Netanyahu : Israël répondra aux Houthis et à l’Iran après le tir sur Ben Gurion

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis dimanche des représailles contre les Houthis du Yémen et l’Iran, après le tir d’un missile ayant touché, pour la première fois, la zone de l’aéroport Ben Gurion, près de Tel Aviv, où le trafic aérien a été brièvement suspendu.

« Les attaques des Houthis émanent de l’Iran. Israël ripostera à l’attaque des Houthis contre notre principal aéroport ET en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens », a écrit Netanyahu sur le réseau social X, en joignant un message du 17 mars du président américain Donald Trump avertissant l’Iran que les États-Unis riposteraient aux attaques des Houthis en s’adressant directement à Téhéran.

Le ministère des Affaires étrangères a relayé le message de Netanyahu, ajoutant dans un message distinct : « Les attaques des Houthis sont des attaques iraniennes – l’Iran les utilise comme un moyen de semer la terreur et de saper l’ordre régional et mondial. »

« Le monde doit tenir l’Iran responsable de ces attaques », a déclaré le ministère, rappelant qu’ « Israël a le droit de se défendre et il exercera ce droit au moment de son choix. »

« Nous avons agi contre [les Houthis] par le passé et nous agirons dans l’avenir […] ça ne se passera pas en un seul boum mais il y aura beaucoup de boums », a-t-il affirmé.

« C’est la première fois » qu’un missile frappe directement à l’intérieur du périmètre de l’aéroport, a indiqué à l’AFP un porte-parole militaire israélien.

Fumée dans la zone de l’aéroport Ben Gurion après le tir d’un missile balistique sur Israël depuis le Yémen, le 4 mai 2025 (Crédit : Capture d’écran/Réseaux sociaux ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Une forte détonation a été entendue à l’intérieur du Terminal 3, selon un journaliste de l’AFP.

La trafic aérien a repris après une brève interruption et la situation est revenue à la normale en début d’après-midi.

Le tir sur l’aéroport Ben Gurion a été revendiqué par les Houthis, un groupe terroriste soutenu par Téhéran qui contrôlent de larges pans du Yémen, à plus de 1 800 kilomètres de la frontière sud d’Israël.

« Nous avons visé l’aéroport Ben Gurion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès », ont annoncé les Houthis, qui tirent régulièrement des missiles sur Israël depuis novembre 2023.

Illustration : Des soldats israéliens faisant une démonstration du fonctionnement du système antimissile mobile Arrow, à la base de Palmachim, dans le centre d’Israël. (Crédit : Eitan Hess-Ashkenazi/AP)

Une enquête de l’armée de l’air israélienne sur l’échec de l’interception, ce dimanche matin, du missile balistique houthi ayant frappé Ben Gurion, a révélé qu’il s’agissait vraisemblablement d’un dysfonctionnement technique du système d’interception israélien.

« Les premières conclusions indiquent qu’aucune défaillance n’a été constatée dans le processus d’identification, le fonctionnement des systèmes d’interception et l’alerte donnée au front intérieur », a déclaré Tsahal.

Selon l’enquête préliminaire menée par le général Tomer Bar, chef de l’armée de l’air israélienne, il y aurait eu un « dysfonctionnement technique ponctuel » de l’intercepteur Arrow lancé sur le missile depuis le Yémen.

Le système américain THAAD déployé en Israël a également tenté d’intercepter le missile houthi, mais son intercepteur a manqué sa cible.

Tsahal a déclaré que, depuis le début de la guerre, des dizaines de missiles lancés depuis le Yémen ont été abattus, avec un taux d’interception supérieur à 95 %.

Plus tôt dans la journée de dimanche, le contrôleur de l’État Matanyahu Englman s’est rendu sur les sites touchés par les incendies de la semaine dernière près de Jérusalem. « Nous étions à deux doigts de perdre des vies », a-t-il déclaré, révélant qu’il avait averti en juin le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le commissaire des pompiers Eyal Caspi des failles existantes dans la préparation aux incendies.

Ces avertissements faisaient suite à une visite effectuée l’an dernier sur les sites des incendies qui avaient éclaté dans le nord du pays, déclenchés par le tir de roquettes ou de drones par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au cours de la guerre contre Israël.

À l’issue de sa visite à Shaar Hagaï, Latroun, Messilat Zion et Neve Shalom en compagnie de Caspi, Englman a déclaré que son bureau publierait cette année deux rapports sur la gestion des incendies par les autorités locales et sur la compétence du système de lutte contre les incendies et de secours, en termes de personnel et de préparation.

Le contrôleur de l’État Matanyahu Englman (2e à gauche) en visite dans les collines de Jérusalem avec le commissaire des pompiers et des secours Eyal Caspi (à gauche) et d’autres personnalités, le 4 mai 2025. (Crédit : Bureau du contrôleur de l’État)

« Les incendies de ces deux dernières semaines sont un signal d’alarme pour le Premier ministre et le ministre de la Sécurité nationale concernant les préparatifs nécessaires et les ressources qui doivent être allouées à l’Autorité israélienne des incendies et des secours », a déclaré le contrôleur.

Il a ajouté qu’il était important de doter ce service de fonds et de pouvoirs légaux en tant qu’organisme de sécurité.