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Netanyahu: les manifestants anti-refonte « joignent leurs forces à l’OLP et à l’Iran »

Le Premier ministre a ajouté que les opposants au plan de refonte du système judiciaire "calomnient Israël"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse, Sara, s'arrêtent à embarquer dans un avion pour les États-Unis aux premières heures de la journée de lundi, le 18 septembre 2023. (Crédit : Avi Ohayon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse, Sara, s'arrêtent à embarquer dans un avion pour les États-Unis aux premières heures de la journée de lundi, le 18 septembre 2023. (Crédit : Avi Ohayon/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décollé, lundi en tout début de matinée, pour se rendre aux États-Unis, un voyage très attendu alors que la fête de Rosh HaShana est dorénavant terminée.

Netanyahu a déclaré aux journalistes, avant d’embarquer, qu’il avait l’intention de souligner, lors de ses prochaines rencontres avec les leaders du monde et dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, que l’Iran « contrevient à tous ses engagements » dans son programme nucléaire, « élargissant ses agressions dans la région ».

Plusieurs centaines de manifestants étaient présents à l’aéroport international Ben Gurion pour le départ du Premier ministre – certains scandant à Netanyahu « Pars et ne reviens pas ».

Des protestataires devraient aussi accueillir Netanyahu, dont le gouvernement de la ligne dure a lancé un plan de refonte radicale du système judiciaire israélien – un projet qui prévoit de réduire l’autorité de ce dernier – pendant tout son voyage en Amérique cette semaine, qui commencera par un premier arrêt à San Jose, en Californie. Le Premier ministre ira ensuite à New York.

S’adressant aux journalistes avant son départ, Netanyahu s’en est vivement pris aux manifestants dont le mouvement de protestation massif est entré dans son neuvième mois, les accusant de « joindre leurs forces à celles de l’OLP et de l’Iran » dans leurs activités – qui sont « anti-israéliennes », a-t-il ajouté, rejetant l’idée qu’elles visent le gouvernement.

« Tous ceux qui organisent les manifestations le font avec beaucoup d’argent, avec des rassemblements qui sont soutenus au niveau financier. Avec ces manifestations, bloquer des routes est dorénavant normal ; refuser de servir dans l’armée et dans la réserve est dorénavant normal et Israël est calomnié aux yeux du monde. Cela leur semble normal. J’étais chef de l’opposition et je n’ai jamais diffamé Israël dans le monde », a commenté le Premier ministre en évoquant le mouvement de protestation massif contre son gouvernement.

Une photo distribuée par les organisateurs des manifestations montre les protestataires sur le Boulevard Rothschild à Tel Aviv, avec une bannière disant « La dictature va s’effondrer », le 17 septembre 2023. (Crédit : Ori Jaffe)

Les propos de Netanyahu ont été vivement critiqués par les politiciens de l’opposition qui ont affirmé que c’était les actions du gouvernement de la ligne dure de Netanyahu – et non les manifestants – qui aidaient les ennemis du pays.

« Personne n’a davantage détruit notre image dans le monde que Netanyahu, ces derniers mois », a réagi Lapid. « Personne n’aide autant les Iraniens que le coup d’état de ce gouvernement. Ses accusations contre les patriotes qui manifestent sont une preuve supplémentaire des graves troubles de son jugement et de sa manière de percevoir la réalité », a déclaré le leader de l’opposition, Yair Lapid, du parti Yesh Atid.

Le chef de HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a souligné que Netanyahu avait causé « des dégâts énormes » dans la société israélienne par sa conduite.

« Cette attaque de Netanyahu, qui accuse les manifestants de collusion avec nos ennemis, est grave et elle doit être condamnée », a noté Gantz dans une déclaration.

« Même si nous sommes en désaccord sur les méthodes employées, nous parlons ici de patriotes, d’amoureux du pays. Même un millier de discours flamboyants prononcés devant les Nations unies ne répareront pas les dégâts énormes causés par Netanyahu dans la société israélienne par sa conduite. Il est temps de mettre un terme au coup d’état et de ramener l’ordre au sein du gouvernement au lieu de s’en prendre aux manifestants », a-t-il continué.

Gadi Eisenkot (HaMahane HaMamlahti) a déclaré que les remarques du Premier ministre étaient « à côté de la plaque ». « J’espère qu’il se rétractera et qu’il retrouvera la raison », a déclaré Eisenkot à la radio de l’armée.

Merav Michaeli, cheffe du parti Avoda, a établi un parallèle entre les propos de Netanyahu et certaines accusations portées contre lui dans le passé, selon lesquelles il aurait encouragé l’incitation à la violence qui a conduit à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin ou, tout au moins, aurait contribué au climat politique incendiaire qui a précédé l’assassinat. Des allégations que Netanyahu a rejetées.

« Netanyahu a fondé toute sa carrière politique sur l’incitation à la haine et à la violence – il l’a fait avec Rabin et il le fait maintenant avec les manifestants de Kaplan », a déclaré Michaeli, faisant référence à la rue de Tel Aviv où se déroulent les manifestations hebdomadaires contre la refonte de la justice. « Il est temps de cesser d’être choqué par les mensonges et le poison que cet homme répand, et de se mobiliser de toutes nos forces pour le démettre de ses fonctions ».

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a affirmé que les manifestants à l’étranger contre la refonte judiciaire sont des “[militants du mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions] BDS qui nuisent à Israël », et qu’en soutenant les manifestants, Lapid et Gantz ont « transgressé toutes les lignes rouges ».

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid, à gauche, et le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, à droite, à la Knesset, le 20 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le mouvement de protestation contre le plan de refonte du système de la justice attire des centaines de milliers de personnes depuis 37 semaines, des personnes venues de tous les secteurs de la société – notamment des universitaires, des hommes d’affaires, des juristes, des militaires, des experts de la sécurité, des membres de la high-tech et d’autres encore.

Dimanche soir, ce sont des milliers d’Israéliens qui se sont rassemblés dans tout le pays pour dénoncer le plan de refonte radicale du système judiciaire. Le mouvement de protestation hebdomadaire a habituellement lieu le samedi mais il a été repoussé à dimanche cette semaine, en raison de la fête de Rosh HaShana.

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