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Ce que l’on sait sur la captivité des 6 ex-otages relâchés samedi
Le Hamas a obligé deux otages toujours détenus à Gaza à regarder la cérémonie de libération de samedi depuis un véhicule devant la la scène érigée ; Les otages ont été enchaînés, affamés, enfermés dans le noir
Quatre Israéliens — Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert et Eliya Cohen — qui ont été relâchés samedi après plus de 500 jours de captivité par le groupe terroriste du Hamas, ont été enchaînés dans l’obscurité, affamés et psychologiquement maltraités à Gaza, ont-ils déclaré, ainsi que les membres de leur famille, à leur retour.
Deux autres otages — Avera Mengistu et Hisham al-Sayed — qui, souffrant de troubles mentaux, sont entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef il y a une dizaine d’années, sont rentrés chez eux samedi hébétés, et ont été décrits par leurs proches comme relativement impassibles à leur retour.
Le groupe terroriste a encore exhibé cinq des six otages sur des scènes lors de « cérémonies » de propagande dans deux endroits de Gaza avant de les remettre à la Croix-Rouge, tandis qu’Al-Sayed a été remis séparément à l’organisation humanitaire plus tard dans la journée, sans cérémonie.
Il s’agit des six derniers otages vivants dont la libération est prévue dans le cadre de la première phase de l’accord de libération d’otages entre Israël et le groupe terroriste du Hamas, qui a donné un coup d’arrêt aux combats dans la bande de Gaza en janvier après quinze mois de guerre déclenchée par l’invasion du sud d’Israël menée par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle les terroristes ont tué plus de 1 200 personnes et en ont pris 251 en otage dans la bande de Gaza.
Les quatre derniers otages sur les 33 figurant dans la première phase de l’accord, et qui seraient tous considérés comme morts, devraient être libérés jeudi.
Contraints d’assister à la libération de leurs amis
Nouveau signe de la dépravation du Hamas, le groupe terroriste a fait venir deux otages encore en captivité pour assister à l’une des cérémonies de libération de samedi.
Dans une vidéo publiée par le Hamas, Eviatar David et Guy Gilboa-Dalal apparaissent à l’intérieur d’un véhicule près de la scène dressée par le groupe terroriste pour la libération de trois otages à Nuseirat, dans le centre de Gaza.
On les voit dans la vidéo appeler les responsables israéliens à obtenir leur libération, alors qu’ils regardent Omer Shem Tov, Eliya Cohen et Omer Wenkert être libérés après 505 jours de captivité.
Il s’agit du premier signe de vie d’Eviatar David rendu public depuis son enlèvement le 7 octobre 2023, et du premier signe de vie de Gilboa-Dalal depuis juin 2024. Leurs familles ont autorisé les médias israéliens à publier la vidéo de propagande du Hamas.
La sœur de David, Yeela, a qualifié le Hamas de « monstres » après avoir regardé la vidéo, déclarant sur Instagram : « Ils sont vivants. [Le Hamas] les a placés tous les deux ce matin dans la situation la plus horrible et la plus diabolique qui soit. Il n’y a pas de limite au cynisme tordu de ces monstres. Je vous admire, mes frères ».
La libération de ces deux otages n’est prévue que dans la deuxième phase, qui n’a pas encore été conclue, de l’accord de cessez-le-feu.
Un otage forcé d’embrasser un terroriste du Hamas lors de la « cérémonie »
Omer Shem Tov, enlevé au festival de musique Nova lors de l’assaut du Hamas, a été détenu seul dans un tunnel pendant 450 jours de sa captivité, qui a duré plus de 16 mois, a déclaré son père à la chaîne publique Kan.
« Les 50 premiers jours, il était avec Itay Regev, et les autres jours, il était seul », a déclaré Malki Shem Tov, le père d’Omer.
Itay Regev — l’ami d’Omer qui a été enlevé au festival en même temps que lui — a été libéré en novembre 2023 dans le cadre d’un précédent accord de libérations d’otages.
Malki Shem Tov a déclaré que son fils « n’a pas du tout vu la lumière du jour ».
Néanmoins, il a déclaré que son fils était revenu le même que celui qui avait été kidnappé : il est toujours « Omer le drôle, Omer l’optimiste — avec juste 16-17 kilos en moins ».
Le père de l’otage libéré a également évoqué les images de son fils embrassant deux combattants du Hamas sur le front lors de la cérémonie de propagande organisée pour sa libération samedi matin — des images qui seraient devenues virales sur les médias sociaux en langue arabe, censées témoigner de la gratitude de l’otage à l’égard du groupe terroriste.
Omer « nous a dit qu’ils l’ont obligé à saluer et à embrasser le garde qui se tenait à côté de lui. Il a dit qu’ils lui ont dit ce qu’il devait faire. Vous pouvez voir sur les images que quelqu’un s’est approché de lui et lui a dit ce qu’il devait faire », a déclaré son père.
