Israël en guerre - Jour 652

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Les frappes US ont marqué un « tournant », Israël intensifie ses opérations en Iran

Tomer Bar détaille le raid surprise sur un site de production de missiles situé à plus de 2 000 km ; selon le gouverneur de Téhéran, Israël a frappé "plus de 200" sites dans la capitale

Un chasseur F-15 de l’armée de l’air israélienne se préparant à décoller pour aller bombarder l'Iran, sur une photo publiée le 22 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)
Un chasseur F-15 de l’armée de l’air israélienne se préparant à décoller pour aller bombarder l'Iran, sur une photo publiée le 22 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Le plus haut responsable militaire israélien a déclaré dimanche que le conflit entre son pays et l’Iran avait atteint un tournant décisif après les frappes américaines contre des installations nucléaires iraniennes cruciales, alors que les avions israéliens continuaient de pilonner des cibles à Téhéran et dans l’ouest de l’Iran après dix jours de combats.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a salué la coordination étroite entre les dirigeants diplomatiques et militaires israéliens et américains pour la série de frappes de grande envergure contre les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan, alors que Washington entrait dans la mêlée. Les États-Unis ont soutenu l’Opération « Rising Lion », visant à détruire la capacité de l’Iran à enrichir de l’uranium et à fabriquer des armes atomiques.

« Nous sommes arrivés à un tournant dans la bataille, après la nuit dernière, [lorsque] l’armée américaine a frappé de manière meurtrière, précise et très impressionnante des sites nucléaires centraux », a déclaré Zamir.

« Cette frappe a été rendue possible grâce au courageux leadership de nos partenaires aux États-Unis et à un effort diplomatique et militaire combiné », a-t-il ajouté, soulignant sa coordination étroite avec le chef d’état-major des armées des États-Unis, le général John Daniel Caine, et le chef du CENTCOM (Commandement central des États-Unis), le général Michael Kurilla.

Aux États-Unis, le président Donald Trump a déclaré que les douze bombes à charge pénétrante de près de 14 tonnes larguées sur le site clé d’enrichissement d’uranium souterrain de Fordo, ainsi que les attaques contre les installations nucléaires d’Ispahan et de Natanz, avaient éliminé la menace nucléaire qui pesait depuis longtemps sur Israël et l’ensemble de la région.

« Nous avons remporté hier un succès militaire spectaculaire en leur retirant la ‘bombe’ des mains (et ils l’auraient utilisée s’ils avaient pu !) », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Les dégâts causés par les frappes américaines sur l’usine d’enrichissement nucléaire d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, le 22 juin 2025. (Crédit : Image satellite ©2025 Maxar Technologies/AFP)

Mais Zamir a souligné que la campagne était loin d’être terminée pour Israël.

« Nous avons encore des cibles à frapper et des objectifs à atteindre », a-t-il ajouté.

« Nous continuons d’intensifier nos attaques conformément au plan et sommes prêts à poursuivre aussi longtemps que nécessaire. »

Selon Tsahal, une trentaine d’avions de combat ont mené des missions de bombardement dans quatre régions d’Iran dans la nuit de samedi à dimanche, visant des sites de missiles et de drones. Dans la journée, une deuxième vague de vingt avions a largué trente bombes sur divers sites, notamment dans la capitale, Téhéran.

Lors du premier raid, des dizaines de cibles ont été frappées simultanément à Ispahan, Bushehr, Ahvaz et, pour la première fois, à Yazd, selon l’armée israélienne.

Tsahal a également indiqué qu’environ 60 munitions avaient été larguées par les avions de combat lors de ces frappes.

« Dans le cadre de cette vague de frappes, des avions de combat ont pris pour cible, pour la première fois, le quartier général stratégique des missiles ‘Imam Hussein’ dans la région de Yazd, où étaient stockés des missiles longue portée Khorramshahr », a expliqué Tsahal, ajoutant qu’une soixantaine de missiles avaient été tirés sur Israël depuis cette base.

