En visite à la frontière de Gaza, Goldknopf appelle à rétablir les implantations

En visite à la frontière de Gaza jeudi, le chef du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, Yitzhak Goldknopf, a déclaré que « l’implantation juive ici est la solution ».

Le ministre du Logement et de la Construction a visité la région en compagnie de Daniella Weiss, cheffe du mouvement pro-implantations Nachala.

Sur le réseau social X, Goldknopf a publié une photo de lui aux côtés de Weiss, en train d’examiner une carte des sites potentiels d’implantation intitulée, en anglais, « map of the [settlement nuclei] in Gaza » (carte des [noyaux d’implantation] à Gaza).

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Goldknopf s’est prononcé à de nombreuses reprises en faveur de la réinstallation d’implantations juives dans la bande de Gaza une fois la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas achevée.

« L’implantation juive ici est la réponse au terrible massacre et la réponse à la Cour pénale internationale de La Haye qui, au lieu de s’occuper des 101 otages, a choisi de délivrer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre et le ministre de la Défense », a écrit Goldknopf sur X.

Goldknopf n’est pas entré dans la bande de Gaza, mais a inspecté la zone depuis la frontière. Des photos le montrent en train d’observer la zone à l’aide de jumelles.

סיירתי היום בישובי חבל עזה. ההתיישבות היהודית כאן היא התשובה לטבח הנורא והתשובה לביה״ד הבינלאומי בהאג שבמקום לדאוג ל-101 החטופים בחר להוציא צווים נגד ראש הממשלה ושר הבטחון. pic.twitter.com/01GGVwcS1d

— השר יצחק גולדקנופף (@DOVRUTGoldknopf) November 28, 2024

Fait inhabituel pour un homme politique ultra-orthodoxe, Goldknopf s’est récemment fait l’avocat de la réinstallation de Gaza, dont les vingt-et-une implantations israéliennes ont été démantelées en 2005 lors du désengagement unilatéral de la bande de Gaza.

En janvier, il faisait partie des onze ministres du gouvernement et des quinze députés de la coalition qui ont participé à une conférence de masse prônant la reconstruction des implantations juives au cœur de la bande de Gaza.

En mai, Goldknopf avait publié un message vidéo approuvant une marche organisée à l’occasion de Yom HaAtsmaout pour demander la reprise des implantations israéliennes dans la bande de Gaza.

« Il est très important de prendre part à cette marche », avait-il déclaré à l’époque.

השר גולדקנופף על הדרישה להתישבות ישראלית בחבל עזה: כי לזרעך אתן את הארץ הזאת״

שר השיכון מצטרף לקריאה להגיע היום לצעדת עזה אשר תצא היום משדרות בשעה 12:00 pic.twitter.com/1vn0N8ugJB

— נחלה – תנועה להתיישבות (@T_Nachala) May 14, 2024

En août, Goldknopf a appelé à une expansion spectaculaire des implantations durant une visite de l’avant-poste d’Evyatar, récemment légalisé, en Cisjordanie, en compagnie de la ministre des Implantations et des Projets nationaux, Orit Strouk, et de Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie.

« Pendant de nombreuses années, on nous a dit que les implantations et les avant-postes étaient un obstacle à la paix, et les résidents d’implantations ont été calomniés », avait-il déclaré, affirmant que la réponse d’Israël au 7 octobre « doit être de peupler la plus grande partie possible de la Terre d’Israël ».

Dans une autre publication, Nachala a remercié le ministre ultra-orthodoxe d’avoir accepté l’invitation de l’organisation à « visiter et observer les futurs sites de peuplement dans la bande de Gaza ».

« Ensemble, nous construirons des villes juives à Gaza, ce qui fera baisser les prix des appartements dans le pays, étant entendu que sans implantations, il n’y a pas de sécurité. Notre Gaza, pour toujours », a déclaré le groupe.

Selon les médias israéliens, au début du mois, des soldats israéliens sont passés outre la décision de leurs supérieurs pour aider Weiss à pénétrer dans la bande de Gaza afin d’étudier les sites susceptibles d’accueillir des implantations.

Selon la chaîne publique Kann, Weiss, qui dirige les efforts de réinstallation dans le nord de la bande de Gaza, a visité la partie israélienne de la barrière frontalière avec des collègues le 13 novembre. Le groupe a finalement franchi la frontière de manière indéterminée et s’est brièvement rendu dans la bande de Gaza.

Weiss a déclaré au micro de Kann qu’elle espérait employer à Gaza la même méthode qu’en Cisjordanie : faire en sorte que les résidents d’implantations s’accrochent à une présence militaire israélienne et créent des communes civiles que le gouvernement finirait par reconnaître.

Après la publication de l’information par Kann, Tsahal a déclaré enquêter sur cet incident.

Daniella Weiss, militante d’extrême-droite et directrice de l’organisation Nachala, lors d’une manifestation appelant à la réinstallation de Gaza, le 21 octobre 2024. (Crédit : Jeremy Sharon/Times of Israel)

« L’entrée de Weiss dans la bande de Gaza est inconnue et n’a pas été approuvée par les voies appropriées », a déclaré l’armée. « Si l’incident s’est produit, il est illégal et contraire au protocole, et sera traité en conséquence. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réfuté à de multiples reprises l’idée qu’Israël souhaite réinvestir la bande de Gaza, bien que de nombreux ministres de sa coalition et des membres de son parti, le Likud, se soient déclarés ouvertement en faveur de cette idée.

Lors d’un discours prononcé lundi, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a déclaré qu’Israël devrait occuper Gaza et « encourager » la moitié des 2,2 millions de Palestiniens de la bande à émigrer dans les deux ans.

« Occuper Gaza n’est pas un gros mot », a affirmé Smotrich, faisant écho aux appels du ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a appelé à maintes reprises à la « migration volontaire » des Palestiniens de Gaza, qui seraient remplacés par des résidents d’implantations juifs.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, participant à un rassemblement appelant à se réinstaller à Gaza, non loin de la frontière entre Israël et Gaza, le 21 octobre 2024. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Le mois dernier, Smotrich a assisté à un événement au cours duquel des orateurs ont appelé à la réimplantation, et certains ont même demandé que les Palestiniens soient expulsés de l’enclave. En se rendant à la conférence, Smotrich a déclaré que la bande de Gaza faisait « partie de la Terre d’Israël » et que « sans implantations, il n’y a pas de sécurité ».

Des membres du Likud ont fait des commentaires similaires. La ministre de l’Égalité sociale, May Golan, avait alors déclaré pendant la conférence que « prendre des territoires » aux Arabes était ce qui « leur faisait le plus mal » et que se réimplanter dans la bande de Gaza renforcerait la sécurité d’Israël.