Avant la fusillade à Washington, plusieurs tentatives d’attentats contre des Juifs américains

La fusillade meurtrière devant le Musée juif de Washington, DC, mercredi, pourrait être le tout premier attentat antisémite mortel aux États-Unis depuis 2019, précédé de nombreuses tentatives avortées contre des cibles juives ces dernières années.

Deux membres du personnel de l’ambassade d’Israël ont été tués dans l’attaque lors d’une soirée organisée par l’American Jewish Committee.

La dernière attaque antisémite meurtrière contre des Juifs américains remonte à 2019, à Monsey, dans l’État de New York : un assaillant armé d’une machette avait fait irruption à une fête organisée pour Hanoukka au domicile d’un rabbin et poignardé Josef Neumann, 72 ans, qui succombera à ses blessures peu après.

Quelques semaines plus tôt, une fusillade avait eu lieu dans une épicerie casher de Jersey City, dans le New Jersey, qui avait fait trois morts plus un un policier tué avant l’attentat. En 2019 toujours, un homme avait tué Lori Gilbert-Kaye, 60 ans, dans une synagogue de Poway, en Californie.

Et dans un moment resté dans la mémoire des Juifs américains, en 2018, un tireur suprémaciste blanc a massacré 11 fidèles dans la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, en Pennsylvanie.

Depuis ces attentats terroristes, la communauté juive américaine a massivement investi dans des mesures de sécurité, que ce soit sous forme de subventions pour la sécurité des synagogues, de formations au Krav Maga, de mise en place de centres de renseignement ou de recrutement de gardes communautaires bénévoles.

L’antisémitisme a vu ses niveaux remonter, ces dernières années, mais les violences de nature à occasionner des blessures graves aux Juifs américains sont restées plutôt rares, et ce malgré des agressions violentes en pleine rue.

Un bénévole du CSS monte la garde devant une synagogue lors d’un exercice de formation à la sécurité dans le comté de Westchester, dans l’État de New York, le 28 avril 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Pour autant, il y a eu plusieurs tentatives d’attentats meurtriers, notamment au moment du déferlement de la vague antisémite, suite au pogrom commis en Israël en octobre 2023.

En février, un suspect a été arrêté dans le New Jersey alors qu’il tentait de se rendre à New York après avoir menacé de tuer des Juifs dans une synagogue de Manhattan.

Le mois précédent, la police de Floride avait arrêté un homme armé qui projetait de s’en prendre à l’American Israel Public Affairs Committee.

Un mois plus tôt, en décembre, le FBI avait arrêté un homme soupçonné de prépare un attentat de grande ampleur contre le consulat israélien à New York.

En septembre 2024, un suspect avait été arrêté au Canada alors qu’il tentait de se rendre à New York pour commettre une « fusillade de masse en soutien à l’État islamique » dans un centre juif de Brooklyn.

En juillet 2024, un néonazi de Géorgie a été inculpé pour des projets d’attentat contre des Juifs à New York. Michail Chkhikvishvili, également connu sous le nom de « Commandant Butcher », voulait distribuer des bonbons empoisonnés aux enfants des écoles juives de Brooklyn, entre autres attaques contre les minorités, ont indiqué les procureurs.

En 2022, la police de New York avait arrêté deux hommes qui menaçaient de « tirer sur une synagogue ».

Des attentats non mortels ou des tentatives d’attentats ont également eu lieu à Chicago, à Brooklyn, dans le nord de l’État de New York ou encore au Texas et à Los Angeles.

Par ailleurs, d’autres incidents meurtriers n’ont pas été qualifiés de meurtres antisémites. Ainsi, l’homme qui a causé la mort du manifestant pro-Israël Paul Kessler, en 2023, a été inculpé d’homicide involontaire, et en 2022, un attaquant antisémite a assassiné en Arizona un professeur dont il pensait qu’il était juif.

Par ailleurs, une fusillade à Highland Park, dans l’Illinois – un quartier avec une forte population juive – a fait quatre morts, des Juifs ou des personnes ayant des liens avec la communauté juive. Enfin, l’homme qui a mis le feu à la maison du gouverneur juif de Pennsylvanie, Josh Shapiro, au moment de Pessah, en avril de cette année, a été inculpé de terrorisme, mais pas de crime de haine.

Les suprémacistes blancs sont depuis longtemps considérés comme les plus dangereux pour les Juifs américains, mais plusieurs incidents récents sont liés aux islamistes ou à la mouvance anti-Israël.

Le tireur de Washington a crié mercredi « Free Palestine » au moment de l’attaque.