Pendant l’offensive, Tsahal transfère des patients d’un hôpital de Gaza vers des lieux plus sûrs

L’armée israélienne a annoncé, dimanche, qu’elle avait transféré plus d’une dizaine de patients et de soignants d’un hôpital du nord de la bande de Gaza dans le cadre d’une campagne qui a entraîné l’évacuation vers des régions plus sûres de centaines de personnes qui se trouvaient dans un zone périlleuse de l’enclave palestinienne.

Les autorités liées au Hamas ont indiqué que le directeur de l’hôpital avait été grièvement blessé lors d’une attaque au drone lancée contre son établissement médical – et Tsahal a donné de nouveaux ordres d’évacuation aux habitants d’un quartier de la banlieue Est de Gaza City, un secteur d’où des roquettes avaient été tirées en direction d’Israël dans la journée de samedi.

Les militaires ont précisé qu’ils avaient procédé au transfert de 17 patients et de soignants de l’hôpital Kamal Adwan. Ils ont été emmenés vers d’autres hôpitaux de l’enclave palestinienne dans la journée de samedi.

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Kamal Adwan est l’un des trois établissements hospitaliers du nord de la bande de Gaza qui seraient dorénavant à peine opérationnels suite à une pénurie d’approvisionnements médicaux d’urgence et du manque de nourriture et de carburant. L’armée israélienne a lancé une vaste opération dans le nord de la bande de Gaza avec pour objectif d’empêcher le Hamas de relever la tête dans la région.

« Conformément à la directive qui a été donnée par la hiérarchie politique, l’armée, par l’intermédiaire de l’Administration de coordination et de liaison pour Gaza (CLA) au sein du COGAT, continue d’intervenir conformément au droit international pour faciliter et pour soutenir la réponse humanitaire en direction des résidents de Gaza, en particulier dans le domaine médical », a fait savoir Tsahal dans un communiqué conjointement rédigé avec le COGAT, qui coordonne les opérations avec les Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Les patients et les soignants ont été déplacés à l’aide de deux ambulances, a précisé le communiqué.

En coordination avec l’armée, des ambulances transfèrent des patients et des soignants de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza vers d’autres lieux de l’enclave palestinienne, le 23 novembre 2024. (Crédit : Tsahal)

Ce transfert s’est inscrit dans le cadre d’une campagne visant à « protéger les résidents le long des itinéraires d’évacuation humanitaire ainsi que les hôpitaux qui restent opérationnels dans la bande de Gaza », a ajouté l’armée.

Au cours des dernières semaines, 323 patients, soignants et personnel médicaux ont été transférés des hôpitaux du nord de la bande de Gaza.

De plus, Israël a fourni à l’hôpital Kamal Adwan 60 000 litres de carburant, 230 caisses d’approvisionnements médicaux et autres médicaments, 180 unités de sang et huit camions remplis de nourriture et d’eau au cours des dernières semaines.

Les responsables de la santé du Hamas ont déclaré dimanche qu’un drone israélien avait frappé l’hôpital Kamal Adwan. Hussam Abu Safiya, son directeur, a été blessé.

« Cela ne nous empêchera pas de mener à bien notre mission humanitaire et nous continuerons à faire ce travail à n’importe quel prix », a indiqué Abu Safiya, des propos tenus dans une vidéo qui a été diffusée dimanche par le ministère de la Santé.

« Nous sommes visés tous les jours. Ils m’ont pris pour cible il y a quelque temps, mais ça ne nous découragera pas », a-t-il affirmé depuis son lit d’hôpital.

Hossam Abu Safieh, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, est soigné par des collègues pour ses blessures suite à une attaque israélienne présumée à Beit Lahia dans le nord de la bande de Gaza, le 23 novembre 2024. (Crédit : AFP)

Le personnel de l’hôpital a fait état de plusieurs frappes qui ont pris pour cible l’établissement, tandis que le directeur de l’Organisation mondiale de la santé s’est déclaré « profondément préoccupé par la sécurité et par le bien-être de 80 patients, dont huit se trouvent au sein de l’unité de soins intensifs » de l’hôpital Kamal Adwan.

Israël, de son côté, affirme que le Hamas a utilisé à de nombreuses reprises des zones civiles – telles que des hôpitaux et des écoles – comme bases pour mener ses activités terroristes.

Dans le même temps, de nouveaux ordres d’évacuation de la banlieue de Shejaiya, à Gaza City, ont été postés par le porte-parole de l’armée israélienne sur X samedi soir – il a attribué la responsabilité de cette évacuation nécessaire aux terroristes palestiniens qui tirent des roquettes depuis ce quartier fortement urbanisé du nord de la bande.

« Pour votre sécurité, vous devez évacuer immédiatement vers le sud », a déclaré le porte-parole de Tsahal. La volée de roquettes de samedi avait été revendiquée par la branche armée du Hamas, qui avait expliqué avoir pris pour cible une base de l’armée israélienne située de l’autre côté de la frontière.

Également dans la journée de dimanche, les militaires ont annoncé qu’ils avaient intercepté deux roquettes lancées depuis le sud de la bande de Gaza en direction des communautés israéliennes situées à la frontière. Aucun blessé n’a été signalé.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias palestiniens ont montré des habitants quittant Shejaiya à bord de charrettes tirées par des ânes et autres moyens de déplacement de fortune. D’autres sont partis à pied, avec des enfants portant de lourds sacs à dos.

Il s’agit de la dernière des nombreuses séries d’évacuations qui ont eu lieu depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, date à laquelle les hommes armés du Hamas avaient franchi la frontière séparant Israël de la bande et ils avaient commis un véritable pogrom dans le sud de l’État juif, massacré plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza.

Les troupes opèrent à Jabalia dans la bande de Gaza, dans une image handout publiée par Tsahal le 21 novembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré dimanche qu’au moins 44 211 personnes avaient été tuées en plus de 13 mois de guerre – un bilan invérifiable et qui ne fait aucune distinction entre civils et terroristes. De son côté, Israël a fait savoir au mois de novembre, 18 000 terroristes avaient perdu la vie dans la campagne militaire, depuis le début de la guerre – en plus d’un millier d’autres qui avaient été abattus sur le territoire israélien, le 7 octobre et les jours qui avaient suivi.

Israël a déclaré chercher à minimiser le nombre de victimes civiles, soulignant que le Hamas utilise les civils de Gaza comme autant de boucliers humains, menant ses opérations depuis des zones civiles – maisons, hôpitaux, écoles, mosquées…

Souhaitant empêcher le Hamas de relever la tête dans le nord de la bande, Israël avait lancé, le 6 octobre, une opération aérienne et terrestre à Jabalia, l’élargissant ensuite à Beit Lahia.

La majorité des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à plusieurs reprises, et sont désormais confrontés aux fortes pluies hivernales qui ont inondé des centaines de tentes dans l’enclave, fait pourrir la nourriture et balayé les bâches en plastique et en tissu qui protégeaient les réfugiés contre les intempéries.

Les services d’urgence civile palestiniens ont expliqué que des milliers de personnes déplacées avaient été touchées par ces inondations saisonnières, demandant aux donateurs de lui fournir de nouvelles tentes et caravanes pour les protéger.