Raid antiterroriste majeur en Cisjordanie : Le Shin Bet arrête 60 membres du Hamas

L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a déclaré dimanche avoir arrêté plus de 60 membres du groupe terroriste palestinien du Hamas au cours des derniers mois, dans le cadre de l’une des opérations les plus importantes contre un réseau terroriste en Cisjordanie depuis plusieurs années.

Dans un communiqué, l’agence a déclaré qu’au cours des trois derniers mois, lors d’opérations conjointes avec l’armée et la police israéliennes, « une infrastructure importante, complexe et de grande envergure du Hamas a été mise au jour à Hébron », les personnes impliquées étant accusées d’avoir planifié divers types d’attaques « dans un délai très court ».

« Il s’agit de l’enquête la plus importante et la plus complexe menée par le Shin Bet en Judée-Samarie au cours de la dernière décennie », a déclaré dans le communiqué un haut responsable du Shin Bet, faisant référence à la Cisjordanie.

L’agence a déclaré que ses interrogatoires avaient révélé que des cadres supérieurs du Hamas de la région de Hébron, dont la plupart avaient déjà été emprisonnés par Israël, « s’étaient employés à recruter, armer et former d’autres membres du Hamas dans la région afin de mener des attaques à l’arme à feu et des attentats à la bombe contre des cibles israéliennes ».

« Il a également été révélé que des membres de l’infrastructure avaient dispensé des formations au maniement des armes à feu, recueilli des renseignements sur des cibles israéliennes, fabriqué des explosifs et assemblé des engins explosifs, le tout dans le but de mener des attaques de grande envergure pour le compte du Hamas » en Cisjordanie et en Israël, a déclaré le Shin Bet. Si aucune attaque n’a été perpétrée, certaines des personnes arrêtées ont toutefois été accusées d’avoir participé à une fusillade meurtrière il y a près de quinze ans.

Le Shin Bet a déclaré que les unités israéliennes avaient arrêté plus de 60 membres du Hamas impliqués dans dix cellules terroristes liées entre elles. Au cours de leurs interrogatoires, ils ont fourni des informations qui ont permis d’identifier d’autres suspects, mais les autorités n’ont donné aucun détail sur les autres arrestations.

Une cachette du Hamas dans la région de Hébron, en Cisjordanie, sur une photo publiée le 29 juin 2025. (Crédit : Shin Bet)

L’agence a déclaré avoir également découvert vingt-deux armes à feu et onze grenades, ainsi que d’autres armes et de grandes quantités de munitions. Elle a également ajouté avoir découvert un arsenal souterrain et une cachette.

D’après les informations fournies lors des interrogatoires, certaines des personnes arrêtées sont accusées d’avoir participé à une fusillade en août 2010 au carrefour de Bani Naïm, près de Hébron, au cours de laquelle quatre Israéliens – Yitzhak et Tali Ames, ainsi que deux passagers de leur voiture, Kochava Even Chaïm et Avishaï Schindler – avaient été assassinés.

Les interrogatoires ont également conduit à l’arrestation de plusieurs suspects impliqués dans la fourniture d’armes à une cellule du Hamas qui avait abattu le caporal Avraham Fetena, un soldat de la police militaire, lors d’une attaque perpétrée en novembre 2023 contre un poste de contrôle de la Route 60, au sud de Jérusalem, en Cisjordanie, a déclaré le Shin Bet.

« La mise au jour de cette infrastructure, qui opérait dans la clandestinité tout en maintenant une compartimentation entre les différentes cellules, constitue un coup dur porté aux intentions du Hamas de mener une série d’attaques majeures en Israël », a ajouté le responsable du Shin Bet.

Des soldats montant la garde tandis qu’un bulldozer de l’armée bloque la route près du village de Bani Naïm, en Cisjordanie, le 11 janvier 2017. (Crédit : Wisam Hashlamoun/Flash90)

Des actes d’accusation ont été prononcés à l’encontre des suspects, qui sont accusés de crimes graves, notamment de direction d’un groupe terroriste, de tentatives de meurtre et de complot en vue de commettre un meurtre.

Depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël sous un déluge de roquettes tirées sur des centres de population dans tout le pays, lors duquel plus de 1 200 personnes ont été assassinées, pour la plupart des civils, dans le sud d’Israël, et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza, les troupes ont arrêté quelque 6 000 Palestiniens en Cisjordanie, dont plus de 2 350 affiliés au Hamas.

Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP), plus de 950 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période.

L’armée israélienne affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des hommes armés tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui ont affronté les troupes ou des terroristes qui ont mené des attaques.

Au cours de la même période, 51 Israéliens, dont des membres des forces de sécurité, ont été tués dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie. Huit autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.