouton et le piéger », a-t-il ajouté sans aller plus loin.

« Il y a eu d’interminables opérations de type ‘James Bond’, mais je vais vous confier un secret, et je pense qu’il est important de le dire, même au milieu de l’euphorie de cette soirée », a déclaré Olmert. « Ces opérations sont très importantes. Elles ont toujours une dimension qui suscite l’enthousiasme […] Mais elles ne changent généralement pas la réalité. Elles peuvent créer une résonance qui peut générer une sorte d’élan, mais il ne faut pas en faire trop. »

Mughniyeh a été impliqué dans certains des principaux attentats du groupe terroriste soutenu par l’Iran, notamment l’attentat à la bombe de 1992 contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires et l’attentat à la bombe de 1994 contre le bâtiment de l’AMIA dans la capitale argentine, dans lequel 85 personnes ont été assassinées.

Le principal terroriste du Hezbollah a également été impliqué dans l’attentat à la bombe de 1983 contre l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth, dans l’assassinat en 1994 du chef de la CIA au Liban, William F. Buckley, et dans l’attentat à la bombe de 1996 contre les tours de Khobar en Arabie saoudite. Dans les années qui ont suivi l’incursion américaine en l’Irak en 2003, Mughniyeh était responsable de l’armement et de l’entraînement des milices chiites soutenues par l’Iran en Irak, qui ont perpétré des attaques meurtrières contre les troupes américaines, ce qui l’a placé en tête de la liste des personnes recherchées par les Etats-Unis.

Des médias internationaux ont rapporté que Mughniyeh avait été éliminé lors d’une opération conjointe de l’agence de renseignement du Mossad et de la CIA qui avait nécessité l’approbation spéciale du président américain de l’époque, George W. Bush, et « Ghosts of Beirut », une mini-série de SHOWTIME diffusée l’année dernière comprenait des interviews d’anciens responsables du Mossad et de la CIA discutant de l’opération.

Israël a nié toute responsabilité dans l’élimination de Mughniyeh et les Etats-Unis n’ont jamais admis leur implication dans cette opération.

« Le monde est meilleur sans cet homme. C’était un tueur de sang-froid, un assassin de masse et un terroriste responsable de la perte d’innombrables vies innocentes », avait déclaré un porte-parole du Département d’État américain suite à cet assassinat ciblé.