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La mère d’Alon Ohel, blessé et maintenu enchaîné, lance un appel poignant pour sa libération

La famille du jeune homme, qui aura 24 ans lundi, reçoit son premier signe de vie via des otages libérés, confirmant qu'il est détenu dans des conditions inhumaines

Idit Ohel, mère de l'otage Alon Ohel, interviewée au journal télévisé de N12, le 9 février 2025 (Crédit : capture d'écran de N12)
Idit Ohel, mère de l'otage Alon Ohel, interviewée au journal télévisé de N12, le 9 février 2025 (Crédit : capture d'écran de N12)

Dans une interview télévisée particulièrement poignante, Idit Ohel, la mère de l’otage Alon Ohel, a lancé un appel désespéré demandant pour sa libération « demain », expliquant qu’elle venait d’apprendre qu’il était détenu enchaîné et affamé dans un tunnel du Hamas et qu’il souffrait de multiples blessures non soignées.

Elle a exhorté toute la nation, et le monde entier, à exiger et à faciliter sa libération, appelant à manifester ce lundi, jour de son 24ᵉ anniversaire, le deuxième qu’il passe en captivité aux mains du Hamas.

S’exprimant sur la chaîne N12, Idit Ohel a révélé que les otages libérés Eli Sharabi et Or Levy avaient été détenus avec son fils pendant toute la durée de leur captivité. Lorsqu’ils sont revenus de Gaza samedi, la famille d’Ohel a enfin reçu le premier signe de vie d’Alon depuis son enlèvement, il y a 492 jours, lors du festival de musique Nova.

« Il a un éclat d’obus dans l’œil, un éclat d’obus dans l’épaule, un éclat d’obus dans le bras. Depuis, Alon est enchaîné et il ne reçoit pratiquement rien à manger, tout au plus une pita par jour, pendant une très, très, très longue période, plus d’un an », a-t-elle confié, bouleversée.

« Et il n’est pas le seul. Tous ceux qui étaient avec lui — Or Levy et Eli Sharabi – ont subi le même sort », a-t-elle ajouté, en parlant des deux otages qui ont été libérés samedi, émaciés.

« C’est insoutenable. Aucune mère ne peut accepter que son fils souffre de la faim, qu’il soit affamé et enchaîné pendant tant de jours », a-t-elle ajouté en fondant en larmes. « Je viens tout juste d’apprendre ces informations », a-t-elle confié, submergée par l’émotion.

De gauche à droite : Eli Sharabi, Or Levy et Ohad Ben Ami sur une estrade installée par le Hamas à Deir el-Balah, au centre de Gaza, avant que le groupe terroriste ne les remette à la Croix-Rouge, le 8 février 2025. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Elle a également précisé que « tout ce qu’Eli et Or ont vécu, Alon le subit encore aujourd’hui ». D’après les témoignages qu’elle a recueillis, son fils n’a reçu aucun traitement pour ses blessures et ne voit plus que des ombres de son œil blessé.

Ohel, pianiste de 22 ans qui envisageait d’étudier le jazz à Tel Aviv, a été enlevé par des terroristes du Hamas aux côtés d’Or Levy et d’Eliya Cohen, toujours retenu en captivité à Gaza. Hersh Goldberg-Polin, également capturé dans le même abri anti-bombes, a été exécuté en août 2024 alors qu’il était détenu par le Hamas.

Les otages libérés lors de cette première phase du cessez-le-feu sont exclusivement ceux considérés comme des cas « humanitaires », à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées, les blessés et les malades. Ohel ne figure pas parmi eux et ne devrait être libéré que dans le cadre d’une deuxième phase de l’accord, conditionnée à la poursuite des négociations sur un cessez-le-feu permanent et le retrait total d’Israël de la bande de Gaza.

« Qu’est-ce que cette sélection ? », a demandé sa mère, reprenant le terme utilisé dans les camps de la mort nazis.

« Comment Alon, dans cet état, n’est-il pas considéré comme un cas humanitaire ? Comment se fait-il qu’il ne soit pas ici, avec moi, avec Eli et Or ? Je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais », a-t-elle ajouté, révoltée.

Des parents, amis et sympathisants d’Alon Ohel (22) retenu en otage à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre par des terroristes du Hamas dans le sud d’Israël, participent à une manifestation pour demander la libération des otages israéliens à Tel Aviv, le 22 novembre 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

« J’exige, j’exige du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du cabinet qu’ils fassent tout, maintenant, immédiatement, pour ramener Alon et tous les autres otages à la maison. Ces hommes souffrent terriblement », a-t-elle martelé, visiblement à bout de force.

Pourtant, Netanyahu aurait refusé d’accorder aux négociateurs israéliens un mandat leur permettant d’aborder la deuxième phase de l’accord, malgré l’expiration du délai fixé pour entamer ces discussions. Il semblerait même privilégier une reprise des combats — réclamée par les éléments les plus à droite de sa coalition —plutôt que la mise en œuvre intégrale de l’accord.

« Je ne peux pas comprendre. Cela n’a aucun sens », a insisté Idit Ohel, stupéfaite par le blocage des négociations. Lorsqu’on lui a demandé si un représentant du gouvernement l’avait contactée, elle a simplement répondu par la négative.

