Sgt-chef Adam Agmon, 21 ans : Fan de rugby, il voulait aider les jeunes à risque

Le sergent-chef Adam Agmon, 21 ans, soldat de la brigade des parachutistes, originaire de Kamon en Galilée, a été tué le 7 octobre 2023 lors de l’invasion du kibboutz Kissufim par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le matin de l’assaut, Adam et ses camarades suivaient un cours de commandant d’escouade avec la brigade Bismalach dans une base près de Yeruham, mais ils ont été immédiatement appelés à l’action. Ils se sont d’abord rendus au kibboutz Nirim, puis à proximité du site du festival Supernova à Reïm, avant d’être envoyés combattre les terroristes du Hamas à Kissufim.

Tout au long de la journée, il a informé son père de leurs déplacements, lui disant par WhatsApp qu’ils avaient « tué deux terroristes au carrefour de Reïm ». Arrivés à Kissufim, Adam et ses camarades – tous parachutistes qui suivaient la même formation – se sont efforcés de sauver les habitants assiégés et de tuer les terroristes du Hamas qui se trouvaient encore à l’intérieur du kibboutz.

Adam et Saar Margolis, membre de l’équipe de sécurité locale de Kissufim, ont été tués samedi après-midi par des tirs alors qu’ils tentaient de secourir une famille barricadée dans sa maison envahie par des terroristes. À ses côtés, ses camarades, le sergent Omri Peretz, le sergent Matan Malka, le sergent Bar Yankilov, le sergent Lavi Buchnik et le sergent Regev Amar ont également été tués à Kissufim.

Adam a été enterré le 12 octobre dans le cimetière de Misgav, près de Karmiel. Il laisse derrière lui ses parents, Shlomit et Oren, et son frère aîné Yahel. Un mois après sa mort, le beau-frère d’Adam, le sergent-chef (Rés.) Dov Moshe (Dubi) Kogan, a été tué lors de combats à Gaza.

Né en Nouvelle-Zélande de parents israéliens, Adam et sa famille sont retournés en Israël lorsqu’il était encore enfant. Il a grandi dans la petite ville de Kamon, en Basse-Galilée.

Passionnés de sport, Adam, son frère et son père étaient des fans de l’équipe nationale de rugby néo-zélandaise, les All Blacks, et partageaient même le même tatouage représentant le logo de l’équipe, ainsi que celui de l’équipe de football Hapoel Haifa. Il a lui-même joué dans sa jeunesse pour l’équipe de football de Kiryat Shmona et avait un amour profond pour ce sport.

Avant d’être enrôlé dans l’armée israélienne, Adam avait effectué une année de service national en travaillant auprès de jeunes gens dans un internat thérapeutique à Haïfa. Sa famille a déclaré qu’il avait trouvé un emploi au sein de l’association Hapoel Tel Aviv, qui s’occupe de jeunes à risque, et qu’il devait commencer une fois démobilisé.

Son frère aîné, Yahel, a écrit sur Instagram le jour du 22ᵉ anniversaire d’Adam, notant qu’il n’atteindrait « jamais l’âge où tu étais censé être libéré de l’armée ».

« Tu l’attendais tellement. Nous avions parlé et planifié le quand, le où et le pourquoi et à quel point tu étais excité à l’idée d’explorer le monde et toi-même. »

Yahel a déclaré qu’il se sentait désormais responsable d’explorer le monde pour eux deux, car « tu n’es pas physiquement là pour le voir, mais je ressens si fort en moi ta lumière et ta joie ».

Parallèlement à la douleur et à la perte, il éprouve un sentiment de chance, « parce que j’avais le meilleur frère du monde ».

Le père d’Adam, Oren, a raconté à Haaretz qu’ils avaient conclu un accord lorsqu’il était dans l’armée, selon lequel Adam lui enverrait un SMS tous les jours pour lui faire savoir qu’il était en vie. Depuis la mort de son fils, il lui envoie un message tous les jours.

« Je suis un père à part entière », a-t-il déclaré.

« Là où sont mes enfants, c’est là où je suis. Je suis attaché à eux. Je suis là pour eux. Je mène toutes leurs batailles. Parce que ni Yahel ni Adam n’étaient vraiment les meilleurs de leur classe, c’est le moins qu’on puisse dire… Ils jouaient tous les deux au football. Je n’ai donc jamais manqué un match, sauf une fois. Je vous parle de vingt ans. J’étais là pour eux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »

Oren a déclaré que s’il entendait dire « qu’à 4 heures du matin, ils étaient à une fête, et que l’un d’eux avait mal à la tête, j’allais les chercher ».

« Une fois, à Yom Kippour, je suis sorti au milieu de la nuit pour aller les chercher dans une forêt près du lac de Tibériade, parce qu’ils ne se sentaient pas bien. »

Oren a raconté que son fils avait « décidé de se sacrifier. En toute connaissance de cause. Pour sauver les habitants de Kissufim… Adam n’est pas un leader classique ».

« Pourtant, ce jour-là, il a fait preuve d’une certaine forme de leadership pur. »

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