Israël en guerre - Jour 533

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Avera Mengistu et Hisham al-Sayed accueillis avec soulagement et colère

Les deux hommes ont été retenus en captivité par le Hamas pendant plus de dix ans après être entrés de leur plein gré à Gaza

Des parents sont réunis avec Avera Mengistu retrouve ses proches dans  une installation militaire près de Reim, le 22 février 2025. (Crédit : TSAHAL)
Des parents sont réunis avec Avera Mengistu retrouve ses proches dans une installation militaire près de Reim, le 22 février 2025. (Crédit : TSAHAL)

Les familles d’Avera Mengistu et de Hisham al-Sayed, qui étaient détenus dans les geôles du Hamas depuis une décennie, ont enfin retrouvé leurs proches samedi. Elles ont exprimé leur inquiétude concernant le bien-être des anciens otages et leur frustration face à la lenteur de leur remise en liberté.

Mengistu et al-Sayed ont été relâchés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu avec le Hamas dans la guerre à Gaza – accord qui a ouvert la porte à la libération des otages israéliens. Ils ont été remis en liberté en même temps qu’Omer Shem Tov, Omer Wenkert, Eliya Cohen et Tal Shoham, qui avaient tous été kidnappés le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 personnes qui avaient été prises en otage. Ce véritable pogrom avait déclenché le conflit dans la bande.

Mengistu et al-Sayed étaient entrés dans la bande de Gaza de leur propre gré en 2014 et 2015 respectivement – les deux jeunes hommes souffraient de problèmes psychiatriques. Des informations transmises dans le sillage du 7 octobre 2023 avaient indiqué que le Hamas avait trompé Israël, amenant l’État juif à faire preuve de complaisance en laissant croire qu’il s’intéressait sérieusement à la conclusion d’un accord qui aurait permis à Mengistu et à al-Sayed d’être relâchés.

Mengistu a été remis en liberté aux côtés de Shoham à Rafah dans la matinée de samedi, alors qu’al-Sayed a été confié à la Croix rouge à Gaza City, peu après que Wenkert, Shem Tov et Cohen ont été relâchés à Nuseirat, à midi.

Pour la famille de Mengistu, une décennie de « souffrances inimaginables » s’achève

Mengistu, qui avait 28 ans à l’époque, était entré à Gaza par la plage de Zikim au mois de septembre 2014. Sa famille n’avait pas eu de nouvelles de lui depuis – jusqu’à la diffusion, au début de l’année 2023, d’une vidéo par le Hamas, avec des images qui prétendaient montrer le captif vivant. Il a passé 3 821 jours en captivité.

Dans un communiqué émis par le Forum des familles d’otages et de portés-disparus, la famille a déclaré qu’elle avait enduré « dix ans et cinq mois de souffrances inimaginables » jusqu’à la libération, aujourd’hui, de Mengistu, qui a dorénavant 38 ans.

L’otage israélien Averu Mengistu remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Omar AL-QATTAA / AFP)

« Pendant tout ce temps, des efforts continus ont été déployés pour garantir son retour, avec des prières et des supplications, parfois silencieuses, qui étaient restées sans réponse jusqu’à aujourd’hui », a indiqué la famille.

Alors que « notre fils, frère et oncle bien-aimé Avera » est revenu, « nous demandons à ce que ces moments soient respectés et nous demandons que nous puissions bénéficier de la paix et du repos dont nous avons si désespérément besoin », ont ajouté ses proches.

Des photos ont été diffusées montrant Avera Mengistu en train d’embrasser sa famille à l’hôpital Sourasky de Tel Aviv.

Avera Mengistu (au centre) est accueilli par des membres de sa famille à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv après avoir été relâché par le Hamas, le 22 février 2025. (Crédit : Maayan Toaf/GPO)

Gil Elias, un parent de Mengistu qui milite depuis longtemps en faveur de sa remise en liberté, a indiqué à la chaîne d’information N12 que son frère, Ilan, et la sœur de Mengistu l’accueilleraient en Israël. Les parents de Mengistu, qui sont pratiquants, ne seront pas présents au poste-frontière en raison du shabbat, a-t-il précisé.

Les frères et sœurs attendent cette libération avec des « sentiments mitigés », a déclaré Elias, qui assistait à remise en liberté des captifs dans le cadre d’un rassemblement de sympathisants à Ashkelon.

« C’est difficile pour eux de réaliser qu’ils vont enfin le voir après 10 ans », a-t-il ajouté. « C’est vraiment un miracle… d’une manière ou d’une autre, les étoiles se sont alignées et il rentre aujourd’hui à la maison ».

« La première chose que je lui dirai, c’est : ‘Nous t’avons attendu trop longtemps et j’en suis désolé’, » a dit Elias, des propos confiés au site d’information Walla.

