Israël en guerre - Jour 396

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Riposte : Tsahal frappe des sites militaires à travers l’Iran durant plusieurs heures

Les avions de chasse ont survolé le ciel de la République islamique lors d'une opération sans précédent, Israël affirmant avoir frappé des défenses aériennes, des sites clés de missiles et de drones, en réponse à des "mois d'attaques"

Israël a lancé une frappe de représailles très attendue contre l’Iran dans la nuit de vendredi à samedi, près de quatre semaines après le barrage massif de missiles balistiques de la République islamique tiré lors d’une deuxième attaque directe sur l’État hébreu. L’armée israélienne a déclaré que les « frappes précises » de l’armée de l’air visaient des sites militaires stratégiques, en particulier des sites de fabrication et de lancement de drones et de missiles balistiques, ainsi que des batteries de défense aérienne.

Les premières informations faisant état d’explosions près de Téhéran ont commencé à émerger vers 2h15, heure locale, et Tsahal a rapidement publié un communiqué confirmant attaquer, en réponse à « des mois d’attaques continues du régime iranien contre l’État d’Israël ».

Les frappes ont été menées en plusieurs vagues au cours de plusieurs heures, dans diverses régions d’Iran, la République islamique fermant son espace aérien pendant toute la durée de l’opération et ne semblant guère capable de contrer l’attaque. Des frappes ont été signalées dans les régions de Téhéran, Karaj, Ispahan et Chiraz.

L’opération, qui a touché des cibles situées à quelque 1 600 kilomètres, a constitué une attaque sans précédent par son ampleur, sa durée et le fait qu’Israël en ait immédiatement reconnu la responsabilité.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontrant le ministre de la Défense Yoav Gallant et des commandants de l’armée israélienne, dans le bunker situé sous les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, Sur une photo diffusée le 26 octobre 2024. (Crédit : Avi Ohayun/GPO)

La première vague d’attaques visait apparemment les capacités de défense aérienne de l’Iran, à la fois pour garantir la liberté d’opération de Tsahal pendant les sorties de samedi et pour préparer le terrain en vue d’autres frappes, si l’Iran venait à riposter. Alors que la campagne était en cours, les médias d’État syriens ont rapporté qu’Israël avait frappé plusieurs sites militaires dans le sud et le centre du pays, une mesure peut-être prise pour permettre à l’armée de l’air d’opérer plus librement en Iran.

Les vagues suivantes ont frappé des sites de fabrication de drones et de missiles balistiques – ceux qui ont été utilisés lors des attaques directes de l’Iran contre Israël le 14 avril et le 1er octobre – ainsi que des sites utilisés pour lancer de telles armes.

L’Iran a confirmé qu’une attaque israélienne avait visé des sites militaires dans la capitale Téhéran et dans d’autres régions du pays, mais a déclaré qu’elle avait causé des « dégâts limités » et que les systèmes de défense aérienne avaient réussi à contrer une grande partie des attaques – une affirmation rejetée par Israël.

Tsahal a annoncé à 6 heures du matin que l’assaut avait été mené à bien, que « tous les objectifs avaient été atteints » et que tous les avions étaient rentrés sains et saufs. Israël a baptisé cette opération « Jour de Rédemption », en référence à Yom Kippour. Des dizaines d’appareils de l’armée de l’air, dont des chasseurs, des ravitailleurs et des avions espions, ont participé à cette opération « complexe » à quelque 1 600 kilomètres d’Israël.

Tsahal a déclaré que les frappes avaient donné à l’armée de l’air « une plus grande liberté d’action aérienne en Iran » et qu’elle disposait d’une vaste banque de cibles qu’elle pourrait frapper à l’avenir si nécessaire.

« Le régime iranien et ses mandataires dans la région attaquent Israël sans relâche depuis le 7 octobre [2023], sur sept fronts, y compris des attaques directes depuis le sol iranien », a rappelé l’armée. « Comme tout autre pays souverain dans le monde, l’État d’Israël a le droit et le devoir de répondre. »

Après les frappes, Tsahal a déclaré tenir une évaluation sur une éventuelle réponse iranienne à l’attaque, mais pour l’heure, il n’y a pas de changement dans les consignes sécuritaires pour les civils. L’armée a ajouté que ses « capacités défensives et offensives sont pleinement mobilisées » et qu’elle « fera tout ce qui est nécessaire pour défendre l’État d’Israël et le peuple d’Israël ».

« L’Iran a frappé Israël à deux reprises… et en a payé le prix », a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, dans un communiqué, faisant référence aux attaques directes de l’Iran contre Israël en avril et au début de ce mois. « Nous nous concentrons sur les objectifs de la guerre [contre le groupe terroriste palestinien du Hamas] à Gaza et [contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah] au Liban. C’est l’Iran qui continue à faire pression pour une escalade régionale de grande ampleur. »

Une page du site Flightradar24, prise à Nicosie tôt le 26 octobre 2024, affichant les vols commerciaux autour de l’espace aérien de l’Iran. (Crédit : AFP)

« Si le régime iranien commettait l’erreur d’entamer un nouveau cycle d’escalade, nous serions obligés de réagir », a-t-il poursuivi. « Notre message est clair : tous ceux qui menacent l’État d’Israël et cherchent à entraîner la région dans une escalade plus large paieront un lourd tribut. Nous avons démontré aujourd’hui que nous avons à la fois la capacité et la détermination d’agir de manière décisive, et nous sommes prêts – en attaque et en défense – à défendre Israël et le peuple d’Israël. »

Ynet a cité une source israélienne au fait de l’affaire : « Les renseignements fournis ici par le Directorat des Renseignements militaires de Tsahal relevaient de la science-fiction, au-delà de l’imagination ». Il a ajouté que les renseignements très précis ont permis à Israël de frapper « une usine irremplaçable » à l’origine de la fabrication de missiles surface-surface.