Shem Tov, qui a été détenu dans une partie du réseau de tunnels souterrains du Hamas, a été très peu exposé aux médias, a rapporté Kan, mais a déclaré qu’il était au courant des manifestations organisées pour la libération des otages, et a déclaré : « Cela m’a renforcé et m’a donné l’espoir qu’en fin de compte je serais libéré ».
Selon la chaîne N12, Shem Tov a d’abord été détenu dans des appartements, puis dans des tunnels, et on lui a demandé de s’habiller comme une femme musulmane lorsqu’il était déplacé par ses ravisseurs. Il a été descendu une fois dans un tunnel dans un petit seau, a rapporté la chaîne. Au début, il avait les mains liées. On l’a maudit et on lui a craché dessus.
L’otage a vu les émissions d’Al Jazeera pendant sa captivité, et les reportages sur la lutte menée en faveur de la libération des otages l’ont renforcé, selon N12. Cependant, il a vu une fois le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la télévision parler de la nécessité de détruire le Hamas sans mentionner les otages, ce qui l’a rendu très inquiet.
Après sa libération, Shem Tov a été transporté par avion d’une installation militaire proche de la frontière de Gaza à un hôpital du centre d’Israël, et a écrit sur un tableau blanc : « Maintenant, tout va bien ! Merci au cher peuple d’Israël et à tous les soldats ! »
Il a ajouté : « J’aimerais un hamburger ».
Détenu dans des tunnels noirs, enchaîné aux mains et aux pieds
Eliya Cohen a été détenu seul pendant une partie de sa captivité, mais il a passé une grande partie de celle-ci aux côtés d’Or Levy et d’Eli Sharabi, tous deux récemment libérés, et d’Alon Ohel, qui est toujours détenu, a-t-il déclaré à sa famille, selon N12.
Ils étaient enchaînés non seulement aux pieds mais aussi aux mains, ce qui leur créait des plaies ouvertes, et ils subissaient des violences physiques de la part de leurs ravisseurs.
La plupart du temps, ils étaient détenus dans un tunnel d’un noir absolu ; pendant quelques heures, de temps en temps, les terroristes faisaient descendre une torche dans le tunnel. Pendant des mois, ils n’ont pas été autorisés à marcher et ne pouvaient pas se tenir debout. Leurs ravisseurs les affamaient et prenaient leurs repas devant eux, selon les informations de la chaîne.
Cohen, qui a également été enlevé au festival de musique Nova, a reçu une balle dans la jambe le 7 octobre et n’a pas reçu de traitement médical approprié.
Il a indiqué que ces derniers jours, avant sa libération, ses geôliers l’ont autorisé à sortir et à s’exposer à la lumière du soleil, selon Kan.
Cohen n’a appris qu’à sa libération, samedi, que sa fiancée, Ziv Abud, avait survécu au massacre du 7 octobre ; il a également appris que son meilleur ami avait été tué ce jour-là.
Omer Wenkert a perdu 30 kg en captivité depuis son enlèvement sur le site de la fête Supernova, selon Kan.
Il souffre de colite et n’a pas reçu les médicaments dont il a besoin. Il a laissé plusieurs amis derrière lui, a-t-il dit, et a ramené des signes de vie de certains d’entre eux.
Wenkert a déclaré à sa famille qu’il avait été très violemment battu lorsqu’il a été enlevé au festival Nova.
Il n’a pas été exposé aux médias pendant toute la durée de sa captivité et n’a appris que samedi que son amie proche Kim Demati, qui l’accompagnait au festival, avait été assassinée ce jour-là par des terroristes.
Il n’était pas non plus au courant des manifestations réclamant la libération des otages, a rapporté N12, bien que sa première demande à son retour ait été de se joindre à la campagne, selon la chaîne.
Les ravisseurs ont engraissé Shoham et Wenkert avant leur libération – média
Omer Wenkert a été détenu aux côtés de Tal Shoham — également libéré samedi — pendant environ huit mois, ont déclaré les deux rapatriés à leur famille. Ils ont également été détenus avec d’autres otages, a rapporté N12.
Tal Shoham, qui n’a pratiquement pas été exposé aux médias pendant sa captivité, ignorait jusqu’à sa libération que sa femme Adi et leurs enfants Yahel, 3 ans, et Naveh, 8 ans, avaient également été pris en otage, mais qu’ils avaient été libérés le 25 novembre 2023, pendant la trêve d’une semaine qui avait précédé.
La belle-mère de Shoham, Shoshan Haran, la tante de sa femme, Sharon Avigdori, et sa fille Noam, 12 ans, ont également été prises en otage et libérées le même jour.
Wenkert et Shoham ont été détenus dans des tunnels extrêmement humides, a rapporté N12. « Toutes les saisons se ressemblaient », ont-ils déclaré, n’étant pas capables de distinguer l’hiver de l’été.
Après les avoir affamés tout au long de leur captivité, leurs ravisseurs les ont engraissés avant leur libération pour qu’ils n’aient pas l’air trop mal en point, a rapporté la chaîne.
La première demande de Wenkert a été une cigarette : « J’ai attendu cette cigarette pendant 500 jours ».
