Mélenchon rejette la responsabilité de l’attaque de l’Iran contre Israël sur Netanyahu

Alors qu’Israël venait de vivre des heures de terreur, marquée par une attaque massive de l’Iran qui a envoyé environ 200 missiles balistiques sur le territoire de l’État hébreu, et par un attentat qui a coûté la vie à sept personnes à Tel Aviv ce 1ᵉʳ octobre, Jean-Luc Mélenchon s’est empressé de commenter l’offensive iranienne en rejetant la responsabilité sur… Benjamin Netanyahu.

« Après le Liban et le Yémen, Netanyahu entre en guerre avec l’Iran », a écrit sur X le fondateur de la France insoumise (LFI), parti de la gauche radicale française, très hostile à Israël et régulièrement accusé d’antisémitisme.

Le candidat malheureux à trois reprises à la présidentielle a accusé le Premier ministre israélien de provoquer la guerre avec ses « divers assassinats ». « Netanyahu plonge toute la région dans une guerre totale. Il expose la population d’Israël aux pires risques de son histoire. Il a ruiné la paix et le droit à la vie de millions de personnes. À présent, le monde entier paie le prix de son impunité », a-t-il poursuivi.

Après le Liban et le Yémen, Netanyahu entre en guerre avec l’Iran. C'est son plan depuis des mois avec les divers assassinats. La France n'a rien à faire dans cette escalade. Netanyahu plonge toute la région dans la guerre totale. Il expose la population d'Israël aux pires…

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 1, 2024

Il y a quelques jours, le chef des Insoumis avait déclaré, toujours sur X, que la communauté internationale devait armer le Liban pour se défendre contre Israël, comme elle l’a fait avec l’Ukraine, affirmant que le pays « a le droit de se défendre contre Netanyahu ». Mélenchon établit ainsi une équivalence entre le régime de Poutine, et son invasion de l’Ukraine, et le gouvernement israélien qui se bat contre un groupe terroriste pro-Iran à cause duquel près de 60 000 de ses citoyens ont dû évacuer leur maison. Le patron de LFI omet cependant de mentionner les roquettes tirées par le Hezbollah sur le territoire israélien, les cinquante victimes, majoritairement civiles, ainsi que les plans d’invasion du nord d’Israël révélés par Tsahal.

Catastrophe. L'invasion du Liban est commencée. Le Liban a le droit de se défendre contre Netanyahu. Et les pays soutiens du droit international doivent lui en donner les moyens comme aux Ukrainiens. Solidarité et fraternité avec les Libanais.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 30, 2024

Invité à commenter ces déclarations sur le plateau de BFMTV-RMC, François Hollande, ancien président de la République, a jugé que : « Jean-Luc Mélenchon pense que c’est en tenant un discours anti-israélien qu’il peut mobiliser les quartiers populaires. Il fait un calcul électoral, tout en ayant, j’imagine, des convictions qui ne sont pas les miennes. »

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, a elle affirmé sur LCI mardi « qu’il n’y a pas de guerre contre le Hezbollah qui est menée par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu. C’est une guerre contre le peuple libanais ».

« Il est anormal, inacceptable, pour un pays allié comme l’est le Liban pour la France que nous acceptions une seule seconde le franchissement des frontières, parce que le franchissement des frontières est une violation du droit international que personne n’accepterait d’aucun État dans le monde. Donc il faut absolument stopper Netanyahu, qui non seulement continue le génocide en cours à Gaza, et là a commencé une offensive qui est une invasion du Liban – et je mets les termes qu’il faut – avec une France qui est étrangement silencieuse. Il y a deux Français qui sont morts, notamment une femme de 87 ans, des enfants… On parle de 600 morts juste la semaine dernière, et d’un million de personnes déplacées, c’est à dire un sixième de la population libanaise. C’est inacceptable. La France doit agir à la fois sur l’embargo sur les armes à l’encontre de Netanyahu et de l’État d’Israël, sur des sanctions vis-à-vis d’Israël, elle doit agir pour suspendre l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, et elle doit reconnaître immédiatement l’État de Palestine, parce que faire cesser le génocide à Gaza, c’est faire cesser la guerre au Liban », a-t-elle estimé.

Interrogée sur l’élimination d’Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, Mathilde Panot a répondu : « Je ne pleure pas la mort de Nasrallah. Les gens du Hezbollah ne sont pas des enfants de cœur, loin s’en faut. Mais le Hezbollah est un mouvement politique. Pourquoi ? Parce qu’ils ont des élus au Parlement libanais. La diplomatie française ne considère pas le Hezbollah comme un mouvement terroriste. Quand vous regardez au niveau européen ou au niveau international, la branche armée est considérée comme terroriste. Non seulement ce ne sont pas nos méthodes, les assassinats politiques. Je suis scandalisée d’avoir vu sur autant de plateaux des gens qui s’émerveillaient des merveilles technologiques qu’avaient fait Israël lorsque des bipeurs et des talkies ont explosé un peu partout, dans la vie quotidienne des gens, avec des enfants qui ont été tués dans ces explosions de bipeurs. Ce ne sont pas nos méthodes. Ce qui devrait vous inquiéter, ce n’est pas la manière dont le droit international, dont les différentes organisations qualifient le mouvement du Hezbollah. »

« Je veux que la France – comme l’ensemble des pays, parce que ce qui est possible au Liban n’est possible que parce qu’il y a un soutien actif des États-Unis, de puissances européennes – la France a pour devoir d’aider par tous les moyens l’armée régulière du Liban à défendre sa souveraineté, par tous les moyens. » Interrompue, son interlocuteur lui rappelant que l’armée libanaise « n’existe plus », Mathilde Panot a répondu que « la France a 1 600 casques bleus au Liban, qu’il y a accessoirement 23 000 Français qui vivent au Liban, qu’il y a 40 000 Libanais qui vivent aujourd’hui en France. J’ai donné des pistes : la question de l’embargo sur les armes de Netanyahu est une question centrale. S’il s’agit […] de dire que c’est une guerre contre le Hezbollah, je ne suis pas d’accord. Ce qui est en train d’être fait est une guerre contre le peuple libanais, et c’est inacceptable à nos portes. »

Il y a 700 Français casques bleus, le plus gros contingent. Israël ne se bat pas contre le parti politique du Hezbollah mais bien contre sa branche armée.

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