Israël en guerre - Jour 625

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Yosef : « Si les déserteurs haredim sont arrêtés, les ultra-orthodoxes quitteront Israël »

"S'ils viennent dans les yeshivot et arrêtent les étudiants... nous partirons tous à l'étranger", a, une nouvelle fois, menacé l'ancien Grand Rabbin séfarade

Illustration : Le grand rabbin sépharade Yitzhak Yosef lors de la vente du hametz de l'État d'Israël avant la fête de Pessah, à Jérusalem, le 21 avril 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Illustration : Le grand rabbin sépharade Yitzhak Yosef lors de la vente du hametz de l'État d'Israël avant la fête de Pessah, à Jérusalem, le 21 avril 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Si le gouvernement arrête des étudiants de yeshiva pour s’être soustraits aux obligations militaires, la communauté ultra-orthodoxe – ou haredi – sera contrainte de quitter Israël, a menacé mercredi l’ancien grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef. Cet avertissement fait suite au lancement d’une opération de l’armée israélienne visant à arrêter les personnes qui ont ignoré les ordres de conscription.

« S’ils nous obligent à nous enrôler dans l’armée, les étudiants de yeshiva, s’ils viennent dans les yeshivot et arrêtent les étudiants, [alors] nous n’avons plus le droit d’exister ici [et] nous partirons tous à l’étranger, nous ne resterons pas ici », a déclaré Yosef dans un discours publié par le site d’information ultra-orthodoxe Kikar HaShabbat.

Proclamant que « notre Torah protège les soldats », Yosef a fait valoir que les défenses antimissiles d’Israël n’avaient réussi à bloquer les attaques que grâce aux Haredim qui étudient en yeshiva.

Si les politiciens laïcs comprenaient cela, a-t-il poursuivi, ils augmenteraient considérablement le nombre d’Israéliens étudiant à plein temps dans les yeshivot.

Dans un autre extrait diffusé mercredi par la Treizième chaîne, Yosef déclare que des parents haredim inquiets le contactent fréquemment et qu’il doit les rassurer en leur affirmant que leurs enfants ne seront pas arrêtés.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait assuré à ses alliés ultra-orthodoxes, qui ont menacé de renverser le gouvernement si un seul étudiant de yeshiva était arrêté, qu’aucune arrestation de ce type n’était prévue.

Des Juifs ultra-orthodoxes manifestant contre leur enrôlement dans l’armée devant un centre de recrutement, à Jérusalem, le 28 avril 2025. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)

Yosef est le fils du défunt chef spirituel du parti Shas, Ovadia Yosef. Il exerce une influence considérable au sein de cette faction, qui fait partie de la coalition Netanyahu.

C’est la seconde fois que Yosef menace d’un exode massif des Haredim d’Israël à cause de la question du service militaire. En mars dernier, alors qu’il était Grand Rabbin, il avait averti que les Juifs ultra-orthodoxes quitteraient Israël en masse si le gouvernement mettait fin aux exemptions de service militaire obligatoire dont bénéficie cette communauté.

« S’ils nous obligent à nous enrôler dans l’armée, nous partirons tous à l’étranger », a déclaré Yosef lors d’une conférence hebdomadaire.

« On va acheter un billet d’avion… Et nous partirons. »

Il a ensuite affirmé que ses propos avaient été « déformés » et déclaré « qu’il est nécessaire de prier chaque jour pour les soldats qui donnent leur vie pour les habitants de ce pays ».

En juin, la Haute Cour a statué que l’exemption dont bénéficiaient les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva depuis des décennies n’avait aucun fondement juridique. Depuis lors, Tsahal a envoyé près de 19 000 tzav rishon – ou premier ordre de conscription – aux membres de la communauté haredi, mais seuls 319 d’entre eux se sont effectivement enrôlés.

Actuellement, environ 80 000 Haredim âgés de 18 à 24 ans sont éligibles au service militaire et ne se sont pas enrôlés.

En décembre, Yosef a été enregistré alors qu’il disait à des étudiants de yeshiva : « Si vous recevez un ordre d’enrôlement militaire, déchirez-le, jetez-le dans les toilettes et tirez la chasse. N’y pensez pas, n’ayez pas peur. »

Le chef du Shas, Aryeh Deri, rencontrant Moshe Maya, haut-membre du Conseil des Sages de la Torah du Shas, le 26 juin 2024. (Crédit : Autorisation)

Yosef n’est pas le seul rabbin affilié au Shas à appeler au refus de la conscription. L’été dernier, le rabbin Moshe Maya, haut membre du Conseil des Sages de la Torah du Shas, avait déclaré sur les ondes de la radio Kol BeRamah qu’il était « interdit [même] aux personnes ne se consacrant pas entièrement à l’étude de rejoindre l’armée », car elles « finiraient par violer le Shabbat ».

Toute personne incitant autrui à se soustraire au devoir militaire en temps de guerre est passible d’une peine de quinze ans d’emprisonnement en vertu de la loi.

En avril, le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a appelé la police à appliquer cette loi contre les dirigeants haredim, citant notamment Yosef et le rabbin Dov Lando, président du Conseil des Sages de la Torah, organe dirigeant du parti Degel HaTorah.

Dans une lettre ouverte publiée en mars, Lando, âgé de 94 ans, a demandé aux étudiants des yeshivot de « ne pas se présenter au bureau de recrutement » s’ils recevaient une convocation.

Lando est également membre du conseil d’administration du Vaad HaYeshivot (Comité des Yeshivot) et est lié à l’organisation « Lemaancha » (Pour ton bien). Ces deux lignes d’assistance téléphonique conseillent aux étudiants des yeshivot d’ignorer les ordres de conscription.

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