Israël en guerre - Jour 566

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Un « officiel », vraisemblablement Netanyahu, accuse Bar d’avoir su mais pas agi pour l’attaque du Hamas

Le Premier ministre a évité jusqu’ici de relayer ces accusations infondées ; son fils parle de "coup d’État" orchestré par Bar et l"’État profond", s'inspirant de Trump

L'image composite montre le chef du Shin Bet, Ronen Bar (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Crédits : Avshalom Sassoni/Flash90 ; Yonatan Sindel/Flash90)
L'image composite montre le chef du Shin Bet, Ronen Bar (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Crédits : Avshalom Sassoni/Flash90 ; Yonatan Sindel/Flash90)

Alors que le cabinet votait le limogeage du chef du Shin Bet, Ronen Bar, un « responsable israélien » a accusé jeudi soir le chef des services de renseignement de n’avoir rien fait pour empêcher le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre 2023, alors même que, selon ce responsable, qui n’a apporté aucune preuve, Ronen Bar aurait été informé à l’avance de l’assaut.

« Ronen Bar a préféré ne pas assister à la réunion du gouvernement [ce soir] consacrée à son cas, tout simplement parce qu’il avait peur de devoir répondre à certaines questions », a affirmé ce responsable, que la chaîne N12 a identifié comme étant le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui-même. « Et surtout à cette question : pourquoi, alors que vous saviez que le Hamas allait attaquer plusieurs heures avant les faits, n’avez-vous rien fait ? Pourquoi n’avez-vous pas prévenu le Premier ministre – ce qui aurait permis d’éviter le désastre ? »

« Si Ronen Bar avait assumé son rôle comme il s’y accroche aujourd’hui, le 7 octobre n’aurait jamais eu lieu », a ajouté ce responsable.

Netanyahu cherche depuis à faire porter la responsabilité de cet échec monumental sur les épaules de l’appareil sécuritaire, avançant qu’il n’avait pas été réveillé alors que les services de renseignement israéliens captaient des signaux d’une attaque imminente dans les heures ayant précédé l’invasion et le massacre perpétrés par le Hamas.

Cette accusation infondée selon laquelle des responsables israéliens auraient eu connaissance de l’attaque du Hamas à l’avance circule depuis longtemps sur internet, notamment dans les cercles complotistes pro-Netanyahu, visant les chefs des services de sécurité israéliens. Elle n’avait toutefois jamais été formulée aussi directement par le Premier ministre lui-même.

Cette déclaration incendiaire contre Bar intervient alors que le chef du Shin Bet, dans une lettre adressée au cabinet plus tôt jeudi, a accusé Netanyahu de nuire à la sécurité d’Israël et d’avoir saboté les négociations visant à conclure un accord sur la libération des otages. Il a également lié son renvoi à « l’enquête complexe, étendue et hautement sensible actuellement en cours sur l’implication du Qatar au cœur même du processus décisionnel israélien, notamment au sein du bureau du Premier ministre ».

Yaïr Netanyahu, fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendant à une audience du tribunal dans le cadre du procès en diffamation intenté par l’ex-députée Stav Shaffir, à Tel Aviv, le 29 novembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Yair Netanyahu, le fils aîné du Premier ministre connu pour ses attaques virulentes en ligne contre les critiques de son père et pour sa propension à relayer des théories complotistes, s’en est lui aussi pris à Ronen Bar après la publication de sa lettre. Il a de nouveau affirmé, sans en apporter la moindre preuve, que le chef du Shin Bet « tente de réaliser un coup d’État à l’aide d’une organisation armée, comme dans certains pays du tiers-monde en Afrique ».

« Dans quel monde vit-il ? Lui et ses amis de l’État profond ont-ils oublié qui détient le pouvoir en Amérique ?!? », a ajouté le jeune Netanyahu, en référence au limogeage de hauts responsables par le président américain Donald Trump et à ses efforts pour concentrer davantage de pouvoir dans la branche exécutive.

Plus tôt cette semaine, le site d’information Axios a rapporté, en citant des collaborateurs du Premier ministre, que Netanyahu avait décidé d’aller de l’avant avec le renvoi de Bar début février, après son voyage à Washington, inspiré par les mesures prises par Trump « contre l’État profond » et la nomination de fidèles à des postes clés.

Netanyahu a également repris à son compte la rhétorique de l’ancien président américain.

« En Amérique comme en Israël, lorsqu’un dirigeant fort de droite remporte les élections, l’État profond gauchiste arme le système judiciaire pour contrecarrer la volonté du peuple. Ils ne gagneront ni là-bas ni ici ! Nous restons unis et forts », a-t-il publié en anglais mercredi sur son compte officiel X, avant de supprimer le message et de le republier depuis son compte personnel.

Netanyahu a ensuite publié une vidéo sur les réseaux sociaux, semblable à une campagne, dans laquelle il développe en hébreu sa définition de « l’État profond », qu’il décrit comme « une bureaucratie permanente, à peine remplacée, qui siège au cœur de l’appareil gouvernemental israélien et qui prétend savoir mieux que les électeurs. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’en prend à « l’État profond » dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et filmée à la Knesset le 19 mars 2025. (Capture d’écran X)

La publication et la vidéo de X ont été diffusée peu après que la police a annoncé avoir placé en garde à vue deux suspects, interrogés dans le cadre d’une enquête en cours visant à déterminer si des milliers de dollars ont été transférés depuis le Qatar à un ou plusieurs collaborateurs de Netanyahu.

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