Joe Biden promet de lutter contre l’antisémitisme dans son message de Pessah

WASHINGTON (JTA) – Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi qu’il publierait une stratégie « globale » pour lutter contre l’antisémitisme, citant des attaques anti-juives provenant de l’ensemble du spectre politique – un écho aux préoccupations de la communauté juive selon laquelle l’accent ne devrait pas être mis uniquement sur l’extrême-droite.

Un haut fonctionnaire a déclaré à la Jewish Telegraphic Agency que la stratégie, qui, selon Biden, ferait suite à des consultations avec plus d’un millier de personnes, sera publiée avant Rosh HaShana.

« Soyez assurés que je suis déterminé à assurer la sécurité du peuple juif », a déclaré Biden mercredi dans une tribune publiée sur le site Internet de la CNN à l’occasion de Pessah. « Je suis à vos côtés. L’Amérique est à vos côtés. Sous ma présidence, nous continuons à condamner l’antisémitisme. Ne pas dénoncer la haine, c’est être complice. »

Joe Biden a une nouvelle fois déclaré que sa décision de se présenter à l’élection présidentielle avait été motivée en partie par la marche néo-nazie meurtrière de 2017 à Charlottesville, en Virginie, et par les condamnations équivoques du président de l’époque, Donald Trump.

Mais il a également précisé que la menace provenait d’autres secteurs, notamment les attaques physiques contre des Juifs visiblement religieux, et le malaise que certains étudiants juifs ressentent sur les campus où ils disent que le plaidoyer pro-palestinien peut franchir la limite de l’antisémitisme.

« Nous voyons ce mal dans toute la société », a déclaré Biden. « Des attaques terroristes contre des synagogues. Des briques lancées à travers les fenêtres d’entreprises juives. Des tracts antisémites déposés sur les pelouses des maisons appartenant à des Juifs. Des croix gammées sur des voitures et des cimetières. Graffitis et actes antisémites dans les écoles primaires, les collèges et les lycées. Des étudiants juifs harcelés sur les campus universitaires. Des Juifs portant des vêtements religieux agressés et visés par des tirs dans les rues« .

Lors d’une table ronde organisée à la fin de l’année dernière par le Second Gentleman Douglas Emhoff [NDLT : Le mari de la Vice Présidente des USA, Kamala Harris], un certain nombre de participants ont souligné que la menace ne provenait pas uniquement de l’extrême-droite. L’envoyée de Joe Biden pour la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, a fait de ce message un élément central de sa diplomatie.

Les antisémites d’extrême-droite ont été responsables de deux attaques meurtrières contre des synagogues américaines ces dernières années – notamment à Pittsburgh, où le tireur présumé doit être jugé dans le courant du mois – et une récente analyse de l’Anti-Defamation League (ADL) a révélé qu’un groupe d’extrême-droite, la Ligue de défense des Goyim, était à l’origine d’une forte augmentation de la distribution de la littérature antisémite.

Le rapport annuel de l’ADL, publié le mois dernier, appelle les dirigeants civiques, y compris le président, à dénoncer l’antisémitisme de toutes origines.