Les dirigeants politiques israéliens n’ont fait aucun commentaire pour le moment, mais le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié une photo de lui, entouré du ministre de la Défense Yoav Gallant et des principaux généraux de Tsahal aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, au moment où l’opération a été lancée. Il a déclaré par la suite qu’il avait procédé à une évaluation de la situation sécuritaire avec Gallant et les chefs de Tsahal, de l’agence de renseignement du Mossad et de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet.

L’armée a indiqué que le chef d’état-major, le lieutenant-général Herzl Halevi, se trouvait également à la Kirya pour commander les frappes depuis le centre de commandement de l’armée de l’air, avec son chef, le général de division Tomer Bar.

Le chef d’état-major, le lieutenant-général Herzl Halevi, et le commandant de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar, dans un bunker situé sous les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, sur une photo diffusée le 26 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Dans un communiqué, les Iraniens ont déclaré qu’Israël avait attaqué des cibles militaires dans les provinces de Téhéran, Khuzestan et Ilam.

« Les fortes détonations entendues autour de Téhéran étaient liées à l’activation du système de défense aérienne contre les actions du régime sioniste [Israël] qui a attaqué trois sites à l’extérieur de la ville de
Téhéran », a rapporté la télévision d’État, citant des responsables de la défense aérienne de la province de Téhéran.

Une source israélienne non identifiée a déclaré à Ynet que la revendication iranienne d’interception était « un mensonge. Ça a été [pour eux] un échec total, il n’y a eu aucune interception ».

Selon un responsable israélien cité par NBC News, Israël n’a visé aucune installation nucléaire ni champs pétroliers iraniens et s’est concentré sur des cibles militaires.

« Nous visons des choses qui ont pu nous menacer par le passé ou qui pourraient le faire à l’avenir », a déclaré ce responsable.

L’administration du président américain Joe Biden avait pressé Israël de ne pas frapper les sites nucléaires ou pétroliers, tout en soutenant le droit d’Israël à répondre à l’attaque de missiles balistiques lancée par l’Iran le 1er octobre.

Un responsable américain a déclaré à Reuters que Jérusalem avait prévenu Washington avant les frappes, soulignant que les États-Unis n’étaient pas impliqués dans l’opération.

« Nous comprenons qu’Israël mène des frappes ciblées contre des installations militaires en Iran dans le cadre d’un exercice d’autodéfense et en réponse à l’attaque de missiles balistiques lancée par l’Iran contre Israël le 1er octobre », a déclaré Sean Savett, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Maison Blanche.

Une image non confirmée circulant sur les réseaux sociaux voulant montrer le site d’une explosion dans la région de Téhéran aux premières heures du 26 octobre 2024, alors qu’Israël annonce avoir effectue des « frappes précises » sur des cibles militaires iraniennes. (Crédit : Réseaux sociaux ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

L’agence de presse semi-officielle iranienne Fars a rapporté que plusieurs bases militaires dans la région de Téhéran ont été visées par des frappes israéliennes, précisant que plusieurs bases situées dans les zones ouest et sud de la capitale ont été attaquées.

Des sources citées par l’agence de presse Tasnim ont menacé l’Iran de répondre à toute « agression » israélienne.

« Il ne fait aucun doute qu’Israël devra faire face à une réaction proportionnelle à toute action qu’il entreprendra », ont déclaré les sources citées par Tasnim.

L’Iran s’était préparé à des représailles israéliennes après sa dernière attaque directe contre Israël, au cours de laquelle il a tiré 201 missiles balistiques qui ont envoyé la plupart des Israéliens dans des abris anti-atomiques le 1er octobre, tué un Palestinien en Cisjordanie et causé des dégâts dans des zones résidentielles et sur des bases militaires – bien que Tsahal ait déclaré que l’attaque n’avait pas eu d’impact opérationnel.

Netanyahu a également blâmé « les agents de l’Iran » pour une attaque menée par un drone tiré par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah samedi dernier, qui a brisé une fenêtre et causé d’autres dégâts mineurs à son domicile de Césarée. Le Premier ministre, qui n’était pas chez lui à ce moment-là, a qualifié l’attaque de tentative d’assassinat et a averti que quiconque ferait du mal à des Israéliens paierait « un lourd tribut ».

L’Iran a déclaré que l’attaque du 1er octobre était une réponse aux frappes au Liban qui ont éliminé le mois dernier le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et une grande partie des hauts dirigeants du groupe terroriste chiite libanais, ainsi qu’à l’assassinat du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le 31 juillet, dans une explosion qui a été largement imputée à Israël malgré son silence sur la question.

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