La chanteuse Sim Mekonen, qui a assisté au rassemblement organisé à Ashkelon, a déclaré à la Treizième chaîne qu’elle a préparé une « chanson joyeuse » – honorant ainsi une promesse faite depuis des années à Ilan Mengistu, à qui elle avait juré qu’elle écrirait une telle chanson le jour où son frère serait libéré.

Mengistu appartient à la communauté éthiopienne-israélienne d’Ashkelon et il est né dans une famille de la classe ouvrière. Selon ses proches, il souffrait de problèmes psychiatriques et il avait été exempté de service militaire pour cette raison.

Au fil des années, la famille de Mengistu s’était efforcée de rallier le soutien de l’opinion publique ou de faire pression sur le gouvernement de manière à obtenir sa libération – certains proches avaient mis en cause le racisme dans l’incapacité des autorités à lancer des négociations et ils avaient opposé le sort réservé à leur parent à celui du soldat Gilad Shalit, un otage qui avait été libéré en 2011 en échange de 1 027 détenus palestiniens.

La famille d’Al-Sayed dénonce les propos du Hamas qui a affirmé qu’il respecterait la communauté arabe

Al-Sayed, alors âgé de 28 ans, était entré dans la bande de Gaza aux abords du poste-frontière d’Erez, au mois d’avril 2015. Selon son père, ce n’était pas sa première visite dans la bande de Gaza. Il a été gardé en captivité pendant 3 596 jours.

Comme Mengistu, al-Sayed souffrait de troubles psychiatriques – même s’il avait brièvement servi dans l’armée avant d’être réformé. Il n’y avait eu aucune nouvelle d’Al-Sayed de la part du Hamas jusqu’en 2022, date à laquelle le groupe terroriste avait diffusé une vidéo montrant l’homme malade, épuisé, dans un lit, branché à une bouteille d’oxygène.

Dans un communiqué diffusé par le Forum des familles, la famille d’Al-Sayed a noté être « émue par le retour d’Hisham à la maison ».

« Après près d’une décennie de lutte en faveur du retour d’Hisham, le moment tant attendu est arrivé », a expliqué la famille. « Nous remercions tous les Israéliens qui nous ont soutenus et épaulés tout au long de ces années. Nous remercions tout particulièrement les familles des otages et le Forum qui nous ont accueillis et qui nous ont considérés comme un élément naturel du combat en faveur du rapatriement de tous les otages ».

Demandant le respect de sa vie privée, la famille a insisté sur « la poursuite de l’accord qui ramènera les otages à la maison – les vivants pour qu’ils se réadaptent et les défunts pour qu’ils soient inhumés de manière digne en Israël ».

L’otage Hisham al-Sayed est remis par le Hamas à la Croix-Rouge dans la ville de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Service de presse du Hamas)

Shaaban, le père de Hisham al-Sayed, a déclaré à la chaîne d’information N12 que « ce sont des heures difficiles. Je lui parlerai des autres otages – il ne le sait peut-être pas ». Le père a également présenté ses condoléances à la famille Bibas suite au retour des corps sans vie d’une mère, Shiri et de ses jeunes fils Ariel et Kfir, cette semaine.

Le père a aussi déclaré à la radio Kan qu’il était choqué par le mauvais état mental et physique de son fils, ajoutant qu’Hisham est « détruit, émotionnellement et cognitivement ».

« Son état mental est mauvais, il ne communique pas et il a l’air d’avoir passé 10 ans dans un camp de torture », a déclaré Sha’ban al-Sayed. « Nous ne nous sommes pas dit que le Hamas serait aussi cruel. »

Al-Sayed est originaire de la ville bédouine de Hura dans le Néguev. Lors de sa libération, le Hamas n’a pas organisé de cérémonie comme il l’avait fait pour d’autres otages à des fins de propagande.

Al-Jazeera a cité les propos tenus par un responsable du groupe terroriste qui a déclaré que cette décision avait été prise « par respect pour les racines palestiniennes [d’al-Sayed] », même si ce dernier est resté en détention pendant près de dix ans et que le Hamas avait tué et kidnappé plusieurs Arabes israéliens, lors du pogrom du 7 octobre 2023.

Selon Ynet, des proches d’al-Sayed ont rejeté l’argument avancé par le Hamas.

« Ils auraient dû le libérer lors d’une cérémonie, comme [ils l’ont fait] pour les Juifs, sans distinction. Cela nous donne l’impression qu’il est spécial, qu’il serait meilleur que les autres. Pour nous, chaque otage est important, qu’il soit juif ou arabe », a déclaré un parent dont les paroles ont été citées par le site d’information.

Un autre parent aurait ajouté : « Il n’y a aucun signe de respect là-dedans. Tout le monde sait qu’il a été retenu en otage, tout le monde sait tout ce qu’il a enduré ».

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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