Elle a cependant tenu à rappeler la force et la résilience de son fils ajoutant que « nous savons qu’Alon est fort. Nous savons qu’il tient bon. Il vient d’une lignée de survivants — des grands-pères et des grands-mères qui ont enduré des épreuves terribles pendant la Seconde Guerre mondiale. Eux aussi avaient perdu 30 kilos, mais ils ont survécu, et ils ont bâti une famille. Ce sont les racines d’Alon. Il a hérité de cette force. »

Mais pour elle, la volonté d’Alon ne suffit plus. « L’État doit se mobiliser. Le monde entier doit crier et mettre un terme à cette situation. C’est une question humanitaire ! Ce que vous avez vu hier, c’est de l’humanitaire », a-t-elle insisté.

La famille Ohel, dont le fils, Alon, figure sur l’affiche, a été pris en otage par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

« J’espère qu’après cette journée, après avoir reçu ce signe de vie, ces informations et les témoignages de ceux qui en sont sortis, en particulier Eli et Or, non seulement le Premier ministre, mais aussi toutes les personnes impliquées m’appelleront pour me dire qu’Alon sera libéré demain », s’est écriée Idit Ohel.

« Et pas pour me dire qu’ils font tout leur possible, mais pour que je sache que c’est en cours, que la deuxième phase est enclenchée. Et, selon moi, Alon aurait dû faire partie de la première phase. »

« Ce qui s’est passé ici est une honte », a-t-elle dénoncé avec colère. « Cette sélection — le fait que le gouvernement de l’État d’Israël ait établi cette liste — en décidant d’abord de qui serait libéré au titre de l’urgence humanitaire, puis de ceux qui resteraient les otages restants dans l’attente d’une deuxième phase encore incertaine. »

Idit Ohel avait confié plus tôt dans la journée à Ynet que la famille n’avait toujours pas pu parler directement avec Or Levy, mais qu’elle espérait pouvoir le faire dès qu’il se sentirait prêt : « Il doit être entouré des siens en ce moment. Il vient à peine d’apprendre que sa femme a été assassinée. Je veux qu’il se rétablisse et, lorsque le moment sera venu pour lui de parler d’Alon, j’aimerais tant entendre ce qu’il peut nous dire… et pouvoir le voir. »

Dans un communiqué publié dimanche par le Forum des familles d’otages et de disparus, la famille Ohel a confirmé : « Nous avons appris aujourd’hui que, depuis son enlèvement, Alon est détenu dans des tunnels à Gaza aux côtés d’otages récemment libérés. »

« Si nous sommes soulagés et émus de savoir Alon en vie, nous sommes aussi bouleversés et révoltés par la gravité de son état physique et mental, ainsi que par les mauvais traitements qu’il subit, comme les autres otages », a déclaré la famille.

« Alon a survécu à l’horreur jusqu’à présent, mais il ne lui reste plus beaucoup de temps ! La libération des otages ne peut plus attendre. Il s’agit de cas humanitaires ! »

Lundi, la famille Ohel marquera le 24ᵉ anniversaire d’Alon sur la place des Otages à Tel Aviv et appelle tous ceux qui le peuvent à les rejoindre.

« Demain, Alon passera son deuxième anniversaire en captivité », a déclaré sa mère à N12. « Je demande, j’exige, je prie tous les artistes d’Israël, toute la nation d’Israël, rejoignez-nous, donnez-nous de la force, donnez de la force à Alon. Alon est pianiste, et ce pays est plein de pianistes. Venez jouer, envoyez-lui de l’énergie, envoyez-lui tout ce dont il a besoin pour survivre à cette horreur. »

« Comment imaginer qu’en cet instant même, Alon est enchaîné, incapable de bouger ? Il faut que le monde se lève. Le Premier ministre doit tout faire pour qu’Alon rentre chez lui. Cette situation est intenable… Chaque citoyen doit descendre dans la rue demain. Toutes les énergies doivent être mobilisées. »

Alon Ohel, capturé par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 lors du festival du désert Supernova. (Crédit : Autorisation)

La mère de l’otage a souligné que, ce week-end, la famille a marqué deux anniversaires, celui d’Alon et celui de sa sœur, samedi dernier.

L’un des otages libérés a transmis un message d’anniversaire de la part d’Alon après sa libération. « C’était très émouvant. C’est un cadeau extraordinaire qu’elle a reçu. Mais nous voulons le plus grand des cadeaux, la libération d’Alon. »

Dans une déclaration publiée dimanche, la famille a lancé un appel au « Premier ministre, au cabinet et au gouvernement d’Israël », soulignant que « le temps est compté ».

« Nous devons faire avancer la deuxième phase de l’accord et ramener tous les otages. Votre obligation morale est de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour sauver Alon et les autres prisonniers », a-t-elle déclaré.

Des manifestants demandent à Israël d’obtenir la libération des otages détenus par le groupe terroriste du Hamas, lors d’une manifestation devant la base militaire de Kirya à Tel Aviv, le 8 février 2025. ( Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Soixante-treize des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouvent toujours à Gaza, y compris les dépouilles d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal.

Au cours du cessez-le-feu qui a débuté en janvier, le Hamas a libéré 21 otages – des civils, des soldats et des ressortissants thaïlandais. Le groupe terroriste a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.

Huit otages ont été secourus vivants par les troupes, et les dépouilles de 40 otages ont également été retrouvées, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que la dépouille d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a été récupéré à Gaza en janvier.

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