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Trump nomme un rabbin de Miami comme envoyé spécial américain contre l’antisémitisme

Yehuda Kaploun, proche du mouvement Habad et soutien actif de Trump, succède à Deborah Lipstadt ; sa nomination suscite des critiques et des commentaires haineux en ligne

Donald Trump et le rabbin Yehuda Kaploun allument une bougie lors d'un événement de commémoration du 7 octobre au Trump National Doral Golf Club, le 7 octobre 2024, à Doral, en Floride. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)
Donald Trump et le rabbin Yehuda Kaploun allument une bougie lors d'un événement de commémoration du 7 octobre au Trump National Doral Golf Club, le 7 octobre 2024, à Doral, en Floride. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)

JTA – Le président américain Donald Trump a nommé un nouvel envoyé spécial chargé de surveiller et de combattre l’antisémitisme : le rabbin Yehuda Kaploun, homme d’affaires et collecteur de fonds basé à Miami.

« Yehuda est un homme d’affaires prospère, un fervent défenseur de la foi juive et du droit de son peuple à vivre en paix, à l’abri de la persécution », a écrit Trump sur Truth Social, en annonçant son choix. « Face à la montée dangereuse de l’antisémitisme, Yehuda sera le représentant le plus fort pour les Américains et pour tous les Juifs à travers le monde. Il promouvra la PAIX. Félicitations Yehuda ! »

L’annonce a déclenché une vague de commentaires violemment antisémites sur Truth Social, le réseau social de Trump, prisé de ses partisans. « Personne ne croit que l’antisémitisme soit un problème, sauf les sionistes. Je critiquerai notre plus grand ennemi quand je le voudrai », a écrit un internaute.

« Combattre l’antisémitisme ? Les gens n’ont-ils pas le droit constitutionnel d’aimer et de détester qui ils veulent ? Et puis, c’est quoi ce nom, Yehuda ? Ça ne sonne pas très américain », a ajouté un autre.

Kaploun est affilié au mouvement orthodoxe Habad. Il a été l’un des soutiens actifs de Trump pendant la dernière campagne, en tant que collecteur de fonds et en tant que représentant communautaire. Il était présent aux côtés du président lors de la cérémonie organisée en Floride pour marquer le premier anniversaire du pogrom du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.

Avant l’élection, interrogé par le magazine orthodoxe Mishpacha sur un éventuel rôle au sein d’une future administration Trump, Kaploun avait répondu qu’il ne « pense pas à un poste », ajoutant que « ce qui compte pour moi, c’est de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider Trump à gagner, afin que nous, les Juifs du monde entier, puissions nous sentir plus en sécurité. ».

Le candidat à la présidence américaine et ancien président Donald Trump lors d’un événement consacré à la lutte contre l’antisémitisme aux côtés de Miriam Adelson et de Rabbi Yehuda Kaploun, au Trump National Golf Club Bedminster à Berdminster, dans le New Jersey, le 15 août 2024. (Crédit : Adam Gray/Getty Images/AFP)

Le poste d’envoyé spécial, désormais promu au rang d’ambassadeur, doit être confirmé par le Sénat. Il constitue la plus haute fonction américaine en matière de lutte contre l’antisémitisme, principalement à l’international. Kaploun, introduit auprès de Trump par Miriam et feu Sheldon Adelson, les principaux donateurs juifs du camp républicain, a déclaré dans Mishpacha où, selon lui, se situait la menace principale pour les Juifs.

« Les démocrates ont peur de dire ‘terrorisme islamique radical’ tandis que Trump le dit sans détour », a déclaré Kaploun. « Il parle sans crainte de la menace que représente l’Iran et il dit sans ambages que l’objectif de ce pays est de détruire les États-Unis. Pendant ce temps, les démocrates refusent même de qualifier les égorgeurs de femmes et les kidnappeurs d’enfants de terroristes. Comment peut-on accepter cela ? »

Il a également présenté une vision sombre de l’antisémitisme aux États-Unis. « Notre réalité actuelle ressemble à celle des Juifs allemands des années 1930, juste avant la Nuit de Cristal », a-t-il dit. « Eux aussi vivaient paisiblement, jusqu’à ce que le sol tremble sous leurs pieds. Et aujourd’hui, aux États-Unis, le sol tremble déjà. »

S’il est confirmé, Kaploun rejoindra une administration qui cite régulièrement l’antisémitisme pour justifier de nouvelles politiques, comme l’annulation de visas pour les étudiants impliqués dans des manifestations pro-palestiniennes, le gel de financements fédéraux à certaines universités, ou encore la surveillance des réseaux sociaux d’immigrants.

Il succédera à Deborah Lipstadt, historienne de l’antisémitisme, nommée par l’administration Biden. Sous son mandat, le bureau s’est élargi, s’attaquant aussi bien aux menaces internationales qu’aux dérives internes aux États-Unis.

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