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Comment le Hamas a demandé à Al Jazeera de dissimuler des tirs de roquettes ratés

Tsahal publie de nouveaux documents indiquant une coopération étroite entre les groupes terroristes palestiniens et la chaîne qatarie

Un document datant de 2022, publié par l’armée israélienne le 24 octobre 2024, dans lequel le Hamas décrit comment il a fourni à Al Jazeera des instructions claires sur la couverture d'un lancement de roquettes raté du Jihad islamique palestinien à Jabaliya. (Crédit : Armée israélienne)
Un document datant de 2022, publié par l’armée israélienne le 24 octobre 2024, dans lequel le Hamas décrit comment il a fourni à Al Jazeera des instructions claires sur la couverture d'un lancement de roquettes raté du Jihad islamique palestinien à Jabaliya. (Crédit : Armée israélienne)

L’armée israélienne a révélé jeudi de nouveaux documents indiquant une coopération étroite entre le Hamas et Al Jazeera, notamment en conseillant à la chaîne qatarie de ne pas critiquer le groupe terroriste palestinien, en dissimulant des incidents liés à des lancements de roquettes ratés et en établissant une ligne de communication sécurisée entre le groupe terroriste palestinien du Hamas et Al Jazeera.

Un jour après avoir rendu publics des documents découverts dans la bande de Gaza censés prouver que six reporters actifs d’Al Jazeera sont des agents de groupes terroristes palestiniens, Tsahal a publié un document datant de 2022 dans lequel le Hamas donne à Al Jazeera des instructions sur la manière de dissimuler un tir de roquette raté du Jihad islamique palestinien à Jabaliya, au cours duquel plusieurs civils ont été tués.

Le document demande à Al Jazeera de ne pas utiliser le mot « massacre » pour décrire l’incident, d’afficher un minimum d’images et de veiller à ce que le Hamas ne soit pas critiqué dans les débats d’experts.

Dans un second document publié jeudi par l’armée, datant également de 2022, le Hamas donne pour instruction au journaliste Tamer Almisshall de soutenir la « résistance [nom que se donnent les groupes terroristes anti-Israël] » dans sa couverture du Jihad islamique palestinien au cours d’une bataille de 66 heures entre Israël et le groupe terroriste, baptisée Opération « Aube brisée ».

Le document demandait spécifiquement à Al Jazeera de ne pas critiquer la capacité des roquettes du Jihad islamique palestinien ni de mettre en évidence ses lancements ratés.

L’armée a également publié des preuves des efforts déployés par le Hamas en 2023 pour établir une ligne sécurisée entre le groupe terroriste et la chaîne pour les informations classifiées et les situations d’urgence.

Un document datant de 2023, publié par l’armée israélienne le 24 octobre 2024, qui montre les efforts du Hamas pour établir une ligne sécurisée avec Al Jazeera au Qatar. (Crédit : Armée israélienne)

« Les documents révèlent comment le Hamas dirige la couverture médiatique d’Al Jazeera pour servir ses propres intérêts, empêchant le public de Gaza et du monde entier de découvrir la vérité sur ses crimes contre les civils gazaouis », a déclaré l’armée dans un communiqué.

La veille, Tsahal avait publié des documents censés prouver que des journalistes d’Al Jazeera étaient des éléments des groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien.

Les journalistes ont été désignés par l’armée comme étant Anas al-Sharif, Alaa Salameh, Hossam Shabat, Ashraf al-Sarraj, Ismaïl Abu Omar et Talal al-Arrouqi.

Selon Tsahal, al-Sharif a été chef d’une équipe de lancement de roquettes et faisait partie d’une compagnie de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du groupe terroriste palestinien du Hamas dans le bataillon Nuseirat ; Salameh, chef adjoint de l’unité de propagande du bataillon Shaboura au sein du Jihad islamique palestinien ; Shabat, tireur d’élite dans le bataillon Beit Hanoun du Hamas ; al-Sarraj, du bataillon Bureij du Jihad islamique palestinien ; Abou Omar, commandant d’une compagnie d’entraînement dans le bataillon de Khan Younès Est (il a été blessé lors d’une frappe aérienne israélienne il y a plusieurs mois) ; et al-Arrouqi, commandant d’une équipe dans le bataillon Nuseirat du Hamas.

Des journalistes d’Al Jazeera accusés par l’armée israélienne d’appartenance à des groupes terroristes sur la base de documents trouvés à Gaza, sur une image publiée le 23 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Ces documents sont la preuve de l’implication des terroristes du Hamas dans le réseau médiatique qatari, Al Jazeera », a déclaré Tsahal.

L’armée a ajouté que les journalistes nommés sont « le fer de lance » de la diffusion de la propagande du Hamas sur Al Jazeera, en particulier dans le nord de la bande de Gaza.

Dans sa réponse, la chaîne a déclaré « considérer ces accusations – fabriquées de toutes pièces – comme une tentative flagrante de réduire au silence les quelques journalistes qui restent dans la région, occultant ainsi les dures réalités de la guerre aux yeux des téléspectateurs du monde entier ».

En janvier, Israël avait déclaré qu’un journaliste d’Al Jazeera et un pigiste tués lors d’une frappe aérienne à Gaza étaient des terroristes. Le mois suivant, il a accusé un autre journaliste de la chaîne, blessé lors d’une autre frappe, d’être un commandant de compagnie adjoint du Hamas.

Des soldats israéliens remettant à un journaliste d’Al Jazeera un ordre militaire ordonnant la fermeture de son bureau lors d’un raid dans leurs locaux, à Ramallah, le 22 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/X)

Al Jazeera a farouchement nié les allégations d’Israël et l’a accusé de cibler systématiquement les employés d’Al Jazeera dans la bande de Gaza.

En avril, le gouvernement a adopté une loi d’urgence visant à priver la chaîne d’antenne et à bloquer ses émissions pour atteinte à la sécurité nationale. Les tribunaux ont confirmé cette loi en invoquant des informations confidentielles.

En juin, un tribunal a estimé qu’il existait un lien direct et causal entre les individus qui ont mené des attaques terroristes à l’intérieur d’Israël et la diffusion de contenu d’Al Jazeera. Il a également établi qu’il existait un « lien étroit » entre Al Jazeera et le Hamas, que certains journalistes d’Al Jazeera à Gaza s’étaient transformés en « assistants et partenaires » du Hamas et que certains d’entre eux avaient même perpétré des attentats terroristes.

Le mois dernier, le bureau de presse du gouvernement israélien a annoncé qu’il retirait les cartes de presse des journalistes d’Al Jazeera travaillant en Israël.

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