Délit de fuite à Netanya : Des manifestants exigent l'inculpation de la conductrice qui a tué un enfant

Des manifestants israéliens de la communauté éthiopienne ont bloqué une autoroute principale à Tel Aviv lundi pour protester contre la manière dont la police a traité un délit de fuite qui a coûté la vie à un petit garçon il y a plusieurs mois, accusant les autorités de racisme et d’avoir été trop indulgentes dans cette affaire.

Rafael Adana, avait quatre ans le 6 mai, lorsqu’il a été renversé par une voiture alors qu’il se promenait avec son grand-père à Netanya le jour de Shabbat. Grièvement blessé, il est décédé à l’hôpital quelques jours plus tard.

La conductrice, une femme de 70 ans, a pris la fuite, et a affirmé par la suite qu’elle n’avait « pas senti » le véhicule heurter quoi que ce soit. Elle s’est rendue à la police quelques heures plus tard pour y témoigner sur la collision, selon la Douzième chaîne. Elle a ensuite été assignée à résidence.

Depuis lors, aucune poursuite n’a été engagée contre la conductrice, et la famille d’Adana ainsi que d’autres activistes exigent que des mesures soient prises par le parquet et que la famille soit autorisée à visionner les images de l’accident avec délit de fuite.

Les enquêteurs ont tenté de déterminer si c’était la conductrice qui avait dévié de sa voie et heurté le garçon alors qu’il se trouvait sur le trottoir, ou si, au contraire, c’était ce dernier qui se trouvait sur la rue, a rapporté la Douzième chaîne.

Adana appartenait à la communauté éthiopienne-israélienne. De nombreux activistes appartenant eux aussi à cette communauté réclament que des mesures soient prises. Ce n’est pas la première fois que cette communauté accuse les autorités d’appliquer un traitement juridique discriminatoire.

Lundi matin, des dizaines de manifestants ont protesté devant le bureau du procureur de l’État à Tel Aviv, avant de se diriger vers l’autoroute Ayalon, où ils ont bloqué la circulation. La police a dispersé les manifestants au bout d’une trentaine de minutes. Les activistes ont ensuite bloqué la circulation au carrefour Azrieli, situé à proximité.

עשרות מפגינים חוסמים את איילון לכיוון דרום בדרישה להחמרת האישום נגד דורסת הילד רפאל אדנה. המשטרה מנסה לפנות אותם@yonatanraveh11 @hadasgrinberg https://t.co/ihFPbns0bl pic.twitter.com/hiRx3fPnG7

— כאן חדשות (@kann_news) August 21, 2023

Les manifestants portaient des chemises sur lesquelles était imprimé le visage du garçon, scandaient « Justice pour Rafael » et portaient des pancartes sur lesquelles était écrit « Nous sommes tous Rafael ». Ils ont déclaré qu’ils avaient l’intention de continuer à manifester jusqu’à ce que la conductrice soit inculpée.

Rafael Adana (Crédit : Facebook – utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

« S’il s’était appelé Rafael Heshin ou Rafael Rubinstein, il y aurait probablement déjà eu une inculpation », a déclaré le père du garçon à la foule, suggérant que la famille faisait l’objet d’une discrimination.

La députée Tsega Melaku (Likud), d’origine éthiopienne, a déclaré lors de la manifestation : « Il n’y a pas d’égalité devant la loi. Ce pays a un système de castes ».

« La personne qui a percuté Rafael est une meurtrière qui l’a laissé se vider de son sang », a-t-elle ajouté. « Nous sommes ici pour demander justice aux procureurs.

« Il ne devrait pas y avoir de pardon pour un délit de fuite. L’État d’Israël doit déclarer la guerre aux conducteurs qui renversent quelqu’un et s’enfuient sans lui porter assistance, » a déclaré Or Yarok, une organisation de sécurité routière.

Des membres de la communauté éthiopienne et d’autres personnes, lors d’une manifestation pour demander justice pour Rafael Adana, 4 ans, qui a été écrasé et tué dans un accident de voiture à Netanya en mai, bloquent l’autoroute Ayalon à Tel Aviv, le 21 août 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

En 2019, la communauté éthiopienne d’Israël avait organisé d’importantes manifestations à la suite de la mort d’un de ses membres, tué par un policier qui n’était pas en service.

En 2015, une grande manifestation de soutien à la communauté éthiopienne contre les brutalités policières et le racisme a tourné à la violence, transformant la place Rabin de Tel Aviv en une gigantesque bagarre de rue.

Les membres de la communauté ont également accusé les gouvernements successifs pour leur négligence à l’égard d’un Éthiopien-Israélien, Avraham Mengistu, qui serait détenu par le groupe terroriste Hamas à Gaza.