Otages : Les délégations peaufinent « les détails » d’un accord, selon Washington

Les négociations portant sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza qui ouvrirait la porte à la remise en liberté des otages sont encore en cours, a indiqué le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, John Kirby. Il a ajouté que les discussions continueraient « dans les groupes de travail » dans les prochains jours pour peaufiner les détails concernant certaines problématiques déterminantes.

S’exprimant devant les journalistes au cours d’un point-presse virtuel, Kirby a repoussé les rumeurs laissant entendre que les négociations entre Israël et le Hamas s’étaient rompues, affirmant qu’au contraire, elles étaient « constructives ».

« Les pourparlers ont avancé en réalité ; ils en sont arrivés au point où, semble-t-il, la seule suite logique a été de mettre en place des groupes de travail à un niveau inférieur, des groupes qui sont dorénavant chargés de peaufiner les détails », a expliqué Kirby. « Nous nous attendons à ce que ces discussions entre les groupes de travail aient lieu au cours des prochains jours au moins – mais elles pourraient durer plus longtemps ou moins longtemps ; je crois réellement que tout va dépendre des délégations présentes dans la salle ».

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Brett McGurk, le haut-conseiller au Moyen-Orient du président Joe Biden à la Maison Blanche qui a, lui aussi, pris part aux pourparlers, quittera bientôt le Caire après être resté une journée supplémentaire pour lancer les négociations au sein des groupes de travail, a noté Kirby.

L’une des questions qui sera prise en charge par les groupes de travail sera celle de l’échange des otages qui se trouvent actuellement entre les mains du Hamas contre les prisonniers palestiniens incarcérés au sein de l’État juif pour atteinte à la sécurité nationale, a dit Kirby.

Il a annoncé que les détails qui devront être « étoffés » comprennent le nombre d’otages qui seront échangés, leur identité et le rythme de leur remise en liberté potentielle.

Le Coordinateur de la question du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord à la Maison Blanche, Brett McGurk, arrive au Capitole américain, à Washington, le 18 avril 2024. (Crédit : Kent Nishimura/Getty Images/AFP)

Des mois de négociations intermittentes n’ont pas été suffisants, pour le moment, pour déboucher sur un accord permettant de mettre un terme aux combats à Gaza et de libérer les otages qui restent en captivité dans l’enclave côtière après avoir été kidnappés le 7 octobre lors du pogrom commis par les hommes armés du Hamas dans le sud d’Israël – un massacre sanglant qui avait donné le coup d’envoi à la campagne militaire menée par Israël dans la bande.

Ce dernier round de négociations se déroule sous la menace d’une escalade régionale. Ce week-end, le Hezbollah a tiré des centaines de roquettes et de drones en direction d’Israël et l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait pilonné des cibles au Liban pour déjouer une éventuelle attaque d’ampleur, faisant intervenir cent avions de chasse.

Mais Kirby a déclaré que ces circonstances particulières n’avaient pas eu d’impact sur les pourparlers.

Les principaux points de désaccord, dans les discussions en cours qui ont lieu par l’intermédiaire des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar comprennent la présence israélienne dans le couloir Philadelphi, une bande de terre qui court sur 14,5 kilomètres le long de la frontière entre le sud de la bande et l’Égypte.

« Il y a encore des progrès et notre équipe, sur le terrain, évoque des négociations constructives », a dit Kirby.

De hauts-responsables ont indiqué à la Douzième chaîne que les médiateurs, dans le cadre de ces négociations, avaient décidé de mettre de côté pour le moment la question épineuse de la présence militaire israélienne le long du couloir Philadelphi et du couloir Netzarim, dans le centre de la bande, dans le cadre d’un accord potentiel, préférant se focaliser sur d’autres problématiques.

La chaîne a précisé que les médiateurs américains espéraient atteindre un accord sur d’autres problématiques dans un premier temps – comme la capacité d’Israël à s’opposer à la remise en liberté de certains prisonniers palestiniens et le nombre d’otages vivants qui seront rapatriés au sein de l’État juif pendant la première phase de l’accord qui s’étendra sur six semaines. Elle a ajouté que des progrès avaient été enregistrés sur ces deux questions.

Le sujet de la présence militaire de Tsahal dans les couloirs Philadelphi et Netzarim ne sera abordé qu’à la fin des discussions, a-t-elle ajouté, faisant savoir que certains responsables avaient indiqué qu’ils ne pensaient pas que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, cèdera quoi que ce soit sur la question de la frontière séparant Gaza de l’Égypte, à moins qu’il n’ait le sentiment que l’armée israélienne est en train de se rapprocher de lui.

Le corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza, sur une image aérienne publiée le 25 avril 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Notant les désaccords continus, une source proche des négociations a confié à la chaîne publique Kan a déclaré que les chances de conclure un accord n’étaient guère élevées – mais que les chefs de l’establishment de la sécurité avaient dit aux leaders politiques qu’Israël ferait tous les efforts possibles pour en finaliser un.

De son côté, Taher Al-Nono, un responsable du Hamas, a répété devant les caméras de la chaîne qatarie Al-Jazeera, dimanche, que les propos tenus par les États-Unis concernant les pourparlers de cessez-le-feu « ne correspondent pas à la réalité », expliquant que « leur objectif est de soutenir le positionnement adopté par l’occupation ».

Dans une déclaration faite dimanche, le groupe terroriste palestinien a déclaré que les rumeurs laissant entendre qu’un accord était imminent étaient mensongères.

Deux sources égyptiennes ont noté, dimanche, qu’Israël avait fait part de ses réserves concernant plusieurs détenus palestiniens dont le Hamas réclame la remise en liberté, et que l’État juif avait appelé à ce qu’ils quittent Gaza s’ils devaient être relâchés.

105 otages enlevés le 7 octobre seraient encore dans les geôles du Hamas. La mort de 34 d’entre eux a été confirmée par l’armée.

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre – et quatre otages avaient déjà été libérés antérieurement. Sept otages ont été secourus, bien vivants, par les soldats et les corps sans vie de 30 captifs ont également été retrouvés – dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient en outre deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les dépouilles de deux soldats de Tsahal qui avaient été tués en 2014.