Les deux hommes ont déclaré qu’ils se sentaient comme des frères et que leur relation était scellée pour de bon, selon les informations.
Un signe de vie de Guy Gilboa-Dalal
L’un des otages libérés samedi a témoigné avoir été retenu en captivité aux côtés de Guy Gilboa-Dalal.
Guy Gilboa-Dalal a été vu plus tard dans la vidéo du Hamas lors de la cérémonie de libération.
« Maintenant que nous savons que Guy est vivant, [lui et les autres otages] sont détenus dans des conditions très difficiles, et nous devons le sortir de là, dès que possible », a déclaré son père Ilan à N12.
La famille n’a pas appris de détails sur l’état de santé de Guy, ni sur les personnes avec lesquelles il est détenu, mais elle espère en savoir plus dans les prochains jours. « Nous ne savons rien pour le moment. »
Les otages retenus pendant plus de dix ans reviennent presque impassibles
Avera Mengistu et Hisham al-Sayed ont également été libérés samedi. Ils étaient retenus en otage par le Hamas depuis plus de dix ans au moment de l’invasion du sud d’Israël par le groupe, le 7 octobre 2023.
Les deux hommes souffrent de troubles mentaux et sont entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef, après quoi le Hamas a refusé de les rendre.
Mengistu, alors âgé de 28 ans, est entré à Gaza par la plage de Zikim en septembre 2014. Sa famille n’a pas eu de nouvelles de lui depuis son enlèvement, jusqu’à ce qu’une vidéo du Hamas semble le montrer vivant au début de l’année 2023. Il a passé 3 821 jours en captivité.
L’otage civil est apparu globalement valide lors de la cérémonie de propagande samedi, mais son état a été qualifié de « mauvais » à son retour, et sa famille a indiqué qu’il ne parlait presque pas.
Netanyahu s’est entretenu au téléphone avec Mengistu après sa libération, a indiqué le cabinet du Premier ministre dans un communiqué.
« Je suis ému et je vous embrasse, et tout le peuple d’Israël est ému avec moi et vous embrasse aujourd’hui », a déclaré Netanyahu, dans ce que son cabinet a qualifié de « conversation chaleureuse et émouvante ».
Le Premier ministre a remercié la famille de Mengistu d’avoir continué à se battre pour sa libération et de ne pas avoir perdu espoir, et a déploré la longue durée de sa captivité. Il a promis de contribuer au processus de réhabilitation de Mengistu.
Selon le cabinet du Premier ministre, la famille a remercié Netanyahu pour le retour de leur fils.
Hisham al-Sayed « détruit émotionnellement et cognitivement »
La famille de Hisham al-Sayed, un Israélien bédouin, qui est entré dans la bande de Gaza près du point de passage d’Erez en avril 2015, alors qu’il était âgé de 28 ans, l’a décrit comme « détruit émotionnellement et cognitivement » à son retour.
L’état physique d’Al-Sayed était meilleur que prévu, suite à une vidéo du Hamas datant de 2022 le montrant malade et épuisé dans un lit, branché à une bouteille d’oxygène. Cette vidéo constituait le premier et dernier signe de vie de l’otage au cours de sa quasi-décennie de captivité.
Le Hamas n’a pas organisé de cérémonie de propagande pour la libération d’Al-Sayed. Il a affirmé que cette mesure était prise « par respect pour les Arabes d’Israël », bien que le groupe terroriste ait détenu pendant près de dix ans et qu’il ait assassiné et enlevé plusieurs Arabes israéliens lors de l’assaut du 7 octobre 2023 tout en les filmant.
Sayed a montré peu d’émotion alors qu’il était réuni avec sa famille à son retour, dans une vidéo publiée par le cabinet de presse du gouvernement.
« Son état mental est très compliqué, il ne réagit pas », a déclaré le père du rapatrié à la radio Kan samedi. « On dirait qu’il a passé dix ans dans un camp de torture. Nous n’avions pas imaginé que le Hamas puisse être aussi cruel, ils ont fait quelque chose de dégoûtant. Il est émotionnellement et cognitivement détruit. »
Selon Human Rights Watch, dans les années qui ont précédé son entrée à Gaza, Al-Sayed a été « diagnostiqué comme souffrant de schizophrénie et de troubles de la personnalité, entre autres » et a été interné à plusieurs reprises.
Netanyahu s’est entretenu avec Shaban al-Sayed, le père d’Hisham al-Sayed, quelques heures après la libération de son fils.
Selon le cabinet de Netanyahu, le Premier ministre a déploré le temps qu’il a fallu pour ramener Hisham à la maison, mais a noté qu’il avait promis de travailler sans relâche pour le ramener à la maison, et qu’il l’avait fait.
« Je vous ai promis que nous le ramènerions et nous avons bouleversé le monde », a déclaré Netanyahu. « Maintenant, nous allons faire ce qu’il faut pour bien l’accueillir et prendre soin de lui. »
Selon le cabinet du Premier ministre, l’aîné de la famille a remercié Netanyahu pour ses efforts, et lui a souhaité de la force alors qu’il s’efforce de ramener tous les otages.