Des frappes aériennes israéliennes contre des lanceurs de missiles et des soldats iraniens en Iran, sur ces images diffusées le 22 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Selon l’armée, des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont parcouru quelque 2 200 kilomètres depuis Israël pour frapper le site, marquant ainsi l’une de leurs plus longues sorties à ce jour.

« En plein jour, nous avons surpris le quartier général des missiles Imam Hussein dans le centre de l’Iran, la cible la plus éloignée que nous ayons frappée à ce jour », a déclaré le chef de l’armée de l’air israélienne, le général Tomer Bar, dans des déclarations publiées par Tsahal.

« Nous avons détruit les missiles de Khorramshahr avant qu’ils ne soient lancés sur Israël et avons frappé les tunnels utilisés pour les stocker », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, des avions israéliens ont bombardé l’aéroport de Mashhad, à plus de 2 300 kilomètres d’Israël.

Une pilote de l’armée de l’air israélienne se dirigeant vers un avion de chasse F-16 avant de décoller pour frapper l’Iran, sur une photo publiée le 22 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Parallèlement aux frappes à Yazd, Israël a également visé des lanceurs de missiles, des sites de production de batteries de défense aérienne, un quartier général d’un régiment de drones iraniens et une installation de stockage de drones à Ispahan, Bushehr et Ahvaz, a indiqué l’armée.

Tsahal a déclaré que pendant les frappes à Yazd, un drone de l’armée de l’air avait identifié des soldats iraniens « armant des lanceurs de missiles, et les avait éliminés peu après ».

« Nous continuons à frapper l’Iran par vagues successives, perturbant la capacité de l’ennemi à lancer des salves sur le territoire israélien, réduisant ses capacités de tir et agissant de manière décisive pour défendre le front intérieur israélien et réduire les tirs de roquettes », a assuré Bar.

Une installation de missiles iraniens près de Yazd, en Iran, sur des images publiées le 22 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Selon les médias locaux iraniens, au moins neuf membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, ont été éliminés dimanche lors d’attaques israéliennes dans le centre de l’Iran.

« Suite à l’agression du régime sioniste barbare et de ses mercenaires contre deux centres militaires dans la ville de Yazd, sept membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique et deux conscrits ont été martyrisés », a rapporté l’agence de presse Tasnim, citant un communiqué du CGRI.

D’autres personnes ont été blessées lors de cette attaque, a-t-il ajouté. L’agence de presse Fars avait précédemment indiqué que les frappes israéliennes visaient deux sites militaires à Yazd.

Par ailleurs, des agences de presse iraniennes ont rapporté qu’une frappe aérienne de l’armée de l’air israélienne avait tué trois autres membres du CGRI dimanche.

Les agences de presse Mehr et Tasnim ont rapporté que l’attaque avait eu lieu dans la province de Zanjan, dans l’ouest de l’Iran.

Des automobilistes passant devant un panneau anti-Israël, à Téhéran, le 22 juin 2025. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Tsahal a annoncé dimanche soir que ses avions avaient également frappé des infrastructures utilisées pour stocker et lancer des missiles balistiques, ainsi que des satellites et des sites radar à Kermanshah et Hamedan « utilisés pour la collecte de renseignements aériens ».

L’armée a également indiqué qu’un système de défense antiaérienne avait été bombardé « au cœur de Téhéran ».

Tsahal a déclaré que ces frappes s’inscrivaient dans le cadre des efforts visant à « affaiblir les capacités militaires du régime iranien ».

Samedi soir, quelques heures avant les frappes américaines, des avions israéliens ont frappé un site de production de moteurs de missiles balistiques iraniens près de Shahrud, à environ 2 000 kilomètres d’Israël, a déclaré dimanche le porte-parole de l’armée israélienne, le brigadier général Effie Defrin.

Selon Tsahal, cette frappe a touché « des mélangeurs planétaires et des machines essentielles à la fabrication de moteurs de missiles » du type de ceux qui ont été tirés sur Israël ces derniers jours.

« Le ciblage de ce site s’inscrit dans le cadre des efforts visant à perturber l’industrie de production de missiles sol-sol du régime iranien, qui prévoit de produire des milliers de missiles dans les années à venir », a ajouté l’armée.

Israël a déclaré que son offensive massive contre les principaux dirigeants militaires iraniens, les scientifiques nucléaires, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques était nécessaire pour empêcher la République islamique de réaliser son objectif déclaré de détruire l’État juif.

L’Iran, qui revendique ouvertement la destruction d’Israël, a toujours nié chercher à se doter d’armes nucléaires. Cependant, il a enrichi de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application pacifique. Il a également empêché les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de contrôler ses installations nucléaires et a renforcé ses capacités en matière de missiles balistiques. Israël affirme qu’il a récemment pris des mesures en vue de se doter d’armes nucléaires.

Le général Dan Caine, le chef d’état-major des armées des États-Unis, s’exprimant lors d’une conférence de presse au Pentagone à Washington, le 22 juin 2025, après que l’armée américaine a frappé trois sites en Iran, se joignant directement à l’effort israélien pour détruire le programme nucléaire du pays. (Crédit : Alex Brandon/AP)

Les États-Unis se sont brièvement joints au combat dimanche matin, en utilisant des bombardiers lourds pour larguer des munitions à pénétration profonde, jugées essentielles pour atteindre les installations nucléaires profondément enfouies sous terre, mais trop lourdes pour les avions de combat israéliens.

Selon des responsables américains, l’opération, baptisée « Midnight Hammer », a mobilisé quatorze bombes antibunker, plus d’une vingtaine de missiles Tomahawk et plus de 125 avions militaires, dont sept bombardiers furtifs B-2.

Alors que les États-Unis ont mis en garde l’Iran contre toute riposte contre des cibles américaines, le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré que les États-Unis devraient « s’attendre à une riposte » lors d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron.

Quelques heures après l’attaque, l’Iran a lancé ce qu’il a déclaré être sa vingtième salve contre Israël depuis le début des combats, tirant une vingtaine de missiles balistiques qui ont fait plus de 80 blessés en Israël.

« Ce sont des jours difficiles pour toute la société israélienne », a déclaré Zamir, faisant référence au barrage de missiles.

Au cours des dix derniers jours, l’Iran a lancé plus de 500 missiles balistiques et environ 1 000 drones sur Israël.

« Tsahal a démontré sa détermination et ses capacités ; quiconque tentera de nous défier en paiera le prix fort. Nous ne ferons aucun compromis sur la sécurité des civils de l’État d’Israël », a ajouté Zamir.

Vue générale de Téhéran, le 22 juin 2025. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Jusqu’à présent, les attaques de missiles iraniennes ont tué 24 personnes et blessé des milliers d’autres en Israël, d’après les responsables de la santé et les hôpitaux. Certains missiles ont touché des immeubles d’habitation, une université et un hôpital, provoquant d’importants dégâts.

Par ailleurs, dimanche, le gouverneur de Téhéran a déclaré que plus de 200 sites dans la capitale iranienne avaient été touchés par des frappes israéliennes depuis le début de la guerre, le 13 juin.

« Le régime sioniste usurpateur a attaqué plus de 200 sites », a déclaré Mohammad Sadegh Motamedian, gouverneur de Téhéran, à la télévision d’État.

Il a ajouté que plus de 120 logements avaient été « entièrement détruits », tandis que 500 autres avaient subi des « dommages ».

Motamedian a fait cette annonce avant qu’Israël ne lance de nouvelles frappes dimanche soir.

Israël affirme que ses frappes aériennes visent à détruire les programmes nucléaires et balistiques de la République islamique, qui constituent une menace existentielle.

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